Nos temps contraires - Je ne te laisserai pas mourir Vol.9 - Actualité manga
Nos temps contraires - Je ne te laisserai pas mourir Vol.9 - Manga

Nos temps contraires - Je ne te laisserai pas mourir Vol.9 : Critiques

Kimi o Shinasenai tame no Monogatari

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 29 Décembre 2022

Après un très prenant tome 8, il y avait de quoi attendre impatiemment l'ultime volume de Nos Temps Contraires, en lequel il y avait de quoi espérer une conclusion à la hauteur pour ce récit de SF assez pointu. Et pourtant, il faut se faire à l'idée que la fin de l'histoire principale a bel et bien eu lieu avec l'opus précédent, puisque ce volume 9 se consacre uniquement à des épisodes extra. Etant donné qu'il y avait encore des choses à explorer dans l'intrigue principale et que le tome 8 s'achevait de manière abrupte pour une conclusion, il y a de quoi ressentir une pointe de frustration, comme si le récit n'était pas pleinement abouti... mais ce n'est pas pour autant que que l'on va bouder notre plaisir face à ce tome extra qui a, lui aussi, certaines choses à raconter.

Le plus gros morceau vient sans doute de toute la première grosse moitié du tome qui, au gré de trois chapitres, nous plonge plusieurs centaines d'années avant que la planète terre ne devienne inhabitable. Au vu de différents éléments un brin futuristes et de certains événements comme le démontage de la Tour de Tokyo, on peut situer ce récit annexe dans un futur relativement proche, où l'on découvre une collégienne de 13 ans nommée Yoru Osanai. Ayant du mal avec les inégalités, elle s'interroge depuis quelque temps sur celles qui parsèment son quotidien: elle estime n'avoir rien de spécial, entre des études classiques, des parents banals, un quotidien qui ne sort pas de l'ordinaire. Et à l'heure où des projets de conquête spatiale toujours plus grands ont lieu, elle ressent fortement une forme d'injustice entre les petites gens comme elle et les individus "spéciaux" qui ont la possibilité de participer à des projets aussi faramineux que cette conquête. Mais un jour, ses pas vont la mener à croiser la route d'un certain Soîchirô, et sa vie va changer à jamais... Le principal intérêt de cette partie est évidemment de nous immiscer à ne époque où la terre était encore habitable mais où le commun des mortels n'avait pas encore conscience de son inéluctable fin, tandis que le Projet D était déjà en marche plus ou moins secrètement, pour un résultat qui a forcément de quoi nous pousser à nous questionner sur l'état de notre planète et sur notre proportion à feindre l'ignorance là-dessus. C'est dans ce contexte que l'on a l'occasion de découvrir un peu plus Soîchirô, à une époque où il avait 40 ans et en paraissait 17 en tant que néotène, où il était déjà impliqué dans les projets de colonisation de l'espace, et où il comptait notamment beaucoup sur son épouse Miku avant que certains événements ne viennent tout bouleverser. Et l'idée est vraiment bonne de nous faire principalement vivre ça à travers les yeux de Yoru, une adolescente surtout occupée par des doutes typiques de son âge, qui va soudainement se retrouver impliquée dans le vaste projet des cocoons. En filigranes, Gin Toriko interroge sur certains sujets plus vastes comme les inégalités entre les gens "spéciaux" et ceux qui ne le sont pas, et nous permet aussi de remonter un peu aux origines des projets de colonisation de l'espace, en tête les cocoons.

Après cette partie qui enrichit honnêtement le background de l'oeuvre même si ça reste dans les grandes lignes (il y avait vraiment moyen d'approfondir encore plus les choses, en tête l'évolution de Sôichirô à travers le temps), les deux chapitres suivants sont un peu plus anecdotiques. Dans l'un, on découvre la relation qu'ont pu avoir Daichi et Cuvier à une époque, tandis que dans l'autre il est question des amnésies du professeur Girafe, que l'on vit plus que jamais à ses côtés, tandis qu'en toile de fond la mangaka n'oublie quand même pas d'évoquer brièvement le fameux grand départ de nos héros pour leur mission. Rien d'indispensable, mais observer un peu plus ces personnages secondaires est assez sympathique, plus encore quand l'autrice glisse quelques petits détails supplémentaires sur son univers, notamment autour du système de partenaires.

Ajoutons à cela un très court chapitre exclusif venant compléter la première moitié du tome, et on obtient un volume extra assez intéressant dans l'ensemble, surtout dans sa première moitié. Cela n'efface pas la pointe de frustration liée à la fin plutôt abrupte de l'histoire principale dans le tome 8, mais on gardera surtout de Nos Temps Contraire le souvenir d'un shôjo de science-fiction souvent pointu et ambitieux, qui aura su développer des concepts, des idées et des thématiques de façon assez forte.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
14.5 20
Note de la rédaction