Orange - Ichigo Takano Vol.7 - Manga

Orange - Ichigo Takano Vol.7 : Critiques

Orange

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 16 Décembre 2022

Bien que l'histoire principale du manga orange se soit achevée avec le cinquième tome il y a déjà quelques années, la mangaka Ichigo Takano a ensuite continué de publier, de temps à autre, des chapitres annexes, ce qui avait déjà donné lieu à un très beau sixième tome en 2017, opus qui venait réellement compléter le récit en s'intéressant plus spécifiquement au personnage de Hiroto Suwa. C'est ainsi que, au printemps dernier, les ultimes chapitres dessinés par Takano ont pu aboutir à la publication au Japon d'un 7e volume, qui est annoncé depuis longtemps comme le tout dernier de l'oeuvre. Fidèles à cette série emblématique de leur catalogue, les éditions Akata nous ont fait le plaisir de publier cet ultime volume dans notre langue il y a déjà plusieurs jours, qui plus est en proposant avec celui-ci un nouveau fort beau coffret en deux versions: une version coffret "vide" pour les personnes ayant déjà plusieurs tomes, et un coffret "intégrale".

Concernant le contenu de ce dernier tome, il se centre plus spécifiquement sur celui qui s'affiche sur la jaquette et qui fut au centre de toute l'intrigue: Kakeru. Et pour ce faire, Ichigo Takano va sensiblement procéder en deux grandes étapes.

Les premières dizaines de pages proposent quelques chapitres plutôt brefs qui, à tour de rôle, vont revenir sur les amis ayant permis à Kakeru de s'en sortir, en plus de notre chère Naho qui l'a sauvé avec tout son amour, le tout s'ancrant parallèlement à l'histoire principale. Que ce soit Saku qui se questionne sur l'envie de mourir de Kakeru et qui se demande quel rôle il peut avoir auprès du jeune garçon (simple comic relief, ou autre chose ?). Takako qui, alors qu'elle était si détachée des gens de manière générale, s'intéresse désormais de plus près à Kakeru et aux autres et montre son talent pour percer à jours les personnes en démasquant leurs mensonges pour qu'ils révèlent leurs envies profondes. Azusa qui, tout en se montrant toujours aussi franche et protectrice à sa façon et en formant un toujours aussi drôle de "couple" avec Saku, s'interroge sur ce qu'est le bonheur. Et Hiroto qui veut s'effacer et simplement veiller sur Kakeru et Naho. Chacun de ces moments est beau, approfondit efficacement encore un peu plus ces personnages, met bien en lumière leurs personnalités respectives ainsi que ce qu'ils veulent/peuvent faire pour leur proches, et permet même quelques réflexions fort bien amenées sur les relations humaines entre amitié et amour, sur le bonheur qui est à portée de main si tant est qu'on veuille bien le saisir, ou encore sur les choix d'une vie et les hésitations qui en découlent. Chacun de ces brefs focus étant ponctué d'une lettre de chaque personnage à l'égard de Kakeru pour lui dire ce qu'ils ont sur le coeur, on ressort de cette première petite moitié de tome profondément touché.

Et pourtant, le meilleur reste peut-être à venir, dès lors que la suite se focalise de plus belle sur Kakeru, de manière très introspective, en nous faisant suivre les pensées et le cheminement intérieur du jeune garçon tel qu'on ne l'avait jamais vu auparavant, le tout après les événements de l'histoire principal, ce qui en fait donc un réel épilogue. Lui qui était totalement las de la vie après la mort de sa mère dont il se sentait coupable, on voit bien que, s'il a repris goût à l'existence jusqu'à ne plus penser à mourir, c'est grâce à chacun de ses quatre amis sur qui il porte un regard profond, et plus encore grâce à l'amour de sa vie, Naho, qu'il veut chérir, à qui il veut donner autant de bonheur qu'elle lui en apporte. Tout cela se fait au gré de quelques étapes assez symboliques: la fin des années lycéennes marquant une nouvelle étape dans la vie de chacun, les retrouvailles de Kakeru avec un père accusateur cristallisant un peu ses dernières douleurs du passé, ses souvenirs communs avec Naho qui ont permis à ces deux-là de construire une sublime relation désormais tournée vers le futur... sans oublier une ultime lettre du futur aussi symbolique que sublime sur l'avenir qui attend nos personnages.

La narration d'orfèvre de l'autrice permet de sublimer chacune de ces étapes sans en faire trop mais avec profondeur et émotion, tandis que son dessin accompagne le tout de façon toujours aussi saisissante, en particulier quand on se focalise sur les expressions faciales de premier plan dans lesquelles passent moult émotions. On a ainsi droit à un long et bel épilogue qui, à son tour, a beaucoup de chose a apporter à l'histoire. Et en cerise sur le gâteau, il sera également possible de découvrir un amusant chapitre bonus crossover entre orange et Dreamin' Sun, la précédente série de Takano, que les éditions Akata ont justement commencé à rééditer en France au mois de novembre.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
17.5 20
Note de la rédaction