Peace Hame Vol.1 : Critiques

Dans le marché français du hentai où la majorité de ce qui arrive fait dans le recueil d'histoires courtes, voir arriver une série un peu plus longue est souvent un plaisir, et c'est le cas pour Peace Hame, une oeuvre dont le premier volume sur deux est arrivé dans notre langue en juin 2022 grâce à la collection Seikô de l'éditeur Dynamite. Initialement prépubliée au Japon entre 2009 et 2012 dans le magazine pour adultes Comic Aun de l'éditeur Hit Shuppansha, cette série très coquine a même connu une adaptation animée. Il s'agit de la toute première publication française d'un mangaka pourtant bien connu dans le genre: Shiwasu no Okina, dont la prolifique carrière uniquement dans le manga X perdure depuis le milieu des années 1990.

Peace Hame nous immisce dans une école aux coutumes très particulières, comme nous allons vite le voir. Elève en deuxième année et pratiquant de kendo, il n'en reste pas moins un garçon introverti et à l'allure chétive, en plus d'être considéré par les professeurs le pire élève. Mais il faut aussi dire que Tamao a la fâcheuse tendance à passer beaucoup de temps à se masturber, plus particulièrement en pensant à Konome, tutrice de troisième année dont il est raide dingue, mais qui est si parfaite qu'elle lui semble inaccessible. Et pourtant, c'est bien ce penchant qui va faire basculer le quotidien du jeune garçon, dès lors qu'il se voit confier une étonnante mission. Quand le président du conseil des élèves charge Konome (par ailleurs celle qui lui est promise en mariage depuis l'enfance) de choisir quelqu'un apte à rassembler les photos de l'album de fin d'année, la jeune fille jette son dévolu sur Tamao, ce dernier ayant a priori toutes les qualités requises puisque l'album en question n'est autre qu'un florilège de selfies pornographiques ! Grosso modo, Tamao, sous la houlette d'une Konome toujours là pour l'épauler, se retrouve avec la délicate mission d'exciter toutes les élèves de l'école voire de coucher avec elles, y compris les plus récalcitrantes au départ, pour réunir les meilleures photos possibles.

A partir de ce pitch délicieusement bête et improbable mais aussi assez fun et décomplexé, c'est un grand déballage de jolis corps féminins qui attend Tamao tout du long, lui qui, derrière son allure frêle, révélera bien vite de vrais talents en sexe qui en feront chavirer plus d'une. Le jeune garçon devant essayer de convaincre toutes les filles de l'école de poser pour lui dans leur plus pure intimité, le casting féminin s'avère extrêmement vaste, les miss se comptant par dizaines et ayant pour grand mérite d'être extrêmement variées autant dans leur look que dans leurs proportions. D'un côté, ça a régulièrement de quoi frustrer, car la grande majorité des filles est peu mise en avant, leur moment coquin étant expédié en quelques cases, alors qu'n aurait facilement aimé en voir plus pour certaines. Mais de l'autre côté, cette diversité fait vraiment son effet, d'autant plus que l'auteur propose un dessin certes parfois fouillis quand il y a plusieurs filles en même temps, mais souvent très pétillant et expressif, ce qui colle bien au côté fun et décomplexé de l'histoire. Et puis dans tout ça, certaines demoiselles en particulier sont fort bien mises à l'honneur, comme la toute douce Madoka en guise de première fois de Tamao, la starlette un peu hautaine Sena, ou la gyaru au fort caractère Cardina. Et pour pimenter un peu plus le tout et éviter de tomber dans une certaine redondance, Shiwasu no Okina parvient peu à peu à distiller d'autres éléments, comme le concept de duels pour essayer de convaincre les filles les moins enclines à poser nues, et surtout tout ce qui tourne autour des motivations secrètes du président du conseil des élèves, un garçon très ambitieux, un peu inquiétant, et semblant avoir des projets bien précis pour Konome.

Pour sa première publication française, l'expérimenté Shiwasu no Okina nous offre donc un hentai emballant, assurément fun avec sa galerie de filles nombreuses, variées et souvent pétillantes, et suffisamment intrigant dans le petit semblant d'histoire qui se développe. Il n'y a plus qu'à espérer que le 2e et dernier volume ne tardera plus trop à arriver, celui-ci se faisant attendre depuis plusieurs mois.