Pitch-Black Ten Vol.1 - Actualité manga
Pitch-Black Ten Vol.1 - Manga

Pitch-Black Ten Vol.1 : Critiques

Shikkoku no Ten

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 23 Décembre 2019

Kenshirô Sakamoto est un mangaka dont la petite notoriété a étonnamment grimpé au cours de ces derniers mois, en France. Avant 2019, on le connaissait surtout en tant qu'auteur du sympathique Buster Keel, shônen en 12 tomes paru aux éditions Glénat. Récemment, l'artiste a refait surface dans nos contrée avec La Grande Aventure de Happy, spin-off de Fairy Tail paru chez nobi nobi ! , mais a aussi rencontré son lectorat de l'hexagone à deux reprises en quelques mois : une fois au Festival International de la Bande-Dessinée d'Angoulème en janvier 2019, puis à Japan Expo la même année. Il est donc normal que les éditions Pika aient tenu à battre le fer tant qu'il est chaud, aussi un autre titre de l'auteur nous a été proposé dès l'automne : Pitch Black-Ten.

Cette courte série en 3 volumes fut prépubliée dans le Shônen Magazine R de l'éditeur Kôdansha, sous le titre Shikkoku no Ten, entre 2015 et 2017. Chez nous, la série a droit à une sortie accélérée puisque les trois opus sont respectivement parus en octobre, novembre et décembre.

L'histoire, elle, prend place dans un monde où sévit le dogme de Luna, une mystérieuse organisation sectaire qui prône le bonheur par la mort, et n'hésite pas à ravager des villages et des contrées pour massacrer leurs habitants. Momo, institutrice d'une petite bourgade, fait la rencontre d'un jeune garçon amnésique et sans nom, qu'elle bâtise Ten. Alors que son village devient la cible du dogme de Luna, Ten se révèle être un de ses anciens apôtres et est désormais en quête de découverte du monde. Il est alors le seul rempart pour sauver le village de la menace du dogme...

Pitch Black-Ten, avec ce premier tome, se présente comme un shônen dans lequel il est particulièrement simple de rentrer. Le contexte de la série est assez simpliste et se résume à l'invasion du monde par le dogme de Luna ainsi que par Ten, ce petit garçon qui est un ancien apôtre, et donc capable de lutter contre cet ennemi avec ses pouvoirs. Un synopsis véritablement simple et qui ne s’embarrasse pas de fioritures pour l'instant, Kenshirô Sakamoto cherchant surtout à présenter une aventure classique mais efficace. Classique, oui, car le schéma de ce premier volume est sans prise de risque, chacun des trois chapitres narrant un périple différent de Ten et Momo. Une aventure qui gagne toutefois en complexité, notamment parce que Ten est un héros plutôt ambigü, et que le volume se termine sur un cliffhanger qui parvient à piquer notre curiosité.

C'est donc en grande partie par Ten que ce premier volume montre un intérêt. Le héros de l'histoire est un petit garçon sans réel empathie pour ceux qui l'entourent puisqu'il est marqué par le dogme de Luna. Plus qu'un héros amnésique qui découvre le monde en même temps que le lecteur, il constitue une véritable énigme, si bien qu'on craindra à plusieurs reprises son basculement du côté obscur. En toute logique, c'est sa relation avec la valeureuse et droite Momo qui créé un certain intérêt, puisque c'est par l'institutrice que Ten est voué à évoluer.

Mais il faut aussi reconnaître que le concept du dogme de Luna apporte un autre intérêt au récit. L'organisation est manichéenne mais finalement confuse dans ses objectifs, et c'est surtout le design anguleux de certains de ses apôtres, et la violence que n'hésite pas à dépeindre l'auteur, qui marquent assez efficacement. Kenshirô Sakamoto ne prend pas de pincette, montre des morts d'innocents quand il le faut, si bien qu'on comprend pourquoi le titre est paru dans la collection Pika et non pas chez nobi nobi !. C'est parfois cru et sans scrupule, mais c'est ce qui donne en partie du charme à ce premier volet.

Mais c'est aussi le cachet du trait de l'auteur qui contribue à la petite efficacité du récit. Celui-ci a un style très anguleux qu'il utilise parfaitement pour créer des adversaires repoussants et un poil effrayants, et ainsi crée une ambiance malsaine à certains instants. Du côté de l'action, il en résulte quelques planches joliment grattées, assez denses et détaillées, qui présentent toute la personnalité du style de l'auteur. Plus que sur La Grande Aventure de Happy, c'est peut-être sur des titres comme Pitch Black-Ten que ce dernier peut montrer son véritable potentiel.

Reste que la série est très courte, aussi il ne reste déjà que deux tomes avant la fin de l'aventure de Ten et Momo. L'auteur pour amener une conclusion satisfaisante, même si on redoutable déjà un shônen qui n'aura pas le temps de montrer son véritable potentiel. On redoute cela d'avance, mais il y a deux quoi être curieux de découvrir les deux volumes suivants, tant cette entrée en matière se révèle classique mais efficace dans son genre.
   

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
14 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs