Nozokiana Vol.1 - Actualité manga

Nozokiana Vol.1 : Critiques

Nozokiana

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 14 Septembre 2012

Une large serrure laissant entrevoir une jeune et jolie fille vous invitant à soulever la jaquette pour en voir un peu plus : avec cette couverture inventive et particulièrement réussie, les éditions Kurokawa réussissent un premier pari : celui d'attirer l'attention sur Nozokiana, ovni de la rentrée, présenté comme un huis-clos bourré d'érotisme. Mais une fois la première page tournée (et la couverture enlevée, bande de coquins), que vaut exactement le seinen "hot" de Wakoh Honna ?

Tout juste arrivé à Tokyo pour poursuivre ses études, Tatsuhiko Kido emménage dans un petit studio en apparence bien sous tous rapports, à ceci près qu'un petit trou, de la taille d'un oeil, le relie au studio voisin. En y glissant un oeil, le jeune homme surprend dans une position embarrassante sa voisine, Emiru Ikuno (subtil jeu de mots mettant dans le bain, pour les nippophiles). Pensant bien faire en tenant informée la demoiselle, le jeune homme se voit adresser par celle-ci une bien étrange proposition : s'épier l'un l'autre à travers le trou. Le lundi, le mercredi et le vendredi pour lui, le mardi, le jeudi et le samedi pour elle, et repos le dimanche. Dehors, aucun d'eux n'en parle jamais. Sur la base d'un petit chantage, le trop gentil Tatsuhiko se voit mal refuser cette offre qu'il a du mal à encore admettre totalement...

Le voyeurisme, voilà bien un sujet original, et qui peut offrir un certain intérêt selon son développement. Ici, le tome 1 de Nozokiana ne fait encore que poser les bases, mais déjà, on sent quelque chose, quelque chose allant au-delà des magnifiques courbes féminines observées, qui constituent pourtant à elles seules un argument de choix, tant le mangaka sait offrir des demoiselles aux courbes bien soulignées par un trait fin, expressif et très, très charnel, où dominent des visages malicieux bourrés de charme. L'auteur n'évite pas les habituelles surenchères dans les physiques, notamment pour l'une des protagonistes qui a des seins aussi gros que sa tête, mais le tout passe tout seul tant les corps sont bien mis en valeur et très jolis à regarder.

Au-delà de ce character design réussi, donc, on trouve des idées qui se mettent petit à petit en place, et l'on devine que la suite va développer des choses très intéressantes, surtout autour des caractères inquiétants des différents personnages. Car Nozokiana ne se limite évidemment pas au zieutage en studio : Tatsuhiko a une vie étudiante, qui va lui permettre de faire plusieurs connaissance, et aussi de retrouver cette chère Emiru en guise de camarade de promo. Wakoh Honna prend le temps de mettre chacun d'eux en place, avant d'emballer de plus en plus son récit autour de comportements aussi séducteurs qu'inquiétants. Emiru est bien sûr en tête d'affiche : mignonne à croquer, évidemment physiquement mais aussi grâce à une façon d'être où l'apparente fragilité côtoie un côté taciturne, la jeune fille montrera plus d'une fois une aisance insondable dans l'art de la manipulation, ainsi qu'un goût très prononcé pour le voyeurisme, bien sûr. Par la suite, de fil en aiguille, les personnages apparaissant montreront chacun des vices cachés derrière leur belle apparence : l'un aura tendance à céder à ses pulsions au point d'être très dangereux, l'autre dévoilera un inquiétant caractère ultra-possessif qui la poussera à être très entreprenante... L'érotisme est bien là, mais ne se limite clairement pas à ce que l'on a l'habitude de voir : il est parfois poussé très loin, et peut être séduisant ou amusant autant que malsain ou horrible selon les situations. Et selon les cas, jeter un oeil dans le trou pourra être réellement salvateur...

Voici donc une introduction habile, encore un peu plan-plan, mais mettant bien en place un univers qui ne manque pas d'intriguer, et nous laissant l'impression que Nozokiana ne sera pas autant un manga érotique très bien fichu qu'un portrait de divers comportements déviants. Affaire à suivre, mais en attendant, c'est très prometteur.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs