Puella Magi Madoka Magica - La Revanche de Homura Vol.1 : Critiques

Après Puella Magi Madoka Magica qui se basait sur l'anime initial, L'arc des Spectres qui faisait la transition entre l'anime et le film Rebellion, et l'adaptation dudit film, un quatrième manga de la très vaste saga Puella Magi a fait son arrivée en France chez Meian au mois de juin: Puella Magi Madoka Magica - La Revanche de Homura, un récit bouclé en deux tomes, qui a été prépublié au Japon en 2012-2013 dans le magazine Manga Time Kirara Magica de Hôbunsha (le magazine attiré de la licence Puella Magi), et pour lequel on dit au revoir à la dessinatrice Hanokage qui, au fil des trois mangas précédents à avoir été publiés par Meian, avait su bonifier son style pour nous convaincre de plus en plus. Cette fois-ci, on découvre un duo de dessinateurs, à savoir Masugitsune et Kawazukuu, des auteurs qui se sont d'abord faits connaître pour des doujinshi autour de Touhou en formant le cercle amateur Golden Pe Done. Professionnellement, leur carrière semble s'arrêter à deux séries: La revanche de Homura qui fut la première des deux , puis un autre spin-off improbable de Puella Magi, à savoir Mahou Shoujo Tart Magica - The Legend of "Jeanne d'Arc", où une part de l'histoire de France est revisitée en faisant de Jeanne d'Arc une magical girl engagée par Kyubey (si si).

La Revanche de Homura s'intéresse, une fois de plus, à la puella magi brune, qui poursuit inlassablement son objectif de sauver Madoka pour qu'elle ne devienne pas une sorcière. Elle a beau essayer encore et encore, la jeune fille échoue à chaque fois... mais qui sait, peut-être que la prochaine fois sera la bonne dès lors qu'une idée lui vient en tête: prendre Madoka dans ses bras au moment de remonter le temps dans l'espoir de la faire venir avec elle, et ça marche ! Une fois le temps remonté, Madoka vient vite voir Homura en affirmant qu'elle se souvient de tout ! Aidée par celle qu'elle veut sauver plus que tout, Homura pourra peut-être enfin parvenir à changer leur destin à toutes les deux. Mais pour y parvenir, il faudra faire avec Kyubey, la sournoise petite bête ayant elle aussi remonté le temps en même temps que nos deux héroïnes.

Au vu de ce qui a été développé depuis l'oeuvre initiale jusqu'au film Rebellion, Puella Magi est une saga qui a largement de quoi pouvoir exploiter le concept bien connu des boucles temporelles et des dimensions, et c'est exactement ce que fait le duo d'auteurs ici en offrant un nouveau cycle où Homura et Madoka vont devoir essayer de briser le destin dramatique qui les attend, mais aussi d'empêcher le pire d'arriver à leurs autres camarades puella magi. Le principe est alors assez simple ici: Homura et Madoka vont notamment devoir tenter d'éviter la mort de Mami, d'empêcher Sayaka de conclure son pacte, entre autres choses, mais ce qui aurait pu être plus ou moins facile va se révéler bien plus périlleux que prévu à cause des sournoiseries de Kyubey (toujours là pour jouer les vraies saletés derrière son physique de mascotte mignonne)... et aussi un peu, il faut bien le dire, de l'idiotie malheureuse des filles. Tandis que certains plans expéditifs de Kyubey auraient facilement pu être évités par celles-ci avec un peu plus d'attention, il y a aussi de quoi être peu convaincu par la manière dont elles se braquent les unes contre les autres en un rien de temps, sans se laisser la chance de se parler. Mami, Sayaka et Kyôko gobent effectivement bien trop rapidement les sournoiseries de Kyubey, et quand Homura et Madoka ont certaines opportunités de parler avec elles elles n'en font pas grand chose, si bien que la tension s'accentuer entre elles un peu bêtement et que Homura se retrouve, en un rien de temps, détestées par celles qu'elle tente de sauver. Et puis sinon, après tous les échecs qu'elle a déjà connus, pourquoi Homura n'essaie-t-elle pas tout simplement de dire la vérité sur tout ce qui se passe aux autres, et de montrer qu'elle a raison en annonçant à Sayaka, Mami et Kyôko les événements qui vont avoir lieu ?

Visuellement, le dessin de Masugitsune et de Kawazukuu n'est pas mauvais, mais il faut avouer que la transition après Hanokage est un peu difficile. Malgré une certaine clarté dans l'action et quelques effets magiques corrects, on ne peut que constater qu'il y a moins de maîtrise que chez Hanokage, en particulier dans les designs humains qui sont un peu plus grossiers et lisses, avec même quelques irrégularités dans les visages. Il n'y a rien de très choquant, ce n'est pas laid du tout, mais c'est simplement basique, et ça donne l'impression d'un pas en arrière après avoir suivi la montée en force du style de Hanokage.

Bien que a lecture se suive toute seule, il faut avouer qu'il n'y a pour l'instant rien de folichon dans ce spin-off. Le fait de reprendre les grandes lignes du PMMM d'origine et de mettre Homura et Madoka dans une position où elles veulent éviter leurs erreurs d'autrefois pour éviter les drames de se reproduire, c'est classique mais ça a toujours de quoi être efficace. Mais malheureusement, derrière l'idée, les auteurs peinent à concrétiser en restant sur des avancées très lisses et même un peu idiotes. Espérons donc que le deuxième et déjà dernier tome mettra un petit coup de boost à tout ça !

Enfin, côté édition, Meian reste dans la lignée qualitative des précédents volets avec une jaquette proche de l'originale japonaise, quatre premières pages en couleurs sur papier glacé, un papier assez épais et agréable à manipuler, une impression correcte, et une traduction toujours aussi soignée de la part d'Angélique Mariet.