Pseudo Harem Vol.2 : Critiques

Fille espiègle, attachiante, beauté froide, capricieuse... Voici déjà un bon moment que Rin, talentueuse actrice du club de théâtre du lycée, interprète différents rôles à merveille pour le simple bonheur de son aîné Eiji, sans jamais réussir pour l'instant à avouer ses sentiments réels au jeune garçon. Elle aimerait tant être capable d'avouer son amour en étant elle-même, et qu'Eiji capte la chose ! Mais dès le début de ce deuxième volume, un petit coup de massue lui tombe sur la tête quand Eiji lui dit qu'il aimerait tomber amoureux mais ne l'est pas. Et en plus, ce sont les saynètes qu'elle lui fait qui lui en ont fait prendre conscience ! Cela permettra-t-il une quelconque avancée dans la relation entre ces deux-là ?

Dans l'immédiat, pas vraiment: Yu Saito préfère camper un peu sur ses acquis via une nouvelle salve de très courts chapitres et de quelques extras plus longs, mais tout en y distillant quand même ce qu'il faut de nouveautés, pour un résultat qui, loin d'être redondant, se révèlera encore plus plaisant que dans le tome 1, maintenant que le concept est bien posé.

On a donc ici une nouvelle succession de brèves situations qui, parfois, d'un chapitre à l'autre, se suivent un peu: un changement de coiffure, du shopping ensemble après s'être croisés en vêtements ringards, un concours de cuisine, un shampoing, l'envie de sécher les cours, le fameux deuxième bouton de l'uniforme qu'on donne à la personne qu'on aime à la fin du collège ou du lycée, une sortie scolaire, des jeux avec les mots, les difficultés de Rin à faire des clins d'oeil, etc. Une nouvelle fois, Yu Saito pioche dans tous les instants possibles du quotidien, y compris les plus anodins (comme le clin d'oeil), pour amener des petites scènes partagées entre les rôles que joue Rin, les petites discussions qui en découlent et les réactions de nos deux personnages principaux, le tout ayant bien souvent le mérite d'être fort bien mené au vu du format bref des chapitres.

Si l'oeuvre continue de se focaliser quasi entièrement sur Rin et Eiji, quelques personnages secondaires viennent animer de temps à autre les pages eux aussi, comme Megu l'amie de Rin qui connaît les sentiments de la jeune fille, ou encore Ayaka, la choupinette petite soeur de notre héroïne qui, à la maison, connaît forcément certaines facettes différentes de sa grande soeur. De plus, Rin elle-même n'est pas en reste côté "nouveaux personnages" puisque, dans l'espoir de plaire encore plus à Eiji, elle devra peut-être interpréter encore plus de personnalités différentes: présidente du BDE studieuse avec ses nattes et ses lunettes, fille réfléchie dégageant beaucoup de maturité, ou même flemmarde qui était jusque-là exclusivement réservée à Ayaka... mais jusqu'où la jeune fille pourra-t-elle aller dans ses rôles ?

Cette question a le mérite d'être posée à travers certaines réactions de notre attachante héroïne: sa gêne à l'idée d'interpréter ses différentes personnalités devant d'autres personnes qu'Eiji, les moments où la frontière entre ses rôles et sa vraie elle-même est floue (comme lors du chapitre où elle parle en dormant), le besoin d'aussi savoir se détacher de ces rôles pour qu'ils n'empiètent pas trop sur sa vie quotidienne... mais dans tous les cas, les moments où Rin est le plus excessivement craquante sont bien ceux où sa vraie elle-même revient au galop face à certaines paroles imprévues d'Eiji

En s'appuyant toujours sur son dessin simple et expressif à souhait où l'on ressent bien les différents rôles de Rin et où l'on observe avec attachement ses réactions, Yu Saito nous livre un deuxième volume encore plus plaisant que le premier, où les situations restent variés et se renouvellent bien. Cette petite tranche de vie romantico-comique a de quoi faire facilement craquer si l'on accroche à son schéma !