Puella Magi Madoka Magica (Meian) Vol.1 : Critiques

La saga de magical-girls Madoka a indéniablement un cercle de fans dans le monde entier, et se développe encore aujourd'hui avec de nouveaux chapitres de l'anime qui nous sont rendus disponibles, essentiellement via les plateformes VOD. Côté manga, nous étions moins bien lotis depuis quelque temps, après que Doki Doki ait publié trois séries avant de renoncer à la saga. Fin 2022, Meian est arrivé en sauveur afin de régaler les fans, via la réédition de la première adaptation manga, et en annonçant d'autres segments dans son catalogue.

Ainsi le manga Puella Magi Madoka Magica, directement tiré de la première série animée, nous est de nouveau rendu disponible. Celui-ci est signé Hanokage, auteur qui a largement fait ses armes sur la saga Madoka, avant de contribuer à des 4-koma et anthologies Fire Emblem, et de dessiner son court manga Cosmo Familia en 2017. Long de trois volumes, cette première déclinaison papier fut prépubliée en 2011 dans le Manga Time Kirara Forward, et totalise trois tomes. Meian a publié cette première trilogie en deux temps, avec les deux premiers tomes le 13 décembre 2022, et le troisième opus en janvier 2023.

Collégienne, Madoka Kaname vit un quotidien particulièrement ordinaire, bien entourée par ses amies. Sayaka et Hitomi. Son quotidien, et celui de Hitomi, se trouvent bouleversés lors de l'arrivée dans sa classe de Homura Akemi, une élève distante. Quand les deux amies sauvent de la menace de Hitomi une petite créature, Kyubey, elles font aussi la rencontre de Mami Tomoe, et découvrent tout un pan du monde qu'elles ignoraient : Leur environnement est sans cesse menacé par les « Sorcières », des entités responsables de bien des maux du monde. En promettant d'honorer leurs souhaits, Kyubey donne à des jeunes filles les pouvoirs nécessaires pour affronter ces dangereuses menaces. Mami est l'une de ces guerrières, une « Puella Magi ». À ses côtés, Madoka et Hitomi vont découvrir ce qu'implique la bataille contre ces ennemis, et auront le choix de devenir, elles aussi, des Puella Magi...

Pour quiconque découvrirait la saga Madoka via cette première version manga (comme c'est le cas pour votre serviteur), c'est d'abord un univers agréablement classique, mais limpide, qui est découvert. Il suffit de n'avoir vu ou lu qu'une ou deux œuvres de magical girls pour comprendre que la saga en reprend les principaux rouages, incluant ses entités démoniaques en guise d'ennemis, des jeunes filles aux caractères variés comme héroïnes, et une petite créature mignonnette concernée par le surnaturel qui gravite dans cet univers. Hanokage, dans sa version, met efficacement en place ces éléments, sans nous perdre, via sa narration claire et sa capacité à ne pas s'éparpiller (ce qui sera, paradoxalement, l'un des grands défauts de ce début de série). Par ce classicisme apparent, l'ensemble est particulièrement gentillet, mais a pour originalité de ne pas directement donner les pleins pouvoirs à sa protagoniste. Au contraire, pendant un long moment, c'est la fougueuse Mami qui fait figure de combattante centrale, agissant même comme une mentore pour Madoka et Hitomi, dont la décision de devenir ou non des Puella Magi formera un enjeu crucial de ce volume de démarrage.

Vient alors la grande habileté de ce début de série : Prétendre un univers rose-bonbon avant de le contrebalancer avec une touche de noirceur assez surprenante. Dès lors, on comprend que l'histoire traitera avec sérieux sa bataille entre adolescentes et Sorcières, la mort pouvant être présente, suffisamment assez pour qu'on s'inquiète du sort des personnages lors des moments de combat. Un chamboulement qui survient par une scène clé de cet opus, dont on regrette peut-être un manque d'impact visuel et un traitement un peu trop expéditif... comme toute une partie de l'opus. On sent alors que le manga n'est qu'une adaptation, un outil promotionnel visant à diriger vers l'œuvre animée tout en contentant les fans du support d'origine qui aimeraient lire un manga autour de leurs héroïnes fétiches. Tout va donc assez vite, Hanokage n'ayant pas le temps de vraiment poser son rythme, de manière à entretenir l'atmosphère du quotidien autour de ses personnages. Si la lecture reste globalement efficace et prenante, le statut du manga nous est souvent rappelé, ce qui sera suffisant pour nous donner l'envie de découvrir la série d'animation originale. Reste que pour une version manga, ce premier tome s'en sort plutôt bien, parvenant au moins à retranscrire le charme des protagonistes et les nuances de l'univers.

Concernant l'édition, Meian ne surprend pas les habitués de son catalogue : La copie est solide, grâce à son papier efficace, sa fabrication de couverture toujours élégante, et la présente du matériel couleur d'origine. Signée Angélique Mariet, la traduction semble sans fausse note, et est en tout cas idéale dans la retranscription des caractères des personnages, et des intentions diverses du monde de Madoka.