Oxalis et l'or (l') Vol.4 - Actualité manga

Oxalis et l'or (l') Vol.4 : Critiques

Katabami to Ougon

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 30 Août 2021

Isaiah, l'homme aussi beau qu'inquiétant rencontré auparavant par Amelia et Conor, a fixé rendez-vous à ces deux derniers à la demeure de M. Morales, dans le Kentucky. Nos deux héros ont donc entrepris de poursuivre leur voyage dans cette direction, et sont parvenus à monter à bord du train... mais ils ont à peine le temps de se réjouir qu'un jeune homme, visiblement traqué par quelqu'un, monte en urgence au démarrage du train en poussant Conor sur les rails ! Ce dernier va-t-il pouvoir retrouver sa maîtresse ? Le jeune homme monté dans le train est-il dangereux , Qui est-il ? par qui est-il pourchassé ?

La fin du troisième volume de L'Oxalis et l'Or nous laissait sur un assez bon petit suspense avec toutes ces interrogations... auxquelles Eiichi Kitano choisit d'offrir des réponses plus humoristiques qu'autre chose, ce qui pourra plaire ou déplaire selon les attentes. Mais au-delà de ça, l'auteur mélange le bon et le moins convaincant: si un passage comme le duel d'Amelia contre Theodore pour la tête du groupe n'a aucun intérêt hormis alléger encore un peu plus le récit, il reste que l'auteur parvient à glisser auprès de notre du principal deux nouveaux compagnons d'aventure, et pas des moindres puis qu'ils ont bel et bien existé historiquement, et que l'un d'eux a eu un rôle essentiel dans la conception de la ligne de train transcontinentale. L'occasion, donc, d'en apprendre un tout petit peu plus sur ce dernier point.

Mais une fois ces deux acolytes rapidement installés (et malgré quelques réticences de Théo), le voyage se poursuit en bateau à vapeur sur la rivière Ohio (étape vue en seulement quelques cases, dommages car a aurait pu donner des choses sympathiques) jusqu'au Kentucky, là où nos héros doivent enfin retrouver M. Morales, un riche propriétaire à la personnalité visiblement aussi modeste que gentille. En attendant l'arrivée d'Isaiah, Amélia et ses compagnons devraient donc pouvoir se reposer, récupérer des forces, et même goûter à de vrais repas qui ne peuvent que ravir notre héroïne ! Mais ce calme pourrait être de courte durée face à une cruelle réalité: contrairement au précédents territoires traversés par Amelia et Conor jusqu'à présent, le Kentucky fait partie de ces Etats sudistes qui, à l'époque, pratiquaient une chose cruelle que nos héros n'imaginaient aucunement: l'esclavagisme...

La halte de nos héros chez Morales est donc l'occasion pour Eiichi Kitano d'évoquer cette réalité sordide de l'époque... mais sous un angle qui, pendant un bon moment, évite d'être très sombre, puisque Morales est un homme qui ne traite aucunement les noirs comme des esclaves et qui, au contraire, tâche de leur offrir un cadre de vie et de travail paisible, quitte à passer pour un original auprès de ses semblables. Le mangaka se contente d'évoquer vite fait la chose, sans rentrer dans les détails, en esquissant tout juste quelques informations sur la traite des noirs ou l'importance qu'avait alors le coton. Néanmoins, cette situation pousse Amelia a requestionner son lien avec Conor: vu qu'il nest pas son esclave, il pourrait tout à fait la laisser en plan un jour... mais est-ce vraiment dans ses intentions ? Imaginerait-il seulement, un jour, laisser derrière lui notre héroïne ? Un début de réponse pourrait alors apparaître dans la dernière partie du volume, dès lors qu'une menace plus concrète apparaît avec la tentative de fuite de Ross, un noir incapable de faire confiance au moindre blanc y compris Morales (ce qui en dit long sur ce qu'il a sûrement vécu par le passé), et emportant de force notre héroïne dans sa fuite. Tandis que Conor se lance à la recherche de sa précieuse maîtresse, l'affaire est l'occasion d'évoquer un petit peu plus des choses terribles comme les chasseurs d'esclaves ou sort réservé à ceux qui tentent de fuir. Tout comme elle permet de mettre en avant, une nouvelle fois, notre chère Amelia: même dans une situation pareille, elle ne lâche rien, et aimerait même aider son kidnappeur à s'en sortir, touchée par sa souffrance.

Et il n'en faut pas plus pour continuer de nous accrocher à la lecture. Quand bien même Eiichi Kitano ne va jamais au fond des possibilités qu'offre son récit concernant l'immersion dans l'Amérique de cette époque, L'Oxalis et l'or est une série qui conserve un petit ton bien à elle ainsi qu'un rythme assez emballant.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
14.75 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs