Overlord Vol.7 : Critiques

Critique 2

Les hommes lézards ont réussi à éliminer la liche, et Cocytus a perdu sa bataille, la mission que lui avait confiée Ainz. Pour les reptiles humanoïdes dont le peuple est pour l'instant sauvé, l'heure est forcément au soulagement, en particulier pour Zaryusu et Crusch dont la relation amoureuse se renforce facilement. En continuant de s'intéresser d'assez près aux hommes-lézards qui se sont battus pour leur survie, et y compris à travers des évolutions romantiques presque naïves, mais assez touchantes autour de Zaryusu et de Crusch, le récit continue de rendre facilement attachant ce peuple et, pour le coup, de réellement placer Ainz comme un antagoniste face à eux. Un antagoniste qui n'a clairement pas fini ses affaires avec eux...

Et si, comme le pensait Démiurge, Ainz avait bel et bien anticipé la défaite de Cocytus ? Et si c'était même son but ? Dans ce cas, pour quelle raison ? La réponse tombe pendant la partie la plus importante de ce volume, où le Seigneur de Nazarick réunit tous ses Gardiens pour une grande discussion. On y suit en premier lieu, avec intérêt, un Cocytus d'abord désolé d'avoir échoué et résolu à être puni comme il se doit... Mais on le découvre également d'une manière plus étonnante, dans sa considération pour les valeureux guerriers que sont les hommes-lézards, et dans l'opinion assez surprenante qu'il va oser dire à Ainz concernant l'avenir de ce peuple... Faut-il vraiment se contenter de les exterminer ? N'y aurait-il pas une solution plus profitable ? Tout en mettant en place de nouveaux enjeux autour du futur des hommes-lézards, le récit permet alors à Ainz d'avoir une nouvelle certitude: ses Gardiens, certes, lu obéissent fidèlement, mais commencent mieux à savoir donner leurs propres opinions, et peuvent donc évoluer. Nul doute que c'est là une étape importante dans l'appréhension que nos antihéros ont de ce monde.

Mais cette réunion entre Ainz et ses Gardiens n'a pas pour seuls intérêts les hommes lézards et Cocytus. On y découvre brièvement, mais avec intérêt le fameux Victim, Gardien du 8e niveau au design assez étonnant et presque chou, tout comme on observe avec intérêt les réactions fidèles des Gardiens et le rôle qu'Ainz leur accorde, que ce soit Demiurge et son esprit avisé, Albedo et sa dévotion totale envers Ainz, Aura... ou Shalltear, pour qui l'heure est venue de subir sa punition. Ainsi, cette réunion sait plutôt bien mettre en avant les relations des Gardiens avec Ainz, quitte à même proposer plusieurs petites notes d'humour: Shalltear qui raffole de sa "punition", la jalousie d'Albedo, le petit moment gênant quand ils observent Zaryusu et Crusch... Et en filigranes, l'auteur original Kugane Maruyama et le mangaka Hugin Miyaa savent également en profiter pour entretenir l'un des autres problèmes: tandis que la vraie bataille contre les hommes lézards se prépare, l'identité de la personne qui a lavé le cerveau de la puissante Shalltear reste un enjeu important, et tout laisse penser que ce mystérieux ennemi devrait poser des problèmes par la suite...

Visuellement, Miyama continue de s'améliorer, indéniablement. Ses designs sont plus constants, mieux maîtrisés, malgré la difficulté de reconnaître entre eux certains des hommes lézards. On regrettera quand même un peu que le dessinateur s'adonne parfois à de très grandes cases pour des scènes qui n'en ont pas besoin, un peu comme pour meubler.

Ce tome est, tout compte fait, très posé, mais apporte pas mal de petites choses et prépare bien la prochaine bataille contre Zaryusu et les siens. L'arc des hommes lézards s'achèvera dans le prochain volume, espérons qu'il tiendra toutes ses promesses.

Critique 1

L'assaut sur les hommes-lézards mené par Cocytus s'est soldé par un échec pour le sbire d'Aiz Ooal Gown. Zaryusu et les siens, notamment la belle Crusch qui est finalement tombée sous le charme du guerrier, célèbrent cette victoire comme il se doit. De son côté, Cocytus va devoir répondre de ses actes alors qu'Ainz réunit les fidèles serviteurs de Nazarick. Toutefois, son opinion sur le cas des hommes-lézards sera inattendue...

La conclusion de la bataille contre les hommes-lézards était assez surprenante, puisqu'elle s'achevait sur une défaite des forces d'Aiz Ooal Gown, menées par Cocytus. Une défaite toutefois logique au vu du focus fait sur les attachants guerriers des hommes-lézards qui ont droit à un répit mérité, bien qu'un peu grotesque en ce qui concerne la manière très superficielle dont Crusch s'amourache de Zaryusu.

Mais finalement, quel impact sur la suite d'Overlord, et quel sens donner à cette bataille ? Ce 7ème tome prend plutôt son temps pour répondre à cette question, à travers une grande scène où Ainz revient sur les exploits et échecs de ses fidèles serviteurs. Le cas Cocytus est le plus intéressant puisqu'il amorce la suite du tome, avant de donner un sens à cette rencontre avec les hommes lézard. L'arc autour des reptiles humanoïdes n'est donc pas terminé, et ne trouvera sa conclusion qu'au volume suivant. L'habilité de cette suite est de planter une certaine tension, à la fois dans le discours que s'apprête à prononcer Aiz au sujet de la défaite de Cocytus, que du devenir des hommes-lézards puisque le dirigeant du tombeau de Nazarick ne semble pas avoir dit son dernier mot.

C'est donc cette tension, cette atmosphère tendue, qui tient en haleine dans ce volume. Une ambiance que Hugin Miyama entretient assez habilement, parvenant même à jongler avec elle et quelques instants d'humour, notamment lorsqu'il s'agit de nous tromper en faisant passer Aiz comme un monarque charismatique qui a tout prévu, alors qu'il n'en reste qu'un humain dans le corps d'un seigneur tout puissant.

Notre interrogation se fera alors sur la finalité de l'arc. Les hommes-lézards trouveront-ils leur place dans l'Empire d'Aiz Ooal Gown ? Et aura-t-on droit à un carnage qui signera une grande conclusion dramatique pour cette partie de l'histoire ? La fin du tome laisse donc curieux, tandis que les quelques ouvertures sur l'intrigue principale laissent croire qu'Overlord partira sur quelque chose de plus ambitieux prochainement. En effet, le responsable de la manipulation de Shalltear constitue un enjeu phare de la série, à l'heure actuelle. A défaut de traiter véritablement cette piste, ce 7ème opus apporte quelques réflexions sympathiques, et des ouvertures alléchantes pour le titre qui devrait décortiquer davantage son univers sur les prochains volumes.

Petite anecdote amusante avec ce tome : Si le lectorat japonais a pu le lire avant le lancement de la saison 2 de l'anime, qui concerne justement cet arc de l'histoire, c'est tout l'inverse pour le public français qui, pour un certain nombre de lecteurs, redécouvre l'arc des hommes lézard par le manga, après la diffusion de l'anime. L'annonce de la production de la suite de l'anime dans ce tome semble donc amusante et en léger décalage par rapport à notre actualité, mais rien de grave.