Orient - Samurai Quest Vol.18 : Critiques

La situation au sein du clan Hôjô est devenue très critique: Musashi a été vaincu par Mikito Inumura et fait prisonnier par les Chiens Noirs qui comptent s'emparer plus tard de la déesse obsidienne en lui, le leader du clan Shishikado Hôjô a été grièvement blessé par Kazumasa Inuzuka et n'est plus en état de se battre, Imari Inuyama continue son carnage... si bien que le château des Hôjô est au bord de la destruction. Pourtant, dans ce contexte chaotique, tendu et clairement en défaveur de nos héros surgit la silhouette de Kôjirô, désormais armé du sabre que lui a forgé Tamamo. On a beau lui dire qu'il n'est pas de taille contre de tels ennemis, il se battra malgré tout contre les deux redoutables Chiens Noirs que sont Kazumasa et Mikito. Et même si les ennemis ne jouent pas le fair-play en s'y mettant à deux contre un, il n'abandonnera pas... pour le meilleur ou pour le pire ?

Comme prévu, une bonne partie de ce 18e volume s'axe alors sur le combat mené seul par Kôjirô avec sa toute nouvelle arme accentuant sa puissance et, surtout, avec une détermination nouvelle: celle d'assumer le rôle de "fourreau" qu'a voulu lui donner son père Seigen, dans l'espoir de sauver son ami Musashi, protéger ses compagnons et plus encore. Derrière des scènes de combat pas toujours très lisibles mais au rendu ample et à la tension bien servie par le dessin fourni d'Ohtaka, c'est vraiment l'évolution de Kôjirô au coeur de l'action qui intéresse: sa nouvelle mentalité pour épauler Musashi, son rapport à son ami, son éveil à son pouvoir et sa volonté de l'exploiter entièrement... sont autant de choses qui accentuent les enjeux, plus encore à partir du moment où Mikito dévoile au jeune bushi son identité ainsi que des révélations importantes sur plusieurs points: pourquoi son père Seigen a scindé son pouvoir, pourquoi il a confié la déesse obsidienne à Musashi plutôt qu'à lui, les circonstances de sa mort, son amour pour son fils, et ses regrets vis-à-vis de celui qui était son plus cher ami, Kazuchika Toda.

Mais même si c'est Kôjirô qui attire le plus l'attention ici, on appréciera aussi le petit face-à-face d'un autre personnage face à Imari: notre chère Tsugumi, qui se sent nulle en devant se contenter de se mettre à l'abri et de fuir, mais qui va réaliser l'impensable grâce à sa détermination à protéger Musashi et Kôjirô. Ca reste plutôt bref et la petite évolution de Tsugumi est alors rapidement traitée, mais il reste que ça fait plaisir à voir, dans la mesure où l'attachante jeune fille reste très souvent trop en retrait par rapport à ses deux compagnons.

Tout ceci est donc assez efficacement mené dans l'ensemble, mais ne fait que nous préparer à une suite qui s'annonce encore plus terrible. Car une fois la bataille au sein du château des Hôjô achevée de façon plutôt surprenante pour nos héros, la suite du volume se charge de présenter les conséquences de l'assaut des Chiens Noirs et des kishin à grande échelle, et elles sont particulièrement inquiétantes. On n'en dira pas plus afin de ne pas spoiler, mais une chose est sûre:la mangaka a toute notre attention pour ce qui devrait être, à partir du prochain tome, le début de la bataille finale de sa série (étant donné qu'au Japon, elle a annoncé avoir entamé cette bataille finale en juin dernier).