Nuits d'Aksehir (les) Vol.3 - Manga

Nuits d'Aksehir (les) Vol.3 : Critiques

Shiroi machi no yorutachi

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 01 Septembre 2017

A Aksehir, Ayako a rencontré des gens formidables, à commencer par Hodja et Zakuro, et en travaillant pour ce restaurant turc elle s'est petit à petit prise d'amour pour une culture qu'auparavant elle ne connaissait qu'à travers quelques clichés. Si bien que ses découvertes l'ont peu à peu amenée à vouloir en découvrir encore plus par elle-même, et c'est dans cette optique qu'elle est partie d'elle-même visiter la mosquée de Tokyo. Et à chaque nouvelle avancée dans la culture turque, elle est poussée à remettre certaines choses en question. Elle commence à considérer différemment le monde qui l'entoure, à pose un regard nouveau sur son entourage... tout simplement à se forger une nouvelle manière de voir la vie, son quotidien et son avenir. Mais elle a encore du chemin à faire, car bien des épreuves l'attendent encore...


Des épreuves, à commencer par le fait d'avoir croisé ensemble Zakuro et Matsuo, alors que le jeune homme lui courait après il n'y a pas très longtemps. Mais il y a aussi ses interrogations sur son avenir qui s'accentuent avec l'arrivée d'un défilé à l'école de couture, ses retrouvailles avec une vieille amie qui ne semble pas avoir changé, une confrontation avec ses parents concernant un choix qu'elle fera, ou encore un terrible événement survenant à Aksehir...


Ayako se pose beaucoup de questions, et les réponses qu'elle se forge peu à peu sont superbement narrées par Raku Ichikawa. En voyant Zakuro et Matsuo ensemble, que ressentira-t-elle exactement ?  De la jalousie ? Est-ce que se convertir à l'Islam pourrait l'aider à prendre un nouveau départ, ou alors aborde-t-elle la chose sous un mauvais angle ? Que fera-t-elle en retrouvant sur sa route son amie Yuki ? Les réponses qu'Ayako trouve petit à petit sont vraiment justes et belles, car elles s'avèrent bien éloignées de certains poncifs et qu'elles témoignent avant tout d'un gros travail de la jeune femme sur elle-même. Elle avance en tâtonnant, mais en offrant toujours un gros travail d'introspection sur elle. On la sent plus spirituelle, quelque part plus apaisée, et avant tout nourrie par une envie constante d'apprendre et de découvrir.


Evidemment, ce travail sur elle passe beaucoup par ses rencontres, par ses discussions, par son observation des autres. 


Il y a Yusuf, l'homme dont elle a croisé le chemin à la mosquée, avec qui elle entame des discussions très intéressantes. Elle découvre en lui un homme très pieux et ayant une vision des choses avec laquelle elle ne peut pas forcément être toujours d'accord, mais leurs échanges se font toujours dans un esprit d'acceptation et de respect, avec simplement un désir d'apprendre, de comprendre, de découvrir, de s'enrichir de l'autre. Yusuf est un personnage très bénéfique et le prouve beaucoup. Par exemple, il a beau avoir une certaine image des danseuses orientales comme Zakuro, cela ne l'empêche pas de la respecter, de la saluer.


Ensuite, il y a justement Zakuro, elle aussi en plein questionnement. Tandis qu'elle s'interroge sur ce qu'elle veut obtenir en dansant, elle renvoie à Ayako ou même à Matsuo l'image d'une femme qui a choisi la danse orientale simplement parce qu'elle aime ça. Elle vit de sa passion, et son parcours ainsi que ses choix d'avenir auront un impact sur notre héroïne.


Et qui sait, peut-être même qu'Ayako elle-même, grâce à ses choix de vie, finira par avoir un impact positif sur sa plus vieille amie.


Le récit, enfin, reste ponctué de nombreux petits éléments de découverte sur la culture turque. On appréciera la mise au point très positive sur les principes du Ramadan, ainsi que les anecdotes historiques sur la relation amicale entre la Turquie et le Japon : l'histoire du navire turc Ertugrul, l'impact de Sôyû Yamada en Turquie, l'aide fournie par Turkish Airlines aux Japonais lors des menaces de Saddam Hussein en 1985...


Les nuits d'Aksehir s'achèvent de belle manière, en consolidant comme il se doit les évolutions de la plupart de ses personnages. Raku Ichikawa a trouvé un excellent ton pour dépeindre les avancées de son héroïne, avancées qui sont avant tout introspectives et spirituelles, et qui ont pu se forger au gré de ses découvertes et de ses rencontres, toujours dans un esprit de respect et de compréhension.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs