Critique du volume manga
Publiée le Lundi, 28 Février 2011
Série à succès au Japon, Nura était attendue par chez nous, comme souvent pour les shonens qui fonctionnent bien dans leur pays d’origine. C’est donc Kana qui nous offre la possibilité de découvrir ce titre et qui pour l’occasion sort les deux premiers tomes d’un coup !
Le premier contact avec le titre peut paraître assez effrayant, en effet, la couverture n’est pas sans rappeler un autre titre à succès du même éditeur, mais qui s’est avéré d’une piètre qualité… (non, je ne citerai pas Samourai Deeper Kyo, parce que ce n’est pas bien de balancer). Mais après avoir vérifié que l’auteur n’avait rien à voir et après avoir ouvert le tome, et s’être aperçu que le contenu était bien différent, on est soulagé ! Et on peut l’être, car après tout l’auteur de Nura, à savoir Hiroshi Shiibashi, a été l’assistant de Hirohiko Araki, l’auteur de Jojo’s bizarre adventure…en voilà une sacrée référence !
Le seigneur des Yokais est vieux et aspire à la retraite, mais son petit fils, le seul prétendant légitime, qui ne possède que 25% de sang Yokai (sa mère et sa grand mère étant humaines) ne semble pas posséder de prédispositions et surtout ne souhaite pas accéder à la succession. Mais ce dernier s’éveille subitement au sang Yokai de son grand père et démontre sa puissance. Mais il ne contrôle pas son pouvoir, du coup jalousie et complots au sein du monde des Yokais apparaissent pour la succession.
Comme souvent dans ce genre de titres, à savoir les shonens, les premiers chapitres plantent le décor, ils ne partent pas directement sur une longue trame scénaristique. Ici l’auteur prend le temps de présenter son univers, où déjà de nombreux Yokai apparaissent, alliés ou ennemis, ainsi que d’autres personnages humains qui auront sans nul doute un rôle à jouer. Pour le moment notre héros, Nura, rejette la succession pour souhaiter vivre dans le monde des humains, et le voir tout faire pour que ses compagnons n’apparaissent pas aux yeux de ses camarades de classes est le centre de l’intrigue. C’est assez comique et provoque des situations assez cocasses. Et pourtant parallèlement à ça, on trouve quelques scènes assez violentes, voir même gore. Nous n’avons donc pas ici un shonen aseptisé, il règne une ambiance tantôt plaisante et amusante, tantôt malsaine et dérangeante. Bien entendu ce second aspect reste léger, mais il pourrait surprendre les plus jeunes des lecteurs qui pensent trouver un shonen tout ce qu’il y a de plus classique.
Il est amusant de noter que parmi les nombreux Yokais cités, peu apparaissent dans le dictionnaire des Yokais de Shigeru Mizuki. Inventions de l’auteur ou oubli du dictionnaire ? Après tout ils sont tellement nombreux dans le folklore Japonais.
Le trait n’est pas pour le moment le point fort du titre, il est réussi sans être exceptionnel. Par contre on ne retrouve pas la patte de Araki, ce qui est surprenant pour un assistant, mais ce n’est pas plus mal que ce jeune auteur essaye de trouver son propre style. Le graphisme pourrait faire penser à celui de Darren Shan, en plus détaillé. Et pour ce qui est des détails, les arrières plans sont étonnamment chargés pour un premier tome, à ce niveau on ressent un travail énorme qu’on ne peut que féliciter.
Un premier tome sympathique, qui n’est pas fascinant pour autant, mais qui laisse présager un potentiel très intéressant. Une série à suivre de prés.