Critique du volume manga
Publiée le Mercredi, 08 Juin 2022
L'employée Iori et l'ancienne délinquante Minami vivent désormais ensemble, dans le même appartement. De leur côté, Saori, la lycéenne éprise de sa grande soeur Iori, et Shizuku, précieuse amie de Minami depuis l'époque du centre de détention, continuent doucement mais sûrement de se rapprocher dans le cadre scolaire tout comme à l'extérieur. Quant à la mangaka otaku et accro aux jeux vidéo Heke et sa responsable éditoriale faussement taciturne et stricte Lala, elles peinent encore à s'avouer l'une à l'autre ce qu'elles ressentent réellement.
Dans ce troisième volume de Nos Différences enlacées, la mangaka Mikanuji ne change aucunement de recette, au fil d'une nouvelle salve de courts chapitres faisant à chaque fois quatre pages et passant aisément et naturellement d'un couple/binôme à l'autre, en les faisant s'entrecroiser plus d'une fois et en tâchant de décortiquer à chaque fois un petit eu plus leur relation et leurs sentiments au gré des moments du quotidien qu'elles passent ensemble. Et cela, que ces moments aient lieu à la maison, dans le cadre scolaire, dans celui du travail, ou à l'extérieur pendant différentes sorties.
L'autrice a désormais confortablement installé cette petite recette, et globalement on la retrouve à chaque fois avec plaisir puisque, sans forcément faire grandement évoluer les choses pour le moment, elle prend soin de chacune de ses héroïnes pour les faire avancer à toutes petites doses. Couple désormais bien formé, Iori et Minami sont assez adorables à suivre, y compris quand elles ont de vagues doutes face à l'avenir: elles qui ne pourront vraisemblablement jamais se marier et qui ne peuvent pas savoir de quoi le futur sera fait, elles sont bien l'une avec l'autre (et c'est tout ce qui compte), et continuent tout doucement de se découvrir l'une l'autre, y compris quand Minami montre un peu de jalousie (qui est donc cette fameuse Ryôko qu'Iori fréquente tant par téléphone ?! ). Devenues des amies proches dans ne relation que tout pourrait faire évoluer encore plus loin, Saori et Shizuku partagent de plus en plus de choses et de moments ensemble: la "sauvage" Shizuku elle-même prend conscience qu'elle se sent vraiment bien avec Saori, et c'est d'autant plus appréciable à observer à travers les yeux de Minami, puisque cette dernière voit également très bien que son amie du centre de détention s'adoucit et a trouvé quelqu'un en qui elle peut avoir confiance. Quant au duo Heke/Lala, on s'amuse toujours autant de leur personnalité respective, entre l'une portée par ses élans otaku et l'autre qui cache derrière son caractère strict ses vrais sentiments ainsi que son maque de confiance en elle. Une relation qui est donc légèrement compliquée et que l'on a alors hâte de voir se sortir de sa stagnation.
Enfin, comme dans les deux tomes précédents, la mangaka enrichit encore sa galerie d'héroïnes à travers deux personnages supplémentaires. D'un côté, Kujô, une professeure de sport dont la sévérité en le soi-disant manque de féminité lui donnent une mauvaise réputation d'éternelle célibataire frustrée auprès des élèves, mais qui cache en réalité une tout autre personnalité, entre un romantisme qu'elle évacue dans les mangas qu'elle lit (dont ceux de Heke !), et une grande timidité faisant qu'elle n'ose même pas entrer dans le bars lesbien aux portes duquel elle se rend régulièrement. Et de l'autre côté, Sugimoto, l'une de ses élèves, une élève en dernière année de lycée qui n'a pas non plus une excellente réputation: bien que très jolie et populaire, elle refuse les avances de tout le monde, déteste qu'on ne la considère que pour son physique et qu'on s'accroche à elle pour ça, si bien qu'elle se prend des remarques et rumeurs infondées mais semble s'en ficher pas mal. En somme, une personnalité intéressante et bien différente de celle de Kujô... ce qui ne l'empêchera pas, précisément, de s'intéresser aux déboires de cette enseignante qui, bien vite, lui apparaîtra assez différente des autres, entre autres parce qu'elle ne la voit pas uniquement comme une jolie fille. Ce nouveau duo n'est qu'esquissé pour l'instant, au gré de quelques chapitres épars, mais à l'image des autres binômes de la série il s'annonce assez intéressant et ben différent des cas déjà installés précédemment.
Nos Différences Enlacées reste donc, une nouvelle fois, une lecture tout à fait agréable, grâce à un format court propice à développer, doucement mais sûrement, dans une atmosphère de tranche de vie légère, des relations entre femmes aussi variées qu'attachantes.