Princess of Mana Vol.1 - Actualité manga

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 12 Septembre 2018

Les éditions Mana Books continuent d'enrichir leur catalogues manga d'adaptations de grandes licences vidéoludiques, plus particulièrement de J-RPG. Ainsi, après Final Fantasy, Dragon Quest et Tales of, c'est au tour de la licence Mana (Seiken Densetsu au Japon) d'être représentée avec Princess of Mana, manga en cinq tomes publiée entre 2007 et 2010 dans son pays d'origine. A la réalisation de cette adaptation manga, un auteur loin d'être inconnu en France. Satsuki Yoshino est connu chez nous en tant qu'auteur de Barakamon, série qui s'achèvera prochainement aux éditions Ki-oon. Aussi, les amateurs du mangaka seront peut-être ravis de découvrir un titre qu'il réalisa juste avant son grand succès qu'est Barakamon.

300 ans auparavant, le monde fut sauvé de sa destruction par une prêtresse et un héros, nommé Ferrik, choisi par l'épée sacrée, qui parvinrent à ramener la paix. Depuis, des prêtresses ont reçu la tâche de trouver le nouvel élu mais, le monde étant en paix, trouver un tel sauveur était inutile. Mais le chaos semblant revenir petit à petit, mettre la main sur un nouveau héros est inévitable. C'est le travail qui inccombe à Emma et Nico, les deux nouvelles prêtresses désinvoltes qui aimeraient vaquer à leurs occupations personnelles plutôt que jouer les divinités. Ian, jeune guerrier et descendant du héros Ferrik, a la lourde tâche de canaliser les deux jeunes femmes pour les guides dans leur tâche. Suite à une attaque, les deux prêtresses se rendent à l'évidence qu'un héros doit être trouvé, aussi un voyage périlleux commence pour les trois aventuriers...

Deux prêtresses devant trouver un héros dont la tâche est de ramener l'équilibre dans le monde... Voilà un pitch on ne peut plus classique pour une œuvre de fantasy, surtout tirée d'un jeu-vidéo. A la lecture du synopsis de Princess of Mana, on pourrait avoir l'impression de s'attaquer à un cliché condensant les ficelles du genre... à tort. Satsuki Yoshino, qui signait là une de ses premières œuvres, a bien conscience des faits et nous sert justement les grosses ficelles du genre en les extrapolant, et en servant le jour sous une optique humoristique.

Et il ne faut pas beaucoup de temps au lecteur pour remarquer le parti-pris du mangaka : Emma et Nico, les deux prêtresses, sont des stéréotypes ambulants, l'une cherchant le prince charmant et l'autre ayant des allures de guerrières, amenant rapidement bon nombre de situations loufoques, au grand damn de Ian qui, lui, représente le héros classique subissant les frasques de ses deux protégées. Les premiers événements classiques dans ce type d'aventure sont donc délicieusement détournés, nous amenant très souvent à rire et à ne pas trop prendre le récit au sérieux, même si celui-ci cherche tout de même à conter une aventure.

Princess of Mana aurait effectivement pu tomber dans le piège d'une succession de gags lourdingues mais, heureusement, l'auteur reste suffisament conscient du danger pour nous proposer une véritable progression et une aventure qui devrait développer de vrais enjeux jusqu'à son dénouement. Le schéma typique de la quête de fantasy reste intacte, avec notamment introduction de nouveaux alliés, personnages énigmatiques et ennemis, et propose ainsi un rythme particulièrement efficace qui jongles entre avancée de l'aventure et situations totalement débiles. Le bon dosage vient d'une quête classique et très simple dans sa forme, servie par les caractères bien particuliers des personnages qui finissent alors par sortir du lot, sans toutefois devenir de banales caricatures servant uniquement à créer de l'humour. Un rythme efficace, une utilisation très habile du second degré et de la parodie... Ce premier tome se montre vite convainquant et constitue un divertissement léger particulièrement sympathique.

La principale faiblesse de Princess of Mana vient certainement du coup de crayon d'époque de Satsuki Yoshino, encore maladroit. Malgré un trait fin, l'auteur avait à ce moment un style hésitant et manquait d'expérience pour rendre ses planches vivantes et ses scènes d'action lisibles. L'aspect graphique n'est pas désagréable mais il manque de maîtrise, chose que l'on constate aussi par un manque de travail sur les environnements, un comble pour un manga de fantasy. Mais le mangaka n'en était qu'à ses débuts, et on pourra apprécier sa progression tout le long des cinq tomes.

Concernant l'édition, Mana Books offre un très bon travail : une jolie couverture efficacement adaptée, un papier épais de qualité, et une traduction vivante signée Tony Sanchez.

Un bon début pour Princess of Mana donc, en espérant que l'auteur a su rester aussi divertissant sur les quatre opus suivants.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
14 20
Note de la rédaction