Poison Quotidien Vol.6 : Critiques

Embarqué malgré lui par Akiko et Taniwaki pour essayer de retrouver le flingue de ce dernier dans la rivière Tama, Yûsuke confirme encore qu'il a un don pour se mettre dans la mouise... et ça ne risque pas de s'arrêter en si "bon" chemin, dès lors qu'il se retrouve impliqué dans une rixe interne au clan de yakuzas dont fait partie Taniwaki, rixe l'amenant à être tout bonnement pris en otage ! Si bien qu'après cette énième expérience éprouvante, et suite à des paroles de Taniwaki lui rappelant ce que Takai lui avait dit autrefois, le jeune garçon se pose plus que jamais des questions: et s'il était vraiment un oiseau de mauvais augure, source de malheur pour ses proches ? Et dans ces conditions, est-ce que quelqu'un comme lui peut vraiment rendre Nagumo heureuse ?

Vous trouvez déjà cette nouvelle péripétie assez "hard" pour notre héros ? Eh bien, dites-vous que pour la suite de cet ultime opus de Poison Quotidien, Minoru Furuya en a encore sous le coude, ne serait-ce qu'avec le coup assez classique de la réapparition de l'ex de Nagumo, qui va mettre Yûsuke dans tous ses états en le faisant encore douter, entre son sentiment de jalousie et son désir d'en savoir plus sur le passé de sa bien-aimée. Et quand il ne s'agit pas de ça, voici l'adolescent embarqué, par une ancienne camarade de classe devenue très libre et indépendante, dans une histoire de projet de film expérimental trèèèès particulier au vu de ce qu'il est censé y faire, projet dont il se refuse de parler à Nagumo...

Assurément, l'un des grands intérêts de poison Quotidien est de continuer à voir le couple Yûsuke-Nagumo évoluer à son échelle classique tandis que, tout autour d'eux, se déroulent des choses et s'agitent des personnages qui sont toujours l'occasion pour le mangaka d'évoquer différentes facettes troubles de notre société. Il y a eu les brimades via Taniwaki, le viol de Nagumo dont la principale concernée n'a jamais été au courant (alors, c'est d'autant plus cynique de la voir dire dans ce tome qu'il ne lui est jamais rien arrivé de mal), le collègue de travail détraqué de cette dernière, son nouveau voisin qui a émis l'idée de la tuer avant de se suicider à cause de son cancer... et il y a ici les soucis mafieux (encore via Taniwaki) ou encore le projet de film aux allures de parodie d'Art Contemporain (mais au moins, Muraoka a le mérite d'être hors du moule de la société) qui continuent de plonger Yûsuke dans des situations improbables.

Pendant ce temps, notre héros, au-delà de ces doutes et de ses nouveaux échecs (notamment sur le plan scolaire), se pose forcément des questions. Sera-t-il rendre Nagumo heureuse ? Leur relation est-elle faite pour durer comme ils le souhaitent tous les deux ? Il a beau être souvent loser et pas toujours très honnête (on se souvient de la façon dont il s'est laissé emballer par Akiko dans l'un des tomes précédents, et ici il ne parle pas à sa chérie de ce qu'il est censé faire dans le film expérimental), et donc avoir plein de petits défauts, il a le mérite de se questionner sur la possibilité de faire le bonheur de celle qui est réellement devenue le centre de sa vie.

Alors, au fil du temps qui passe, saura-t-il devenir vraiment plus fort et être un adulte responsable tel que le conçoit la société ? Pour ça, va-t-il affirmer ses particularités (comme son amour pour la moto) ou rentrer dans le moule pour devenir le parfait employé banal ? On vous laisse le découvrir, mais une chose est sûre, c'est que Furuya prend un malin plaisir à se faire plus cynique que jamais dans son dernier chapitre.