On entend son cri, sans que l'on voie ses larmes, corbeau sous la pluie - Actualité manga

On entend son cri, sans que l'on voie ses larmes, corbeau sous la pluie : Critiques

Koe wa Shite Namida wa Mienu Nure Karasu

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 05 Avril 2019

Découvert en France avec The Dog and Waning Moon, le duo de mangakas Unohana est ensuite revenu aux éditions Boy's Love en janvier 2018 avec un one-shot que les deux autrices ont en réalité commencé au Japon la même année que The Dog, en 2014. De son nom original Koe wa Shite Namida wa Mienu Nure Karasu, On entend son cri, sans que l'on voie ses larmes, corbeau sous la pluie nous offre un titre particulièrement poétique, prenant la forme d'un haïku (une forme de poésie japonaise traditionnelle, pour celles et ceux qui ne le sauraient pas encore), et dont le sens se dévoile entièrement une fois la lecture achevée. On notera, d'ailleurs, l'excellente idée de Boy's Love, qui a inclus en guise de préface une présentation assez complète du haïku, qui met plutôt bien dans l'ambiance de l'histoire.

Cette histoire, elle nous plonge à Kyôto, aux côtés de Saiji Aizawa, un étudiant plutôt nonchalant et sociable, qui, depuis peu, est tombé amoureux d'un garçon qui a l'air d'être son opposé: son voisin Rin Ugôda, qui va à la même université que lui mais n'a aucun ami, est du genre solitaire et a toujours un air ronchon. Peut-être est-ce à cause de toutes les rumeurs qui courent sur sa situation familiale, qui semble difficile, et où il n'a pas vraiment pu trouver sa place en n'étant considéré que comme un fils illégitime, une pièce rapportée indigne d'être l'héritier de la société financière familiale ? Une chose est sûre: Saiji aura sans doute du mal à conquérir Rin... Mais dans la chaleur de l'été, pendant les vacances, peut-être aura-t-il l'occasion d'adoucir le jeune garçon...

Autant le dire tout de suite, il y a comme un goût de trop peu à la lecture de cette histoire, dans la mesure où celle-ci se contente de développements assez superficiels. Il y a pas mal de bonnes idées dans le background difficile de Rin, dans l'impact que Seiji va avoir sur lui et dans sa lente ouverture aux autres, mais Unohana ne va jamais en profondeur et reste plutôt lisse, en croquant juste assez de choses pour nous faire comprendre la situation. Surtout, que ce soit dans ce background ou sur le plan sentimental, brièveté oblige, on n'a droit qu'à quelques grandes étapes qui ne laissent pas toujours l'impression d'une avancée appliquée. Là où l'ouvrage séduit, c'est alors surtout sur les personnalités opposées et complémentaires des deux héros, qui en elles-mêmes sont vraiment bien campées, surtout pour Rin qui montre un caractère bien marqué derrière lequel on devine bien certaines douleurs.

Le style d'Unohana, lui, est un peu maladroit et inégal parfois, comme c'était déjà le cas dans les débuts de The Dog and Waning Moon qui ont été dessinés à la même époque. On regrettera aussi que l'atmosphère du Kyôto estival ne se ressente pas spécialement, notamment parce que les décors sont rarement mis en avant. Mais dans l'ensemble, la narration développe un peu une ambiance assez plaisante.

Concernant l'édition, Boy's love offre un travail très honnête avec un papier souple et sans transparence, une impression correcte et une traduction assez soignée de Delphine Desusclade qui est souvent bien dans le ton. On trouve également trois premières pages en couleur.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
13 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs