Petite faiseuse de livres (la) Vol.3 - Actualité manga
Petite faiseuse de livres (la) Vol.3 - Manga

Petite faiseuse de livres (la) Vol.3 : Critiques

Honzuki no Gekokujô

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 08 Juin 2020

Après l'échec de la fabrication de papyrus égyptien, Maïn a subi un nouveau revers dans sa conception de tablettes d'argile mésopotamiennes. Déçue mais pas désespérée, elle a déjà une nouvelle idée en tête: concevoir des lattes en bois telles que le faisait la civilisation du fleuve jaune... Mais avant cela, un autre événement de taille arrive, car l'heure du baptême de Tuuli est enfin arrivée !

Agée de 7 ans désormais, la grande soeur de Maïn doit donc se préparer au mieux pour son baptême: notre héroïne est aux petits soins avec elle en lui préparant sa coiffure et sa broche afin de la rendre plus mignonne que jamais, tandis que le père des deux fillettes se morfond de façon amusante de ne pouvoir assister au baptême de sa fille adorée à cause d'une réunion... L'ambiance est ainsi toujours assurée dans la série, la mangaka Suzuka n'oublie jamais de mettre en valeur des relations de ses personnages, et ce sera toujours le cas par la suite, notamment via le lien entre notre héroïne et Lutz qui franchit encore un cap dans l'entraide. En effet, tandis que Lutz décide de devenir en quelque sorte l'homme à tout faire de Maïn dans sa quête, la jeune fille, elle, décide de l'aider à atteindre son désir de devenir marchand ambulant... mais est-ce que cette idée sera payante ?

En tout cas, une chose est sûre: chaque situation permet d'enrichir encore le petit univers de la série, de façon assez conséquente. Par exemple, le baptême de Tuuli permet d'en apprendre plus sur les différences entre nobles et roturiers dans la manière dont ils sont baptisés, puis plus tard le désir de Lutz de devenir marchand ambulant est l'occasion d'évoquer la manière négative dont sont vus ces marchands, la délicatesse de leur tâche où il faut penser à tout (ne serait-ce que l'eau pour s'approvisionner), mais aussi des questions telles que la citoyenneté et ce qu'elle représente (avec une mention spéciale à ce qu'a fait ce cher Otto pour les beaux yeux de sa Corinna adorée !). Mais c'est aussi sur le plan géographique que l'on en découvre un petit peu plus, avec des quartiers nord de la ville basse plus riches que les quartiers sud où Maïn vit, une différence qui se ressent immédiatement dans les architectures et intérieurs proposés par la mangaka lors de la visite chez Corinna. Il y a ainsi pas mal de petits enrichissement ayant une certains importance dans l'immersion et dans la consistant, de cet univers toujours plus intéressant... Et comme si ça ne suffisait, voici qu'une petite part de magie vient s'inviter dans le récit, en s'y intégrant plutôt bien !

Cette part de magie est l'une des nouveautés essentielles tout doucement intégrées par ce tome, et elle aura un rôle important. Pour certaines explications autour d'elle notamment, avec le fait que cette magie soit normalement exclusive aux nobles. Mais aussi pour sa possible implication dans les problèmes de santé de Maïn... Tandis que l'on s'interroge sur "la dévorante," on s'inquiète également sur cette santé si fragile de la fillette, avec ces inexplicables poussées de fièvre qui, un jour, pourraient finir par la conduire à la mort...

Cette étonnante maladie reste un véritable handicap pour Maïn, et si l'on ajoute à cela de nouveaux échecs dans ses rêves, on entrevoit pour la première fois notre héroïne réellement désespérée... mais heureusement, elle n'est pas du genre à se morfondre trop longtemps, tant qu'il y a de l'espoir ! Et cet espoir s'incarne ici en plusieurs choses: l'aide de Lutz, une nouvelle rencontre très importante en la personne de Benno, le désir de la jeune fille quand elle devra devenir apprentie, et au bout de tout ça la perspective de pouvoir fabriquer du vrai papier qui ne serait pas fait de peaux animales, à savoir du papier japonais ! Pour y parvenir, la tâche ne sera pas aisée, et la jeune fille épaulée par Lutz devra composer avec différentes réalités d'ordre pratique (comme la rareté de l'encre). Mais, ne lâchant rien, elle démontrera tous ses talents de marchandage et de négociations pour s'ouvrir des possibilités (et en prime, les inventions qu'elle a pu faire avant, comme le shampooing, trouvent un nouveau rôle utile commercialement), toujours dominée par sa passion (rien que le fait de sentir avec amour l'odeur de l'encre, ça fait plaisir). Et en prime, on adorera les petits moments plus culturels, en tête les quelques pages où Suzuka parvient à condenser avec clarté le processus de fabrication du papier.

Que ce soit pour la passion de son héroïne qui tâche de suivre ses rêves, pour la galerie de personnages secondaires très bien campés et dont certains avancent aussi, pour la mise en avant toujours intéressante de certains aspects liés aux livres, ou pour les différents enrichissements (magie, commerce, citoyenneté...) de l'univers, on a donc un tome toujours aussi prenant, la mangaka Suzuka sachant très bien mettre en images le récit initial de Miya Kazuki en n'oubliant visiblement rien. Il y a pas mal d'avancées ici, le mieux étant que le tome s'achève sur un assez bon petit climax, qui pourrait aboutir à un 4e opus émouvant.

N'oublions pas non plus les différents "bonus" de ce tome: un chapitre plaisant où Maïn se confronte aux différences culinaires entre ce monde et le Japon, une petite nouvelle de 5 pages où la romancière d'origine présente le baptême de Tuuli du point de vue d'une petite fille noble, et les postfaces des deux artistes.
   

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction