Pluto Vol.8 - Actualité manga
Pluto Vol.8 - Manga

Pluto Vol.8 : Critiques

Pluto

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 11 Juillet 2011

"La haine est un sentiment... stérile... dont rien ne peut naître..."

Alors qu'Epsilon vient à son tour de se faire éliminer, Pluto est arrivé au bout de sa mission d'éradication de ses adversaires. Dans l'ombre, le président Alexander et le professeur Roosevelt se frottent les mains, tandis que la fin de l'humanité est en approche, signant l'imminence de l'ère des robots. Le dernier espoir des Hommes réside dans le réveil soudain d'Astro, revenu à la vie après que le docteur Tenma lui ait injecté les dernières émotions de Gesicht. Naitra-t-il de cette résurrection une nouvelle créature emplie de rancune et de haine ?

Nous y voilà ! Après un an et demi de parution en France, voici déjà la conclusion de Pluto, avec ce huitième volume s'offrant le luxe d'une sortie pendant la douzième édition de la Japan Expo. Les adeptes de Naoki Urasawa savent déjà que ses ultimes épisodes sont aussi attendues que redoutées : après la fin ouverte de Monster, et celle tant décriée de 20th Century Boys, qu'en sera-t-il ici ? La relative épaisseur du volume laisse présager une réponse assez positive, d'autant que l'on imagine mal l'auteur faire l'affront d'un achèvement bâclé à Tezuka Productions, supervisant le projet de bout en bout. Mais, trêve d'hypothèse, il est temps de passer au cœur du sujet !

Si la série reste l'une des plus courtes de l'auteur, Urasawa a néanmoins eu le temps de développer de nombreuses au fil des sept premiers volumes, tant et si bien qu'il semblait difficile de tout réagencer... Soyez rassurés : le mangaka se veut particulièrement explicatif et dénouera une à une les différentes énigmes restantes, tout en explicitant les théories en suspens et sur lesquels le lecteur se sera fait un avis, comme par exemple autour de l'identité d'Abullah. On regrettera en revanche que d'autres énigmes retombent, comme un soufflé, notamment la fameuse réplique "500 Zeus par corps" qui trouve une explication bien trop anodine. Il n'y aura au final que sur les personnages inédits par rapport au récit original de Tezuka que quelques questions resteront en suspens.

Urasawa a réussi à respecter la trame scénaristique et le message de la scène finale du Robot le plus fort du monde, en incorporant cependant des éléments qu'on lui connait. Le climat de fin du monde et l'évocation d'une bombe à anti-protons rappelleront 20th Century Boys, mais permettent de faire rentrer l'intrigue dans un véritable compte à rebours mortel entrainant le lecteur avec lui. Bien qu'épais, le volume se lit avec une certaine aisance, porté par l'optique du combat final entre Astro et Pluto, tous deux à présent égaux dans leur dilemme entre amour et haine. Leur affrontement ne trahit pas les attentes, jusqu'à un climax particulièrement réussi. L'auteur n'en oublie pas pourtant Gesicht, qui a été son héros principal pendant les trois quarts de la série, au travers de quelques flashbacks apaisant, comme si la conscience d'Astro s'y raccrochait pour ne pas sombrer dans la colère. Les choses avancent certes sur un canevas assez linéaire, il n'y a plus énormément de surprises au rendez-vous, et pourtant ce dernier volume nous prend aux tripes jusqu'à sa dernière page... et plus si affinités !

Jusqu'au bout, nous aurons senti la volonté d'Urasawa de coller au récit lors de ses scènes-clés, et il est étonnant de voir à quel point le découpage des deux scènes finales est similaires. Si cette conclusion n'apportera que peu de surprises, on pourra néanmoins marquer ce jour d'une pierre blanche : oui, l'auteur peut réussir une fin de manière exhaustive et sans précipitation ! Le message d'espoir empreint de naïveté d'Osamu Tezuka est alors remis au goût du jour, tandis qu'Urasawa et Nagasaki ont réussi à intégrer des thématiques bien plus contemporaines. Malgré un univers très froid et gris, le message final apparaitra comme un phare dans l'obscurité, un message de paix et de respect entre les êtres. Seule cette force est capable de changer le destin, et de faire plier les dieux de la destruction !


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Tianjun
17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs