Promeneuses de l'apocalypse (les) Vol.5 : Critiques

Poursuivant leur joyeux périple à moto à travers les paysages d'un Japon où l'espèce humaine n'existe quasiment plus, Yôko et Airi sont arrivées à proximité du Mont Asama, un volcan encore actif. Mais leur halte insouciante prend rapidement une tournure plus critique, dès lors que la jeune humaine s'effondre après avoir inhalé les gaz toxiques se dégageant du volcan, en laissant seule une Airi paniquée ! La jeune fille ne doit son salut qu'à l'aide d'Eight, un robot au physique de jeune garçon, programmé pour porter secours aux gens, pour veiller sur les célèbres sources chaudes de Kusatsu et, de façon plus étonnante, pour "se faire des amis"...

Après le petit climax autour du sort de Yôko qui est assez vite mais efficacement réglé (notamment en faisant ressortir l'attachement pour elle qu'a sa fidèle Airi, inquiète), c'est alors une nouvelle halte de choix qui se profile pour nos deux héroïnes, à la découverte de Kusatsu ! Avec leur bonne humeur communicative et leur désir de s'amuser de chaque instant, elles tâchent de profiter (et de nous faire profiter) des charmes différents de ce lieu, que Sakae Saito retranscrit suffisamment bien: sources thermales bénéfiques pour que Yôko retrouve la santé bien sûr, mais aussi cadre naturel, activités comme la récolte de miel... le tout avec la présence du troisième personnage phare de ce volume: Eight, robot réveillé en ce lieu depuis cinq ans, rencontrant pour la première fois des êtres humains vivants, et touchant alors enfin du doigt les missions que son programmateur lui a confiées.

Les choses pourraient s'arrêtaient à ce simplement déroulement insouciant que le tome se révélerait déjà fort plaisant, et pourtant Sakae Saito choisit d'aller un peu plus loin, grâce à deux éléments apportant une ambiance différente et un peu plus triste. D'un côté, l'évolution-même d'Eight qui tâche de comprendre les notions d'amitié et de solitude, mais qui se retrouve aussi face aux contradictions de son existence et de sa raison d'être. Alors, que fera-t-il à l'heure où les deux filles souhaiteront reprendre leur périple sans qu'il puisse les suivre, au risque qu'il se retrouve à nouveau seul ? De l'autre côté, le fait que l'être humain reste peu de chose face à la nature, surtout quand celle-ci décide de se réveiller brutalement... Tout ceci amenant à cet arc une conclusion particulièrement douce-amère, où les larmes couleront forcément un peu chez les personnages, même s'ils ne mettront jamais de côté leur volonté de toujours profiter et s'amuser.

Si l'on retrouve toujours avec plaisir Les Promeneuses de l'apocalypse, c'est encore plus le cas avec ce volume qui propose avec réussite une partie un petit peu plus longue et, par la même occasion, une ambiance un brin différente par certains aspects, Sakae Saito trouvant un bel équilibre entre cette part un peu plus triste et l'atmosphère habituelle de sa série.