Ombre de Shanghai (l') Vol.6 - Actualité manga

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 10 Mai 2017

Les rôles se sont inversés : c'est désormais Lila qui est retenue prisonnière, et Gaspard qui s'inquiète pour elle. En effet, Monsieur Li est parvenu à capturer la jeune fille, et est déterminé à accomplir un rite sacrificiel dans un monastère reculé afin de s'approprier les pouvoirs de l'Ombre. A Shanghai, c'est la panique, entre Clara et Dino qui ont été retrouvés évanouis devant chez eux, le commissaire Leclaire qui veut à nouveau boucler Gaspard, les accusations de ce dernier concernant Li, et surtout la disparition de Lila... Mais depuis sa dernière rencontre avec l'Ombre, Gaspard a l'étrange faculté d'avoir des visions de Lila, et c'est accompagné du vieux Feng que le jeune homme décide de s'élancer jusqu'au monastère afin de tenter de sauver sa précieuse soeur adoptive, avant qu'il ne soit trop tard...

Une fois toute la vérité faite sur le cas de Monsieur Li, le reste du volume se consacre essentiellement à la course contre le temps de Gaspard et Feng pour rejoindre le lieu sacré et essayer de sortir Lila des griffes de cet ennemi redoutable. Mais évidemment, le parcours est semé d'embûches, et entre le climat glacial pour gravir la montagne et les invocations de créatures par Li, le récit parvient à dégager sans difficulté une ambiance rude et aventureuse. En alternant sa narration entre le parcours de Gaspard et de Feng et l'observation de la situation par Li qui s'impatiente de sacrifier Lila, l'oeuvre dégage un parfum de compte à rebours qui amène une petite note de tension supplémentaire bienvenue. Enfin, les trois co-auteurs se sont appliqués à exploiter la connexion entre Gaspard et Lila, cette dernière cherchant notamment à aider celui qu'elle aime bien qu'elle soit prisonnière, en utilisant les pouvoirs de l'Ombre.

La dessinatrice Li Lu, elle, continue d'offrir un travail soigné dans ses visuels et sa gestion des couleurs. On sent que l'artiste s'est fait plaisir dans la peinture du cadre montagneux et du monastère qui nous éloignent un peu de Shanghai, ainsi que dans le dessin des quelques créatures d'influence chinoise invoquées par Li.

Tout ceci occupe une bonne partie du volume, jusqu'à une fin... qui pourra laisser dubitatif, car ce n'en est pas vraiment une. En effet, si l'affaire liée à Li est bel et bien réglée, la toute fin est loin de tout conclure, laisse des portes ouvertes qui appellent fortement l'envie de voir une suite, d'autant que ce qui est évoqué historiquement dans les dernières pages est intéressant. Plus qu'une fin de série, on a l'impression d'avoir une fin de partie... Une fois cette idée acceptée, on gardera de L'Ombre de Shanghaï un bon avis, grâce à son mélange de genres et à sa peinture du Shanghaï des années 30.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
12.5 20
Note de la rédaction