Prince des ténèbres (le) Vol.1 - Actualité manga
Prince des ténèbres (le) Vol.1 - Manga

Prince des ténèbres (le) Vol.1 : Critiques

Maô - Juvenile Remix

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 20 Juillet 2009

"Dans ma ville idéale, il n’y a pas de place pour… les intrus de ton espèce !!"

Dans un monde contemporain, où la violence sommeille, suivons le destin de deux jeunes hommes que tout oppose. Le premier d’entre eux, Andô, est un jeune lycéen des plus banals, du moins en apparence. En effet, il a le pouvoir de manipuler les gens et leur faire dire à haute voix tout ce qu’il veut. Le second, Inukai, se bat pour le maintien de l’ordre dans ces banlieues malsaines, en étant à la tête d’un groupe d’autodéfense aux méthodes parfois douteuses : les Grasshopper.

Le Prince des Ténèbres est une nouvelle série que l’on doit à Megumi Ôsuga, sur la base d’un scénario de Kôtarô Isaka, auteur reconnu au Japon pour ces nombreux thrillers, faisant bien souvent l’objet d’adaptations cinématographiques. Avec un nom pareil, on peut s’attendre à un thriller de qualité, avec ici une pointe de fantastique. On entre ainsi très rapidement dans un monde assez sombre, au bord de l’implosion par la violence. C’est alors que deux visions nous seront proposées, par le biais du regard d’Ando et d’Inukai.

Si Ando possède un pouvoir de manipulation assez étrange, il préfère ne pas l’utiliser pour ne pas s’attirer des ennuis. Dans sa jeunesse, il s’est fait rejeter par ses camarades lorsqu’il s’en vantait, c’est pourquoi il n’aspire qu’à être un élève sans histoires. Mais jusqu’à quand restera-t-il indifférent, face aux déviances de ce monde ? En réalité, son point de vue basculera lorsqu’il croisera Inukai, qui est un personnage autrement plus intriguant. Grâce à son groupe de défense, il règle la violence par la violence. Cependant, si certains adulent ce héros des temps modernes, cette force autoritaire cache sans doute des desseins bien supérieurs et malsains. Autour de ces deux grandes figures, de nombreux personnages sont présentés, ou simplement évoqués, et les parts d’ombre de ce monde n’ont pas fini de se dévoiler… on peut déjà se douter qu’Ando n’est pas la seule personne à posséder un tel pouvoir…

Bien évidemment, comment ne pas penser à Death Note à la lecture de cette œuvre ? On retrouve quelques éléments fantastiques, un monde en crise, et certaines figures voulant le dominer pour l’apaiser… l’auteur se permet même un clin d’œil très appuyé à la célèbre série. Néanmoins, la comparaison s’arrête très vite, car la vocation du héros est pour l’instant plus noble que celle de Light Yagami, que l’on rapprochera d’avantage d’Inukai. Ici, plus que le duel entre les héros, ce sont les conséquences sur la société sont bien plus mises en valeur. On note toutefois un aspect de la population un peu trop « troupeau de moutons », lorsque les actes du leader des Grasshopper ne sont jamais remis en questions…

L’œuvre nous apporte également une description assez intéressante des déviances d’une société en crise, mais n’évite pas certains écueils, comme les pervers du métro, l’otaku qui subit des brimades et se fait racketter,… rendant certaines scènes au final très prévisibles. De plus, le manga tombe dans des clichés qui n’ont pas vraiment leur place ici, avec des lycéennes à poitrine surdimensionnées… Ce défaut est également rendu par le trait de l’auteur, qui, bien que très agréable, est assez léger et manque de profondeur pour décrire l’univers, ainsi qu’un manque de charisme de certains personnages.

Mais malgré ces quelques défauts mineurs, ce premier tome reste très prometteur et ouvre de nombreuses pistes pour la suite. L’édition de Kurokawa est très correcte, mais notons qu’à la traduction, le langage adapté est parfois assez vulgaire, bien qu’il retranscrive alors honnêtement cette violence moderne.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Tianjun
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs