Petite faiseuse de livres (la) - Partie 2 Vol.6 : Critiques

Face à la version pour enfants des écrits saints conçue par Maïn, le grand Prêtre semble plus suspicieux que jamais envers notre héroïne: comment peut-elle concevoir pareille chose à un si jeune âge ? D'où lui viennent ses idées incessantes ? Qui est-elle en réalité ? Voici qui met Maïn dans une situation potentiellement délicate: elle a parfaitement conscience que le grand Prêtre est son principal allié au Temple, donc il ne faudrait pas qu'il lui tourne le dos, et elle va devoir s'appliquer à trouver une réponse satisfaisante sans trop en dire. Et même si la jeune fille s'en tire bien dans l'immédiat, il reste un suspense concernant la mystérieuse personne à qui le Grand Prêtre va être obligé du parler du cas Maïn...

Dans un tout début de volume rapide et efficace, la mangaka Suzuka a donc le mérite de bien entretenir les interrogations que les autres se posent forcément sur Maïn, mais dans l'immédiat ce sont surtout les petites affaires de notre héroïne qui occupent son esprit. D'un côté, dans le cadre de sa commande, elle a l'occasion d'initier une nouvelle collaboration. Et surtout, de l'autre côté, la fillette entre dans la phase finale de la fabrication de son livre illustré pour enfants, où les choses prennent enfin forme, pour un résultat vraiment plaisant ! Premièrement, pour la découverte des différentes étapes de la fabrication dont certaines sont un peu plus détailles que d'autres, à l'image du dessin au pochoir et de certaines méthodes de reliure. Deuxièmement, parce qu'il y a de quoi s'attendrir en voyant une fille comme Wilda s'ouvrir un peu plus et en observant une Maïn émue aux larme en atteignant enfin un rêve si longtemps convoité ! Et troisièmement, parce que note héroïne a bien conscience d'une chose: entre Wilma qui fait les dessins, l'orphelinat qui s'occupe du papier et de l'encre, les frères de Lutz qui font les cadres en bois, Johann qui se charge des cutter et des rouleaux et Benno des matériaux, sans oublier Lutz lui-même qui l'épaule constamment, la jeune fille peut compter sur nombre de figures de son entourage, pour un résultat très joli.

En somme, tout ceci est bien beau... mais ça n'empêche pas de nouveaux problèmes de vite arriver, entre l'impossibilité de réutiliser les feuilles qui ont servi de pochoir, l'obligation pour notre héroïne de montrer que ses leçons portent leurs fruits (ce qui lui vaudra quelques sueurs froides), les enjeux autour de la fête de la moisson, et le dédain que montrent les nobles Robes Bleues envers notre héroïne roturière au point de commettre un acte malveillant... Maïn a décidément toujours fort à faire pour avancer vers ses objectifs, les autrices nous le font bien sentir via leurs différentes pistes, et en prime elles savent aussi en profiter pour glisser quelques nouvelles informations diverses, que ce soit sur le système de classification décimale des livres, la magie ou les nobles.

La Petite Faiseuse de livres se poursuit donc de très bonne manière ici. Tout en faisant atteindre avec une pointe d'émotion un grand objectif à Maïn, la romancière d'origine Miya Kazuki et l'adaptatrice manga Suzuka entretiennent parfaitement les autres axes de cette intrigue toujours aussi emballante. Le tout sous un dessin toujours aussi soigné, où l'on ne se lasse pas des diverses expressions faciales de notre petite héroïne !