Oshi no Ko Vol.6 - Actualité manga

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 17 Mars 2023

Les représentations de la pièce Tokyo Blade approchent à grands pas, aussi le travail conjoint entre la mangaka Sabiko Amejima et le dramaturge Goa semble avoir porté ses fruits. Tandis qu'approchent les fins de répétitions, et qu'Aqua semble profiter de ce qui s'offre à lui, la voix vengeresse de Gorô le rattrape, pour le ramener à la sordide réalité.
Mais avec ces représentations de l'adaptation théâtrale, ce sont plusieurs destins de stars qui se confrontent : Akane et Kana d'une part, puis Melt et Kamoshida de l'autre...

Bourré de promesses, l'arc de la pièce de théâtre Tokyo Blade ne trahit pas nos attentes. Qu'il s'agisse du tome précédent qui abordait avec nuances les complexités de cet aspect du divertissement culturel ou le présent opus qui vient davantage fouiller les personnages et leurs ambitions, Aka Akasaka prouve une nouvelle fois son talent dans le traitement du show-business, et dans son écriture de figures travaillées.

Alors, tandis que les répétitions se terminent et que la pièce s'apprête à être jouée, chacun des comédiens doit tirer le meilleur de lui-même dans un projet si ambitieux. Amenant le « rebondissement » de clôture de l'opus précédent, le sort d'Aqua pourrait paraître noyé au milieu de divers développements. En réalité, le mangaka apporte ce qu'il faut de développement au protagoniste, loin d'être aussi unilatéral qu'on pouvait le penser. Sa manière d'en faire une figure différente de feu Gorô est même une optique particulièrement fascinante, et une vraie fraîcheur dans le schéma de l'intrigue de réincarnation. Si on pouvait se demander pourquoi les auteurs ont eu besoin d'utiliser ce procédé pour créer leurs têtes d'affiche, ce subtil développement répond, en petite partie, à la question.

Autour d'Aqua, ce sont les autres acteurs qui évoluent et confrontent leurs déterminations respectives, directement sur les planches. Il en résulte une dimension conflictuelle dans cet opus, de manière nerveuse comme si nous étions dans un shônen d'action, une optique traitée à grand renfort de flashbacks et de jeux de narration intense, parfaitement gérés par Mengo Yokoyari. Par ces duels psychologiques, des personnages comme Akane, Kana et Melt trouvent une nouvelle forme de légitimité dans la série. Leurs rôles et leurs caractères, parfois leurs erreurs, nous sont présentés comme le résultat de ce qu'impose le milieu, soit une autre manière pour Akasaka de pointer du doigt un secteur qui façonne les esprits, pas toujours de la meilleure manière. La réponse est apportée par ces personnages, prêts à évoluer et se battre, nourrissant de saisissantes rivalités. C'est bien celle entre Akane et Kana qui clôt cet opus, de manière assez magistrale, donnant immédiatement l'envie d'avoir le septième tome sous le coude !

Si c'était encore à préciser, Oshi no Ko excellente dans sa justesse de traitement, dans un univers du divertissement impitoyable, aux côtés de personnages forts et humains. Le manga semblant connaître son succès chez nous, Kurokawa a concocté une édition collector pour ce sixième volume. Au programme, une jaquette réversible mettant en scène Aï, la défunte mère des protagonistes, accompagnée d'un mini-artbook compilant diverses illustrations couleur, soit un beau moyen pour apprécier pleinement la patte de Mengo Yokoyari sur la série, et ses jeux de couleur. Pour un peu plus de 3€ par rapport à la version standard, le résultat est correct. L'initiative est donc à saluer !


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
16 20
Note de la rédaction