Orange Chocolat Vol.1 : Critiques

Orange Chocolate

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 27 Avril 2012

Après la fin de sa série « Les princes du thé » il y a quelques années, Nanpei Yamada nous revient avec une toute nouvelle œuvre : Orange Chocolat. On espère qu’à l’encontre de son aîné, Orange Chocolat réussira à trouver son public.

Ritsu, fils de bonne famille, beau et intelligent ; Chihiro, enfant normal, moyenne et quelque peu naïve sur les bords. L’opposé de l’un et de l’autre pourtant, l’un et l’autre veulent être à la place de l’autre. Aujourd’hui, Ritsu excelle dans la danse traditionnelle et promeut même des clips dans le rôle du « Prince Courtisan » (rôle de femme dans le cadre de la danse), cependant sa situation familiale avec son père n’est pas des plus commodes puisque celui-ci attend de son fils qu’il soit un bon héritier, alors que le jeune homme ne pense qu’à vouloir faire ce dont il a envie. En fin de compte, le souhait de Ritsu et de Chihiro est toujours bel et bien là et encore plus intense qu’avant, jusqu’à ce que cela devienne réalité…

Avant de mettre en place de suite l’intrigue à proprement parler (c'est-à-dire le transfert corporel entre nos deux héros), Nanpei Yamada ne se précipite pas et met à plat des bases solides afin de créer le monde d’Orange Chocolat. Elle prend le temps de présenter ses personnages principaux, ainsi que les secondaires ; l’auteure insuffle des caractères déjà riches et établis, ce qui rend les protagonistes encore plus vivants. Mais l’auteure fait encore mieux, elle développe tout autant ses personnages secondaires que principaux, alors que l’on sait bien que très souvent les personnages de seconde zone font office de figurants, surtout au cours du premier volume. La mangaka ne s’arrête pas en si bon chemin, et instaure des contextes familiaux et les différentes relations entre les personnages. Tout cela mis ensemble, cela donne un univers d’entrée de jeu complet, riche et naturel, réjouissant la lecture du lecteur qui se sent happé irrémédiablement par l’œuvre.

Entre interactions délurées, différends avec la famille et des personnages d’emblée attachants, on pourrait se dire qu’on atteint déjà le summum. Cela est mal connaitre l’auteure, lorsque Ritsu et Chihiro s’en retourneront au temple mélancoliques quant à leur souhait, tout basculera non pas en drame (heureusement d’ailleurs) mais en situations cocasses, interactions encore plus barrées et amusantes (certains moments réussissent même à vous faire décrocher la mâchoire). Bien évidemment, le changement de corps entre nos deux héros ne dure pas de manière définitive, ce qui pourrait décevoir certains lecteurs. Néanmoins, je pense justement cela judicieux de la part de la mangaka d’avoir choisi de faire en sorte que le transfert corporel se fasse plus disparate, rendant alors le récit encore plus imprévisible et amusant qu’avant. Et si en plus on sait que nos protagonistes sortent de l’ordinaire, on est sûr de ne pas être désappointé dans les divers cas cocasses. Notre intérêt sera aussi porté par la mise en avant et la rencontre de la danse traditionnelle avec le monde de la télévision, un apport paradoxal mais qui s’harmonise étrangement bien dans la série, et sans doute magnifié par le rôle du Prince Courtisan joué par Ritsu. Avec l’arrivée en trombe du changement corporel entre nos héros, s’ensuit le développement de deux interprétations différentes du rôle en question, amenant ainsi une piste très intéressante pour la suite des événements à venir.

Du côté des dessins, on ne pourra que constater les progrès indéniables de Nanpei Yamada. On se souvient encore au début de la série Les princes du thé d’un design au niveau des visages assez particulier, d’une mise en page trop remplie de cases et de phylactères, rendant la lecture quelque peu lourde et compliquée. Aujourd’hui, avec sa nouvelle œuvre qu’est Orange Chocolat, l’auteure nous montre un trait bien maîtrisé, un design des personnages qui lui est propre, tout en étant plaisant à l’œil. Sa patte de dessinatrice fait même des merveilles avec le Prince Courtisan. Et enfin, la mise en page est beaucoup plus équilibrée, à la fois complète tout en étant aérée.

En ce qui concerne l’édition, Tonkam nous fournit un travail remarquable, que ce soit au niveau du papier et de la traduction (surtout quand on sait que la mangaka ne résiste pas à la tentation de semer un peu partout des dialogues sur ses planches, sans pour autant que cela en devienne illisible). Peut-être juste un petit reproche pour vraiment faire la difficile, en début de tome lorsque Ritsu et Chihiro chantent au jeu appelé Orange Chocolat, chaque bulle est accaparée soit par une lettre soit par une syllabe, ce qui ne facilite par à certains moments la compréhension des mots, et le lecteur doit dès lors s’amuser à déchiffrer les mots en question ou à passer outre la lecture des mots (ce qui est un peu dommage).

En conclusion, Nanpei Yamada nous revient en grande forme avec une œuvre encore plus détonante et envoûtante, entre des personnages hautes en couleurs, des situations amusantes et renversantes, un scénario qui se veut solide et original et un dessin plaisant, voire magnifique lors de certaines scènes. Que peut-on demander de plus sûr et de plus réjouissant ? En toute sincérité, n’hésitez pas et foncez sur ce premier opus d’Orange Chocolat au goût des plus tendres !


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
titali
18 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs