The Blue Flowers and the Ceramic Forest Vol.10 - Manga

The Blue Flowers and the Ceramic Forest Vol.10 : Critiques

Ao no Hana Utsuwa no Mori

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 03 Décembre 2025

Le voyage solitaire d'Aoko en Finlande s'est transformé en rêve éveillé, dès lors qu'elle est parvenue à retrouver Tatsuki, à renouer avec lui, et même à découvrir un petit peu plus la vie qu'il pouvait avoir sur place, à l'époque où Haruma était encore en vie. Réaffirmant leur amour au gré des sorties et des confidences, ils se retrouvent donc enfin... avant de devoir tout aussi vite se séparer à nouveau, mais de façon temporaire. Alors que la semaine de congés d'Aoko s'achève et qu'elle doit rentrer au Japon, Tatsuki lui affirme qu'il rentrera définitivement au pays d'ici quelques semaines, le temps de finir ce qu'il a à faire sur place, ce à quoi la jeune femme lui répond qu'elle l'attendra patiemment à Hasami.

Après un neuvième volume qui marquait avec beaucoup de beauté la résolution des dernières péripéties de la série, l'heure est venue pour Yuki Kodama de concrétiser tout ça à travers un dernier volume à l'atmosphère aussi apaisée que lumineuse, où chacune des ultimes étapes de son histoire est sublimée par l'habituelle précision de son rythme narratif, de ses découpages, de ses visuels, qui lui permettent de nous faire profiter comme il se doit de chaque instant.

Ainsi, de la reprise du travail pour Aoko jusqu'à l'anniversaire de Tatsuki fête en visio, en passant par tous les moments où notre héroïne pense à son bien-aimé et se remet de son voyage qu'elle a vécu comme une sorte de rêve, chacun des moments où ces deux-là communiquent est un immense bonheur pour eux malgré la distance, bonheur également permis par les faits qu'ils se retrouveront bientôt et qu'ils ne doutent plus du tout de leur relation. Puis quand cette relation à distance de quelques semaines prend fin, et que les retrouvailles ont lieu sous l'œil bienveillant et touché de tout leur entourage, on se plaît tout autant à suivre avec application et émotion chaque instant devant les mener à leur nouvelle vie, aussi bien de couple que professionnelle: emménagement, reprise d'activités… et on ne vous fera pas l'affront de vous spoiler les choses les plus importantes, bien sûr !

A partir de là, il n'y a pas forcément grand chose à dire de plus, car tout repose sur ces habituelles qualités de Kodama: en soignant à merveille son rendu visuel et narratif pour sublimer chaque instant, en offrant toujours une vraie beauté du geste et une forte symbolique à l'artisanat de la poterie qui unit les personnages, et en accordant toute la place qu'ils méritent aux personnages secondaires qui se réjouissent pour les deux personnages centraux tout en connaissant eux-mêmes leur propre bonheur (comment ne pas souligner à nouveau la rayonnante Shinobu et son avenir avec Kô ? ), l'autrice nous amène vers une conclusion en tous points ravissante... et a même l'occasion de prolonger le plaisir en offrant deux beaux chapitres bonus. L'un est centré sur le trio Fumiya, Sayaka et Ichise, et voit Kodama mettre toute sa virtuosité narrative et visuelle (ainsi que sa symbolique liée à la poterie, toujours) au service de la prise de conscience par le premier de ce qu'il ressent exactement pour la deuxième, tout en la voyant étouffer dans l'oeuf un amour déçu. Quant à l'autre, il revient sur une facette de la vie de Tatsuki en Finlande avec Haruma qui a beaucoup ouvert son monde (on découvrira même rapidement comment Tatsuki a appris à danser), et pour refermer l'oeuvre on ne pouvait sans doute pas imaginer mieux qu'une nouvelle petite mise en avant du défunt ami de Tatsuk, dont le souvenir a tant imprégné le récit à plusieurs reprises.

A l'instar de Kids on the Slope avant lui, ce manga est un indispensable de son genre, et confirme encore toute la maestria de Yuki Kodama pour ce type de tranche de vie. Le retour en France de Kids on the Slope à partir de mars 2026 dans une nouvelle édition chez Mangetsu est assurément une excellente nouvelle pour quiconque n'aurait pas connu la première édition française de feu Kazé Manga, qui était devenue indisponible depuis plusieurs années. Mais les fans peuvent toujours découvrir, aussi, son très joli recueil Chiisako Garden, disponible aux éditions Vega depuis 2019. Enfin, on espère fortement que l'exploration de la carrière de cette grande mangaka ne se limitera pas à cela en France, car il reste pas mal de ses histoires à faire découvrir dans notre langue, à commencer par son autre important succès Tsukikage Baby, et sa dernière série en date Ôkami to Musume.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
17.5 20
Note de la rédaction