Critique du volume manga
Publiée le Jeudi, 09 Octobre 2025
Harumichi et Lindaman sont dans une situation des plus cocasses. Suite à leur duel, chacun est tombé K.O… et chacun pense avoir perdu face à l’autre ! Mais en coulisses, des événements plus graves se préparent. Le Front de l’Armement, gang à la solde des yakuzas auquel appartient Bandô, digère particulièrement mal la défaite de ce dernier. Après l’avoir puni, il jette son dévolu sur Harumichi Bôya lui-même…
Avec ses deux premiers volumes, Crows a montré une très bonne entrée en matière, que ce soit par l’esthétique délicieusement datée, de Hiroshi Takahashi, ses enjeux montants au fil des pages, sa mythologie furyô qui prend doucement de l’ampleur, et surtout son électron libre en guise de protagoniste : Harumichi Bôya.
Désormais, nous sommes familiers avec l’œuvre et ses codes, ce qui était aussi nécessaire pour les fans des films Crows Zero qui ont adopté une ambiance à part, plus grave et mélancolique. Ainsi, notre appréciation du récit a encore de quoi se forger avec un troisième volume aux ambitions encore plus grandes que les deux précédents, puisque le héros se fait un adversaire de taille avec le Front de l’Armement.
Sans réelle transition ni ennemi intermédiaire, l’auteur n’hésite donc pas à opposer tout un gang lié au monde du crime à Harumichi, lui qui n’est pourtant qu’un novice au sein de Suzuran. La tension est donc palpable, et elle est d’autant plus appréciable que tout un groupe se forme autour de Bôya. Des objectifs tels que l’unification du lycée sont même mentionnés, ce qui est rétrospectivement amusant puisque, quelque temps auparavant, cette piste avait été résolue dans les films Crows Zero, mais l’obtention des diplômes des leaders d’hier redistribue sans cesse les cartes. Pas de quoi s’ennuyer sur cette suite, donc, puisque le mangaka insiste davantage sur cet arc intense plus que sur les péripéties de voyous des différents personnages. Pour les lecteurs qui attendaient encore un éventuel décollage de la série, ce troisième volume a de quoi les contenter !
De manière logique, de grandes batailles ont lieu dans ce volume. Mieux encore : chaque personnage parmi ceux implantés jusqu’à présent a son rôle à jouer, sa petite présence à honorer. Alors que nous n’en sommes qu’au début de la série, Hiroshi Takahashi maîtrise bien ses ingrédients pour fournir un récit haletant et rythmé, avec de grandes bagarres qui préfigurent de batailles encore plus grande, sans pour autant rompre avec l’humour de son manga, notamment grâce à ses personnages. Certains s’avèrent délicieusement couards tandis que le tempérament de Bôya fait toujours des merveilles. Il y a clairement un ton propre à Crows, qui peut aujourd’hui paraître vieillot et dans la lignée de Rokudenashi Blues, mais qui se déguste avec plaisir et qu’on redemande pour les prochains opus.
En somme, c’est du tout bon pour ce troisième volume qui confirme les excellentes bases des deux premiers tomes, à travers un début d’arc intense où les affrontements entre loubards se multiplient. Nous découvrons enfin de classique du furyô manga, et le plaisir est total !