Otaku Otaku Vol.11 : Critiques

Après quatre années de publication française, l'heure est venue pour Otaku Otaku, la tranche de vie humoristique à succès de Fujita, de tirer sa révérence avec son onzième volume, et pour l'occasion les éditions Kana ont décidé de gâter les fans avec une ultime petite surprise pour l'oeuvre, à savoir un premier tirage comportant une jaquette alternative ! Ainsi, tandis que le recto affiche la jaquette classique où l'on retrouve le couple Hirotaka/Narumi tout sourire et adultes, le verso, lui, nous les propose tout aussi souriants, mais quand ils étaient enfants, pour un résultat absolument adorable. Le choix est, en plus, assez symbolique, puisque le lien unissant ces deux-là remonte à leur plus tendre enfance. mais aussi parce que ce duo, par lequel la série a en quelque sorte débuté, est évidemment celui qui est le plus en avant dans ce dernier tome.

Oh, bien sûr, la recette de l'oeuvre ne change pas fondamentalement dans cet ultime opus, où il est toujours question de chapitres généralement plutôt indépendants, au fil desquels aucun des six principaux personnages n'est oublié. Ici, on les retrouve dans une partie de jeu en ligne où chacun montrera s'il est plus chasseur ou victime. Là, on assiste à un rendez-vous chez le dentiste un petit peu compliqué pour Hiro. On retrouve aussi, bien sûr, les moments passés ensemble par Kô et Naoya, qui se sont enfin décidés à sortir ensemble mais qui restent profondément timides et embarrassés quand ils ne sont qu'à deux (alors sauront-ils affirmer leur relation de couple naissante auprès des autres ? On vous laisse évidemment le découvrir !). Sans oublier Kanako et Kabakura, désormais mariés et ayant déménagé, et à qui l'avenir pourrait bien réserver un bel événement en toute fin de série.

Mais Hirotaka et Narumi sont bel et bien le véritable fil rouge de ce dernier volume, car il s'agit du couple qui a encore le plus besoin d'évoluer finalement. Et sans se dépareiller de sa tonalité légère, rigolote, bienveillante et parfois tendre, la mangaka parvient facilement à cristalliser la nature de leur relation à travers différentes éléments: leur rencontre quand ils étaient enfants dans un premier chapitre en couleurs craquant à souhait, la façon dont ils sont devenus amis, leurs retrouvailles quand ils ont commencé à travailler dans la même société, le rappel sur la façon dont ils se sont mis en couple un peu sur un coup de tête. Mais aussi leurs petites disputes, leurs difficultés à se comprendre parfois, petites épreuves qui contribueront pourtant à consolider de plus belle leur relation. Et puis, au fil de tout ça et de quelques scènes un peu plus introspectives, on comprend bien ce que la lumineuse Narumi a apporté à un Hiro qui était si solitaire, mais aussi ce que le jeune homme a pu apporter à sa bien-aimée, notamment en la poussant à mieux assumer son côté otaku. Fujita ne manque d'ailleurs pas de mettre en avant, comme il se doit, cette thématique otaku si importante dans son oeuvre, en évoquant l'acceptation et la place de la culture otaku de nos jours.

On referme alors l'ultime volume d'Otaku Otaku sur un sentiment de satisfaction, avec un petit sourire aux lèvres. S'il y a une petite part de tristesse à l'idée de devoir dire au revoir à cette sympathique petit bande de personnages, il y a surtout le plaisir d'avoir suivi une tranche de vie généralement bien menée et ayant le mérite d'avoir su s'arrêter à temps. Au revoir Narumi et les autres, vous nous manquerez !