Pacte des Yokaï (le) Vol.7 - Actualité manga
Pacte des Yokaï (le) Vol.7 - Manga

Pacte des Yokaï (le) Vol.7 : Critiques

Natsume Yûjin Chô

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 07 Mars 2012

On l'oublie parfois en lisant certaines histoires de la série, mais le genre yôkai comprend également une notion d'angoisse et d'horreur dans son cahier de charges. Ces créatures de la nuit, ces ayakashi, sont l'équivalent pour nous Occidentaux de nos fantômes, vampires, loup-garous, licornes, trolls et autres qui hantaient nos campagnes jadis, avant l'explosion de l'urbanité et le génocide (involontaire) par la lumière scientifique de ces légendes.
Au Japon, le phénomène est différent, car ces créatures surnaturelles ont toujours, pour le meilleur et pour le pire, cohabitées avec les Japonais, et ceux-ci ont su garder ce lien qui les unit à leur folklore.
Ainsi, ce tome du Pacte des yôkai s'essaie à nous diversifier son répertoire, et nous montrer que la série sait aussi se montrer efficace dans le domaine de l'action. Natsume est cette fois confronté à une affaire de massacres. En effet, les yôkai se font attaquer, sans discernement aucun, par un être mystérieux. Le but recherché par celui-ci ? Réveiller un puissant yôkai endormi, à l'aide du sang d'autres créatures ou d'humains puissants. Et Natsume pourrait bien devenir une proie de choix...

La force de la série, c'est de ne pas prendre parti pour un camp ou l'autre. Rien n'est tout blanc, rien n'est tout noir. Les humains peuvent se montrer autant bienveillants et honnêtes que fourbes et calculateurs, tout comme les yôkai. Le chef du clan Matoba en est le parfait exemple. D'autant plus que lui exécute ses actions avec une lucidité parfaite, et ne semble pas aveuglé par la haine ou le mépris complet pour ces créatures. Ils jugent simplement qu'il faut s'en servir ou s'en débarrasser pour arriver à ses fins. Quant aux humains, s'ils s'avèrent gênants...
Bref, ce tome confirme plus que jamais la direction prise par l'auteure. Maintenant que son succès est avéré, elle est en mesure de prendre davantage de liberté pour approfondir son oeuvre. Elle ne cesse d'agrandir son univers, inscrit ses personnages dans un projet plus ambitieux, et fait s'entrecroiser les destins, tout en disséminant des pistes pour l'avenir. Si le carnet d'amis n'est plus vraiment au centre de l'oeuvre, il pourrait bien en aller autrement avec l'arrivée de Matoba, un personnage inquiétant si il en est, et qui semble beaucoup s'intéresser à Natsume et à sa relation avec les yôkai... Qu'adviendrait-il si il découvrait l'existence du carnet ? Même si rien n'est décidé, le suspens est créé, et la série peut emprunter de nombreux chemins à partir de maintenant, tout plus intéressant les uns que les autres.
Autre preuve que la série se porte bien, c'est la publication d'une autre oeuvre de jeunesse de la mangaka. Une idée intéressante, un peu maladroite et forçant un peu trop le côté surnaturel, mais très plaisante néanmoins. Et la petite histoire du carnet d'observation est comme à son habitude tendre et touchante à souhait, avec une petite dose d'humour. Le ton de la série a beaucoup évolué, passant d'un côté très mélancolique portant vers le dépressif à quelque chose de plus enjoué et positif, sans jamais renier ses racines et en sachant garder son côté contemplatif qui est si plaisant.

En somme, la qualité de la série n'a pas baissé d'un iota depuis ses débuts, et son évolution satisfera même sans doute davantage les lecteurs en quête d'histoires plus ambitieuses et d'une trame générale plus définie. Pour ma part, peu importe si rien ne trouve une conclusion réelle une fois le dernier tome sorti et la dernière page tournée, Le Pacte des Yôkai est une oeuvre qui aura su, dès ses débuts, me toucher et me transporter, rien que par la simplicité de son propos, la force de son graphisme et la sincérité de l'artiste. Et elle continuera de le faire, toujours.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Sorrow
17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs