Père & Fils Vol.4 - Actualité manga
Père & Fils Vol.4 - Manga

Père & Fils Vol.4 : Critiques

Chichi Kogusa

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 27 Octobre 2016

Le retour de Torakichi et Shiro dans leur village aura été plus que bénéfique pour le père et son fils : ils ont pu réparer certains liens brisés et aider certaines blessures de leur famille et de leurs amis à se refermer. Le tout sans jamais trahir le souvenir de Shiori, la défunte continuant de vivre en chacun d'eux.
Au moment de quitter le village, chacun est ressortir un peu grandi de ces quelques jours... et Shirô peut-être encore pus. C'est, en tout cas, ce que se dit Torakichi en l'observant, au fil d'un premier chapitre très joli, où le père fait en quelque sorte un premier bilan des progrès et évolutions de son fils depuis qu'il est avec lui... et ne peut s'empêcher, comme tout parent aimant, de trouver que son enfant grandit un peu trop vite. Quoi de plus vrai ?

Et pourtant, Shiro est encore un gamin de 4 ans, qui doit encore évoluer sur bien des points, et notamment sur les relations humaines ! Torakichi ne peut que se rendre compte que son fils a peur d'aller vers les autres enfants, mais peut-être bien qu'une évolution sera possible en retrouvant de vieilles connaissances...
Ce tome est ainsi marqué par le retour de quelques têtes déjà connues, tout d'abord Miwa, puis plusieurs enfants. On prend clairement plaisir à revoir la jeune fille secrètement amoureuse de Tora depuis 9 ans et toujours coincée dans ces sentiments impossibles, mais qui va connaître ici une évolution capitale et crédible, même si l'on regrettera simplement que ce passage passe un peu vite (mais au moins, il a le mérite de ne pas en faire trop). Ce sont toutefois les visages enfantins du chapitre suivant qui ont le plus d'impact, en ceci qu'ils cristallisent le malaise de Shiro face aux autres enfants. Peur d'aller vers les autres, crainte de ne pas être accepté parce qu'ils sont plus grands... La volonté du père de pousser son fils vers ces gosses sera-t-elle bénéfique ? Une chose est sûre, ce passage séduit autant pour le courage que montre Shiro, que pour ce qu'il démontre, à savoir que ce bout de chou, même s'il grandit et ne pleurniche plus comme avant, reste encore un jeune enfant devant progresser à son rythme... et avec des enfants de son âge.

Cela prépare alors parfaitement les choses pour la suite du volume, un nouveau "problème" occupant toute la deuxième moitié du tome et n'étant pas encore fini à la fin de celui-ci : la mission confiée à Tora d'amener en un lieu où il pourra être recueilli un petit garçon qui a été soudainement abandonné par sa mère. Le road trip de nos héros semble donc devoir se poursuivre temporairement à trois, pour un résultat qui parvient à la fois à varier ses ambiances et à se montrer riche. Ainsi, un brin d'humour et de légèreté est véhiculé par deux nouveaux personnages : Shô, une saltimbanque au caractère tout à fait particulier et plutôt rigolo, et son petit singe on ne peut plus espiègle. Cette femme que Torakichi connaît bien sera d'une certain aide, et pourra observer elle aussi la naissance d'une belle amitié pour un Shiro nous faisant passer par toutes les émotions en même temps que lui : d'abord un peu jaloux, puis protecteur envers le petit Koma pour une raison évidemment : tous deux n'ont plus de mère. Tandis que Shiro nous laisse gaga dans le rôle de "grand frère" qu'il adopte, on voit donc se dessiner en filigranes des thèmes toujours aussi profonds, en tête ici le sentiment d'abandon. Que peut bien ressentir Koma, gamin de 4 ans ayant soudainement été laissé en plan par une mère indigne qu'apparemment il aimait à sens unique ? Quel sera l'impact de ceci sur Torakichi, qui finalement après la mort de Shiori avait lui-même laissé en plan son enfant en le confiant à sa soeur ?

Tout le talent de Mi Tagawa réside bien en ceci : pendant que Shiro grandit à son rythme, Torakichi évolue lui aussi, prenant conscience, à chacune de ses rencontres et retrouvailles, des erreurs et maladresses qu'il a pu commettre ou peut commettre encore en tant que père. Et des maladresses, l'herboriste en fait encore ici, par exemple en poussant son fils timide vers des enfants qui ne sont pas de son âge, ou en l'accusant un peu trop vite de mensonge. Mais tant que ces deux-là sont ensemble, s'aiment et se soutiennent, on a l'impression qu'ils ne pourront que continuer à grandir tous les deux.

Pour le reste, les quelques notes liées aux plantes sont toujours là, et la patte visuelle de Tagawa reste un délice tant les décors sont soignés, les trames et encrages précises, et les bouilles adorables (que ce soit Shiro bien sûr, mais aussi Koma ou même le rigolo petit singe !).


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16.5 20
Note de la rédaction