Notre été éphémère Vol.2 : Critiques

Alors qu'elle commence enfin à apprécier le temps passé avec Kaori, Shizuku se trouve rongée par la culpabilité, et dévoile à sa fausse petite-amie qu'elle persécutait autrefois ses camarades. Mais elle ne s'attendait pas à ce que sa compagne soit déjà au courant. Paniquée, Shizuku prend la fuite, et ses erreurs du passé reviennent la hanter. Après un tel incident, sa relation avec Kaori est-elle fichue ?

Après une entrée en matière tantôt pétillante, tantôt douce-amère, "Notre été éphémère" nous avait déjà séduits par son amorce. Mais on attendait de ce deuxième tome qu'il aille un peu plus loin, tant dans la relation entre les héroïnes que dans le développement de leurs parts d'ombre. Des attentes honorées avec ce deuxième volet !

Ainsi, le côté torturé de Shizuku se concrétise avec un vrai flashback des méfaits qu'elle a pu commettre autrefois. Car les révélations de fin de premier tome permettaient à l'œuvre d'intégrer une thématique dont on ne doit pas cesser de parler, celle du harcèlement scolaire. Faire de la protagoniste une ancienne tortionnaire était un choix risqué qui nécessitait un développement complexe, et force est de constater que le chemin qu'a choisi l'autrice Yuama est lui aussi délicat. Car peut-être plus important qu'est le harcèlement, ce sont les décalages sociaux de Shizuku qui viennent donner à sa "elle" d'autrefois beaucoup de nuance, faisant du personnage une figure assez déstabilisante, mais non moins intéressante. Cette dernière fut finalement une harceleuse malgré elle, ne comprenant pas totalement les mœurs sociales. Son développement est donc particulièrement intéressant, et son état actuel assez touchant, menant à un arc de rédemption qui devrait jouer sur l'anxiété sociale du personnage. Une voie scénaristique qu'il aurait évidemment été impossible à prendre avec une harceleuse consciente de ses actions et totalement lucide dans la vie en société.

Ce développement intervient comme une vraie libération, menant la relation entre Shizuku et Kaori vers de nouveaux horizons. L'empathie de la frêle lycéenne pour son amie introvertie aide à créer une harmonie entre les deux, donnant à cette suite beaucoup de cœur qui en vient à nous émouvoir. Faire du chemin de réception de Shizuku une route qu'elles prennent à deux renforce l'humanité du récit, tandis que la mangaka sait intégrer de simples moments de complicité et d'intimité pour rendre leur fausse relation toujours plus forte.

Mais si Shizuku est la vedette de l'ouvrage, Kaori a droit à de subtils focus. Mais l'artiste semble bien trop en dire sur ce qui aurait dû rester un secret, aussi le lecteur a de quoi avancer des idées concrètes sur le sort qui attend le personnage... à moins que Yuama nous mène volontairement vers de fausses pistes ? Dans tous les cas, ce n'est pas ce qui entachera notre intérêt pour son récit toujours aussi efficace, dans son ton mélancolique comme dans son développement de l'une de ses protagonistes.