Nodame Cantabile Vol.24 : Critiques

Malgré les ventes très confidentielles de la série en France, Pika Edition nous offre le plaisir de pouvoir tout de même lire dans notre langue la courte "deuxième saison" de Nodame Cantabile. Après la "première saison" qui s'est achevée au tome 23, on peut donc découvrir ici l'arc "Opera hen", dessiné par la mangaka Tomoko Ninomiya quasiment dans la foulée, et s'étirant sur deux petits tomes qui ont été numérotés 24 et 25 au Japon aussi bien qu'en France. Puisque finalement, il s'agit d'une suite directe.

On retrouve les héros de la série quelque temps après la fin de la première saison. A l'occasion de l'été, Chiaki peut enfin rentrer au Japon pour la première fois depuis longtemps ! Pour se reposer ? Certainement pas: sur place, on lui a proposé de de diriger un opéra ! Ce premier essai dans ce domaine qui a tant fait rêver le jeune homme sera modeste: en compagnie de l'orchestre R*S, le budget sera modeste, tout comme le lieu, un théâtre municipal sans beaucoup de moyens. Néanmoins, la motivation est là chez tout le monde, même si Chiaki retrouve certaines vieilles connaissances à des postes parfois étonnants ! Et qui plus est, Nodame ne rôde jamais très loin, surtout quand elle craint de se faire voler son Chiaki.

Tomoko Ninomiya en avait déjà parlé: elle souhaitait beaucoup dessiner une partie centrée sur le domaine de l'opéra, et ici elle exauce enfin son désir, de plutôt bonne manière pour l'instant. L'incursion dans le milieu de l'opéra alterne entre des détails parfois un peu trop timides, et d'autres éléments beaucoup plus convaincants. Dans l'ensemble, l'autrice n'a aucun mal à nous faire ressentir les spécificités de ce type de spectacle, le rôle de chacun, la rigueur nécessaire dans l'entraînement et la préparation, mais également certaines limites (notamment celles liées au budget). On suit les préparatifs avec d'autant plus de plaisir qu'on a l'occasion de retrouver pas mal de visages connus, de Ryûtarô à Masumi en passant par Kuroki et Tanya, de voir un petit peu ce qu'ils deviennent, et de découvrir quelques nouvelles têtes assez truculentes. Tout ce beau monde occupe parfois des postes étonnants (Ryûtarô à la mise en scène ?!), et Ninomiya excelle surtout dans l'exploitation de ses personnages, qui peuvent être drôles, montrer une sacrée personnalité (comme Suganuma, un personnage vraiment bon dans son genre), et en plus de bien tout préparer il va aussi falloir gérer des caractères parfois un peu exubérants. Mais au-delà des préparatifs de cet opéra, le récit pose également un peu la question de l'avenir de nos héros, en tête celui de Chiaki qui a un planning extrêmement serré sur les prochains mois, mais qu'il semble obligé de tenir s'il ne veut pas se laisser "distancer" par Nodame qui brille désormais presque de mille feux depuis sa prestation à Paris.

On attend un tout petit peu plus de l'incursion dans le domaine de l'opéra, mais en dehors de ça la lecture de Nodame Cantabile reste un régal.