Critique du volume manga
Publiée le Vendredi, 29 Décembre 2023
La période des fêtes de fin d'année approche, et avec elle la fin du trimestre et le début imminent d'un autre qui marquera le début d'une nouvelle année scolaire. Dans ce cadre, Umiko, notre attachante grand-mère de 65 ans, poursuit son apprentissage dans le cinéma au beau milieu des autres étudiants, tous beaucoup plus jeunes qu'elle. Ici, le nouveau travail à réaliser lui donner l'occasion de réfléchir sur la notion de violence, et de l'interpréter à sa manière à travers la caméra. Là, le professeur Suô lui conseille de s'inscrire à un événement important. Ou encore, elle a l'opportunité d'assister à un vrai tournage qui pourrait se révéler enrichissant. A chaque instant, la mangaka John Tarachine ne manque alors pas d'occasions pour aborder le cinéma sous différents angles, que ce soit des angles thématiques/artistiques ou des angles plus techniques, à l'image de l'importance chez un réalisateur de savoir diriger et soutenir toute une équipe qui s'active pour lui.
Cependant, c'est bel et bien le personnage de Sora, influenceur à succès s'affichant fort logiquement sur la jaquette de ce tome, qui vient le plus bousculer le petit univers d'Ocean Rush. Alors qu'il s'inscrit en première année à la même fac que nos personnages principaux en suscitant déjà l'attrait de certaines personnes par cette "star", c'est plus spécifiquement sur Umiko et sur Kai que ce jeune homme a un impact assez important, ne serait-ce que pour ce qu'il a dit à la vieille dame en fin de tome précédent (s'est-elle inscrite à l'université juste pour occuper sa retraite, comme il le dit ?), mais aussi car il a une vision des choses bien différentes de nos deux héros, vision où l'idée de se vendre pour se faire connaître et pour avoir du succès semble le plus important. Seulement, est-ce que cela correspond à Kai et à Umiko ? D'un côté, le jeune étudiant, qui fait le buzz depuis que Sora l'a filmé, se retrouve courtisé par une agence, mais ne semble pas enthousiasmé par l'idée d'être acteur pour quelqu'un d'autre d'Umiko, tandis que sa situation avec ses parents s'entrevoit encore un peu plus. Et de l'autre côté, notre héroïne, troublée par les dires de l'influenceur, s'interroge de plus belle sur ce qu'elle veut véhiculer à travers le film qu'elle réalisera, sur les émotions propres aux types de films, et sur son besoin d'oser s'affirmer pour exprimer sa différence, ce qui l'aiderait à coup sûr à concevoir un film marquant.
Tout en continuant de s'appuyer sur sa petite métaphore océanique bien écrite, John Tarachine continue alors ici de sonder à merveille ce qu'apporte le cinéma ainsi que le fond d'Umiko, de Kai et des autres, en alliant alors soigneusement la mise en valeur de cet art sous différents aspects et l'humanité de ses personnages, le tout sans perdre de vue la délectable atmosphère d'amitié intergénérationnelle qui revient au galop dans des dernières pages très prometteuses.