Origin Vol.8 - Actualité manga
Origin Vol.8 - Manga

Origin Vol.8 : Critiques

Origin

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 06 Mars 2020

L'enquête de l'AEE a porté ses fruits, et n'est pas forcément avantageuse pour Origin, car il est désormais dévoilé que des robots humanoïdes se cachent parmi les humains. En plus de ses "frères" qui continuent d'être sur son chemin, notre héros pourrait donc prochainement devenir la cible de certains humains, y compris de ses propres "collègues" et "supérieurs", à l'instar de la président fondatrice de l'AEE Miyuki Hirosue. Et les craintes de celui se faisant appeler Jin Tanaka s'avèrent rapidement bien fondées, dès lors qu'apparaît devant lui un autre de ses frères, Kan, un robot se considérant comme une scientifique, s'amusant alors à disséquer comme un psychopathe aussi bien des humains que des robots... et ayant, trait pour trait, l'apparence de Tanaka, celui qu'Origin nomme "Père".

Autant dire que la première partie du volume se veut aussi intense qu'importante. Intense, car Kan est assurément le plus redoutable ennemi d'Origin à ce jour: puissant, cinglé, il pousse notre héros dans ses limites, quand bien même celui-ci avait bien préparer sa défense via une compagne robotique qu'il s'est créé et qui lui apporte nombre d'armes. Pour la première fois, Origin envisage alors la forte probabilité qu'il a de mourir ici... Mais à cette intensité bien orchestrée par Boichi s'ajoute une autre donne capitale: la présence de Mai Hirosue, qui, par amour, ne cesse de vouloir se rapprocher de lui quand lui tente de l'éloigner pour mieux la protéger. C'est qu'Origin, tout robot qu'il est, méconnaissait une chose chez l'humain: son esprit inflexible et borné, qu'il pourra entrevoir ici pleinement en l'attachante geek, au risque que ceci aboutisse sur des avancées importantes dans le lien entre les deux personnages...

Car plus encore que le combat contre Kan et que l'intensification des menaces se resserrant de toutes parts petit à petit autour d'Origin, ce qui marque le plus dans ce volume est sûrement le lien encore plus fort qui se crée entre les deux êtres s'affichant à nu sur la jaquette. Plus question de secrets entre Origin et Mai: chacun découvre plus que jamais l'autre et se dévoile à l'autre. Et il en ressort de nombreuses choses. La solitude qui a toujours été celle de ces deux-là, la façon différente dont tous deux l'ont toujours vécue (lui en tant que robot n'ayant normalement pas d'émotions, elle en tant qu'humaine n'ayant auparavant jamais aimé et jamais été aimée), les raisons profondes et humaines pour lesquelles Mai s'accroche tant à Origin, la manière différente dont chacun veut protéger l'autre... Et en toile de fond, les réflexions du mangaka sur la nature robotique (et en même temps sur certains aspects de la nature humaine) se poursuivent en devant plus prégnantes, à travers le lien Origin-Mai bien sûr, mais aussi via certains autres personnages: ce que Tanaka souhaitait sans doute réellement pour son "fils" Origin, les regrets de Hirosue les tourments d'Ai face à son "père"...

Ajoutons à cela les habituelles qualités visuelles de Boichi et sa narration toujours aussi appliquée, et on obtient un volume aussi riche qu'immersif, abordant efficacement ses personnages et ses thèmes, et se payant en prime le luxe de s'achever sur une tragédie puissamment mise en scène... Alors qu'Origin, auparavant, avait déjà vu naître en lui certaines émotions, celle enragée qui éclate dans les dernières pages pourrait bien lui faire acquérir encore autre chose, un ego naissant de la souffrance.

Qui plus est, cette fois-ci Boichi nous offre une postface particulièrement intéressante, où, tout en expliquant ce qu'il a voulu apporter dans les mouvements de ses robots, il effectue un petit topo sur les oeuvres cinématographiques de SF/robots cultes qui l'ont marqué à travers le temps et sur ce que chacun d'eux a pu apporter selon lui. Metropolis, Mondwest, Star Wars, Terminator, Robocop... Voici qui est très sympa à lire.
   

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16.25 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs