Psycho-pass Inspecteur Shinya Kogami Vol.2 : Critiques

Nous poursuivons avec l’unité 3 l’enquête décidément très tentaculaire des organes artificiels. Alors que les révélations et les pistes s’accumulent, c’est au contraire de moins en moins clair que nous y voyons. En effet, à l’instar du tome 1, l’enquête avance à grands pas, mais nous avons de grandes difficultés à la fois à suivre l’intrigue, très alambiquée, et la narration, peu claire et mal amenée. Les actions ne sont pas correctement reliées entre elles, tant au niveau des scènes de combat que des réflexions et du cheminement intellectuel des personnages. Les explications contextuelles elles-mêmes sont très floues, même quand elles sont distillées dans un encadré, ayant supposément vocation de nous informer sur la société actuelle. Certaines données très importantes en sont de ce fait presque incompréhensibles, ce qui est évidemment extrêmement handicapant pour ce manga se rapprochant fortement de l’enquête policière. Nous suivons ainsi les péripéties de nos héros d’un œil distrait et presque ahuris, essayant d’emmagasiner les bribes d’informations à notre portée pour compléter un puzzle dont nous n’avons pas toutes les clés. 

Si nous hésitions encore dans le premier tome à déterminer d’où venait toute cette confusion, nous pouvons estimer ici que la part est partagée entre les auteurs et les éditeurs. Si le duo japonais a sans aucun doute du mal à clarifier son intrigue très ambitieuse, le travail d’adaptation et de traduction de kana semble boiteux, tout en restant mineur quant au problème de compréhension général: certaines phrases sont confuses, voire erronées. Il en va jusqu’au nom d’un personnage, mal retranscrit rendant la compréhension de certaines remarques délicate avant d’avoir pu vérifier l’information sur un moteur de recherche.

Au niveau des bonus, il est à noter que nous pouvons trouver en fin de tome des données complémentaires sur les personnages, ici Waku, Kurata, Torii et Amari. S’il est agréable d’en savoir un peu plus sur eux, les informations restent très superficielles et n’ont que très peu d’intérêt tant pour l’intrigue que notre propre curiosité. Pire, certaines données sont en contradiction avec l’intrigue. Nous pouvons ainsi y lire qu’Amari ne supporte pas la vue du sang et des cadavres, alors que dans le tome précédent elle était prête à ramener une caisse souillée d’hémoglobine remplie de nourriture qu’elle voulait consommer, et n’a jamais montré quoi que ce soit de problématiques en présence de morts.

C’est une impression mitigée que nous ressentons à la fermeture de cet opus. Si le tome 1 donnait l’espoir que les défauts s’estompent, la lecture de ce livre les réduit à néant. De même, les personnages n’y sont pas particulièrement plus développés, ce qui aurait été une plus-value appréciable, car ils semblent très prometteurs. Ce n’est cependant pas sans plaisir que nous lisons ce tome, qui malgré ses nombreux défauts, a réussi à créer une certaine ambiance et suspense. Le tome 3 sera sans doute décisif pour nous faire une idée plus précise de ce que vaut réellement cette série.