Critique du volume manga
Publiée le Lundi, 13 Mars 2023
Pour guérir son ami d'enfance, Kyôsuke, Sayaka accepte de devenir une Puella Magi, et passe un contrat avec Kyubey. La jeune fille se voit maintenant contrainte d'affronter les familiers et sorcières, tout en découvrant malgré elle ce qu'implique d'être l'une de ces combattantes. Lors d'un combat, elle fait la rencontre de Kyôko, une Puella Magi individualiste qui n'œuvre que dans son propre intérêt...
Lecture déroutante que celle du premier volume de Puella Magi Madoka Magica, dans le bon sens du terme, pour quelqu'un qui découvre l'univers par l'adaptation de Hanokage. Jouant avec les codes du récit de magical girl pour apporter de la noirceur, le premier opus se montrait enthousiasmant, tout en montrant des limites liées au format condensé de l'adaptation d'un anime en manga. Ce deuxième tome reste dans cette lignée, proposant d'indéniables qualités, tout en gardant cet esprit de produit promotionnel.
Ainsi, un non-connaisseur de la série animée initiale plonge peu à peu, à l'instar de Sayaka dans cet opus, dans la noirceur croissante de l'univers. Ironiquement, Madoka n'occupe qu'un rôle très secondaire, et est montrée comme un enjeu à retardement qui nous aiguille vers des promesses que devra tenir la suite du récit. Alors, le beau rôle est donné à son amie, Sayaka, tandis qu'un nouveau personnage entre en scène : Kyôko. Les Puella Magi se font plus nombreuses dans l'intrigue et leurs points de vue divergent, de quoi offrir différentes perspectives et donner de la densité à ce récit de jeunes filles à pouvoir, décidément pas comme les autres.
Si le premier tome plantait des bases, cette suite les développe tout en conservant le ton sombre du scénario, poussant cette noirceur toujours plus loin en apportant plus de précisions sur le concept des guerrières élues par Kyubey, et par l'intérêt de plus en plus poussif et intrusif que montre la « mascotte » pour Madoka. Le possible passage de l'héroïne au statut de Puella Magi est un leitmotiv toujours très présent et contrebalancé par tout ce que décortique la série autour, des enjeux qu'implique de devenir l'une de ces combattantes, aux réelles intentions du petit animal derrière ces différents pactes.
Alors, par ces élans de noirceurs et quelques développements de personnages, le récit continue de sombrer dans le drame. Les magical girls ne sont pas là pour inspirer et faire rêver, loin de là, toute l'intrigue leur imposant une tragédie amplifiée à chaque chapitre. Un parti-pris vraiment saisissant, mais qui se confronte à quelques lacunes propres au format d'adaptation d'un anime en manga. Par le rythme, parfois hâtif, et un découpage assez primaire, on sent que Hanokage doit répondre à un cahier des charges, et que son manga n'est pas une adaptation totalement libre. La lecture n'en reste pas moins plaisante, mais aiguillera surtout à un visionnage de la série animée que l'on suppose être bien plus complète.
Qu'à cela ne tienne, difficile de contenir son impatience à l'idée de découvrir le troisième et ultime opus de ce premier manga de la licence Madoka !