Pokémon - Film 20 - Je te choisis : Critiques

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Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 12 Novembre 2020

Kurokawa nous a habitué à un certain rythme de croisière en ce qui concerne la parution des mangas Pokémon chez nous. En marge de la grande saga "La Grande Aventure", l'éditeur pense aussi aux très jeunes lecteurs en proposant ponctuellement les titres issus des films de la licence. Cette politique entamée avec l'adaptation du film 13, Zoroark le maître des illusions, se poursuit toujours aujourd'hui. C'est ainsi que début 2019 fut proposé le one-shot Pokémon : Je te choisis, directement tiré du 20e film de la licence. Une histoire assez particulière puisqu'elle réécrit les débuts de l'aventure de Sacha, plus que développer une aventure totalement nouvelle. Plus précisément, il y a des deux : Un reboot d'un côté puisque l'accent est mis sur la relation naissance entre le héros et Pikachu, et une intrigue inédite de l'autre puisque le scénario offre au jeune dresseur de nouveaux compagnons de route, ainsi qu'une quête nouvelle.

La version manga du film est signée Kamon Kawamoto, un auteur spécialisé dans les titres jeunesses (dits "kodomo") que les lecteurs français ont pu découvrir avec l'adaptation du film 19 dans un premier temps, et qui renouvela l'expérience pour les titres papiers issus des métrages 20 et 21. Au Japon, il est spécialisé dans la licence Pokémon, mais son début de carrière fut marqué par un court titre appartenant à la série Gundam Build Divers.

Et à film particulier, manga particulier. Le Pokémon : Je te choisis ! de Kamon Kawamoto n'est pas à proprement parler une retranscription stricto sensu des événements du film éponyme, mais plutôt un prolongement du récit à travers trois histoires individuelles qui en sont directement tirées. Le premier chapitre est assez formel puisqu'il réadapte l'épisode de la rencontre entre Sacha et Pikachu, bien connu des fans nostalgiques. Le second récit développe un peu plus la légende de Ho-Oh, star de l'histoire, en revenant sur la légende de la Tour Cendrée de Rosalia et de la naissance des trois chiens légendaires de Johto (les friands de la trinité Or/Argent/Cristal s'en souviennent bien). Enfin, la troisième histoire intervient en fin de film et narre le combat entre le héros et son rival du métrage.

L'idée de développer une autre vision du film à travers trois scénarios annexes partait d'un bon postulat. Malheureusement, pour un fan aguérri, difficile de dire que le présent one-shot apporte quelque chose d'inédit. Les nostalgiques apprécieront simplement redécouvrir des segments du métrage ou de la mythologie Pokémon revus sous des angles différents, mais narrés de manière assez expéditive puisque le récit en lui même ne compte que 120 pages environ. Il faut donc apprécier la lecture en ayant en tête que l'ouvrage s'adresse aux plus jeunes, qui apprécieront sans doute retrouver l'univers Pokémon sous un angle neuf. Car à l'heure où la licence a atteint la huitième génération, leur proposer un récit davantage ancré dans les deux premières salves de bestioles n'est pas une démarche insensée. Et à l'heure où les enfants qui ont grandi avec les monstres de poche en 1999 élèvent parfois eux-même leurs propres bambins, voilà un court manga qui permet de concilier les deux expériences.

Pris pour ce qu'il est, le manga Pokémon : Je te choisis demeure une petite lecture sympathique et sans prétention. Celle-ci s'adresse avant tout aux jeunes enfants, même si le plaisir de nostalgie des plus anciens fera mouche. Et si la patte de Kamon Kawamoto peut rebuter sur la couverture (notamment à cause d'un Sacha au visage un poil disproportionné), son style dynamique au sein du récit est efficace et garantit une lecture simple et entrainante pour les plus jeunes. Un titre à Pokémon à prendre pour ce qu'il est, et à conseiller aux plus jeunes en complément du visionnage du film sur Netflix.