Old Fashion Cupcake - Actualité manga

Old Fashion Cupcake : Critiques

Old-fashioned Cupcake

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 10 Novembre 2021

Quasiment un an pile après leurs premières incursions dans le yaoi via les sympathiques one-shot Everyday is a Good Day et J'en croque pour toi !, et seulement quelques semaines après la conclusion de la série en 3 tomes Comme un adieu de Takako Shimura, les éditions Akata récidivent en ce mois de novembre en publiant deux nouvelles oeuvres du genre, avec d'un côté le dénommé Nomi & Shiba de Tohru Tagura, et de l'autre l'oeuvre qui nous intéresse dans ces lignes: Old Fashion Cupcake.

Il s'agit de la deuxième publication professionnelle de Sagan Sagan, une mangaka que l'on avait justement découverte en France il y a seulement quelques mois, dans la collection Hana des éditions Boy's Love, avec sa toute première oeuvre Les saisons, Nacchan et moi. Old Fashion Cupcake a été initialement prépublié au Japon courant 2019 sous ce nom, dans les pages du magazine Ihr HertZ de l'éditeur Taiyô Tosho, avant de paraître le 4 janvier 2020 en un seul volume broché de plus de 230 pages et agrémenté de deux chapitres bonus. Mais ce n'est pas tout: forte de son succès dans son pays, l'oeuvre a ensuite connu en 2020-2021 une suite, Old-fashioned Cupcake with Cappuccino, que l'on espère évidemment voir aussi arriver chez Akata par la suite.

Old Fashion Cupcake nous immisce auprès de Nozue, un homme qui, à l'âge de 39 ans, s'est enfoncé dans un train-train quotidien de célibataire. Avec ses côtés toujours serviable, gentil et souriant, il plaît pourtant à beaucoup de femmes dans l'entreprise où il travaille, mais il ne fait rien du tout de cette popularité. Son quotidien se limite au métro boulot dodo, et éventuellement à chercher les nouveaux cheveux blancs qu'il commence à avoir. Voici bien longtemps que ce quasi quadra se cantonne à cette routine, et qu'il n'ose rien d'autre en se disant qu'au mois, même s'il ne lui arrive rien de vraiment bien ou de neuf, il ne lui arrive également rien de mal... mais dans le fond, à l'heure de faire un bilan à l'approche de ses 40 ans, cette situation commence à le déprimer. Il ne se permet plus de petits plaisirs dans des activités "extras", n'a plus le désir de réussir, n'a plus spécialement envie de voir des gens en dehors du travail, s'interroge sur l'avenir qui l'attend à cette période charnière de sa vie... mais heureusement, Togawa, son subordonné de 10 ans son cadet, va prendre les choses en mains: en voyant Nozue s'extasier sur des adolescentes pleines de peps, il lui propose de jouer à deux, eux aussi, aux "adolescentes", en se donnant rendez-vous pour manger des pancakes à midi. Une première sortie qui en appellera très vite d'autres, ces sorties redonnant peu à peu le goût de la vie à Nozue, comme s'il rajeunissait ! Les deux hommes profitent de ces sorties pour parler de tout et de rien, mais aussi pour se confier un peu... Mais Nozue ne peut s'empêcher de se poser des questions! Pourquoi donc Togawa lui propose ces sorties, allant même jusqu'à perdre son temps avec lui les jours où il ne travaille pas ?

L'une des plus intéressantes particularités de ce récit est sûrement de proposer deux héros pas si courant que ça: ils sont bien adultes, l'un étant même quasiment quarantenaire, et c'est quelque chose que Sagan Sagan a à coeur d'aborder avec réalisme, en évoquant différents problèmes qui peuvent commencer à venir à l'esprit de personnes de cet âge, notamment entre l'enfermement dans une routine plus fatigante qu'autre chose et le sentiment de stagner en n'osant plus rien. C'est à partir de ce personnage crédible qu'est Nozue que l'autrice va, petit à petit, développer une histoire d'amour dont on devine vite les tenants et aboutissants, mais qui est vraiment bien tournée grâce à des dialogues et des cases riches en sous-entendus qui laissent parfaitement deviner quels sont les sentiments réels de Togawa. On se plaît alors, bien souvent, à observer Togawa en qui l'on devine bien des choses, tandis que Nozue semble ne rien capter... ou fait mine de ne rien capter, de peur de sortir définitivement de sa routine solitaire ?

Porté par des qualités visuelles évidentes (découpages très propres, sens du détail dans les fonds, angles insistant efficacement sur différents éléments comme des gestes ou des éléments de décor quand il le faut, designs travaillés et bien différents notamment au niveau des yeux...), l'ensemble se suit tout seul, et l'autrice prend soin jusqu'au bout de ses deux personnages principaux, y compris en expliquant ce que Nozue a apporté à Togawa quelques années avant en le poussant de l'avant (le désir de Togawa de pousser à son tour Nozue de l'avant et de se rapprocher de lui étant alors un juste retour des choses), et jusqu'aux chapitres bonus offrant un épilogue assez abouti (en plus d'une légère note d'érotisme restant très soft et cristallisant bien la complicité qui s'installe entre les deux hommes).

Bonne pioche, donc, que ce one-shot soigné et attachant, dont on espérera vivement la suite dans notre langue ! Cette chronique ayant été faite à partir d'une épreuve numérique non-corrigée fournie par l'éditeur, pas d'avis sur l'édition.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs