Prince des ténèbres (le) Vol.4 : Critiques

Poursuivi par La Guêpe, tueuse employée par la société Anderson, Andô se fait sauver par son ennemi, Inukaï. Mais il doit alors subir de manière impuissante la nouvelle provocation du leader des Grasshoppers, qui dévoile ses véritables intentions dans un discours diffusé sur internet. L’occasion de comprendre l’importance qu’a pris ce groupe armé, et son influence sur la ville de Nékota.

Ce nouvel opus du prince des ténèbres est alors l’occasion de décrire l’avènement d’un dictateur et de la manière dont une population peut être manipulée. Les propos extrémistes du leader sont perçus par l’ensemble de la population et il n’y a qu’Ando pour remettre en question cette autorité... Si le tout est un peu trop théâtralisé pour être honnête, on parvient à comprendre pourquoi les gens suivent aussi aveuglément le jeune homme. Il faut dire que l’ennemi en place, Anderson, représente à merveille l’envahisseur (américain), et le parallèle avec le sentiment nationaliste japonais est facile à faire.

La manipulation se fait également au niveau politique puisque des pressions s’exercent sur le maire de la ville, obligé de prendre un garde du corps des plus originaux. Certaines rencontres, certains évènements manquent toujours de crédibilité et sont surtout là pour faire monter le suspens le temps de la respiration du chapitre, et le divertissement pur reste de rigueur. Cependant ce tome est un peu plus choral que les précédents, et les choses se mettent à bouger dans tous les sens. Pourtant, le personnage d’Andô n’est pas en reste, toujours en proie à ses doutes. A présent que le héros est seul contre tous, il comprend également ce qui pousse les gens à suivre Inukaï. De ce fait, sa motivation de changer les choses connait des hauts et des bas, humanisant le personnage qui excelle dans son rôle.

Les défauts de la série sont toujours là, mais ce tome a le mérite de les faire oublier en lançant enfin une guerre ouverte entre les différents clans. Le lecteur plonge ainsi dans une réflexion assez sommaire sur la manipulation de masses, mais intéressante pour peu qu’on oublie certaines facilités. Si certains personnages sont des monstres de charisme, d’autres sauront nous sensibiliser par leur humanité et leur impuissance. Pour peu que l’on mette de côté les invraisemblances et les clichés, on se laisse enfin emporter pleinement par les ténèbres du prince.