No Game No Life Vol.1 - Actualité manga

No Game No Life Vol.1 : Critiques

No Game No Life

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 17 Septembre 2019

Spécialiste des mangas de fantasy mais, surtout, des adaptations des light-novel, majoritairement des isekai, les éditions Ototo ne pouvaient ignorer un nom qui a fait un peu de bruit grâce à son adaptation animée en 2014 : No Game No Life. Derrière ce titre se cache un roman écrit et dessiné (chose rare) par Yû Kamiya, un artiste d'origine brésilienne qui s'est installé au Japon. Alors que le light-novel est lancé en 2012, une version manga dessinée par Mashiro Hiiragi est mise en chantier dès l'année suivante. Prépubliée dans le Comic Alive de l'éditeur Media Factory, l'adaptation connait un rythme plus que lent puisque seulement deux tomes sont parus en six ans.

Sora et Shiro sont un frère et une sœur séparés par quelques années, mais qui partagent bien des points communs. Vivant reclus chez eux, ils ont perdu toute confiance en la société et s'adonnent à tous types de jeux pour lesquels ils ont un talent commun, si bien que beaucoup les connaissent sous une seule et même identité : [ ].
Leur quotidien bascule après avoir remporté une partie d'échec contre un mystérieux adversaire virtuel : ils sont tous les deux propulsés dans un monde de fantasy entièrement régit par le jeu ! Pour Sora et Shiro qui voulaient échapper à leur monde tout en s'adonnant à leur passion commune, il n'y avait pas plus belle aubaine...

Si les isekai sont désormais légion, bien d'entre-eux ne développant aucune originalité, il faut admettre que le pitch de No Game No Life met l'eau à la bouche par son caractère social évident. Il n'est pas question de suivre un protagoniste masculin mais un frère et une sœur, tous deux hikikomori et détestant le monde dans lequel ils vivent. Ceci mêlé à l'idée de garnir leurs péripéties de différents jeux, on pouvait imaginer un titre particulièrement original et sérieux dans ces thématiques... mais ce premier tome fait finalement vite déchanter.

Le premier chapitre est pourtant alléchant, retranscrivant bien le synopsis intriguant de la série, mais No Game No Life semble dévoiler son vrai visage dès lors que Sora et Shiro ont été invoqués dans un monde de fantasy. A partir de cet instant, les jeux sont souvent évoqués mais n'occupent qu'une place extrêmement limitée, le scénario préférant insister sur les gags absurdes et grivois, et surtout sa facette ecchi qui n'est pas toujours du meilleur goût qui soit. Car les personnages apparaissent souvent jeunes, l'intrigue de Yû Kamiya ne fait pas dans la subtilité pour conter les quelques interactions coquines, et le personnage de Shiro fait pencher la balance vers le lolicon en plus de verser très partiellement dans l'inceste. Ce premier tome n'est clairement pas du meilleur goût qui soit, un très gros dommage pour ceux qui seront séduit par le pitch pourtant prometteur de la série.

Néanmoins, quelques bons éléments sont apportés dans ce tome 1 qui insiste énormément sur la présentation de l'univers. Le monde imaginé par l'auteur a ses propres codes, et ces premiers chapitres laissent espérer une réorientation pure vers les jeux afin de faire progresser l'intrigue. Dans cette mise en place, on note pas mal de belles idées qui pourraient profiter du potentiel de la série, aussi le second tome sera crucial dans notre verdict de la série, d'autant plus que le rythme de parution laborieux ne permettra pas à tout le monde de donner sa chance à la suite si le niveau n'est pas relevé.

A côté de ça, le plus intéressant dans ce premier tome sera finalement le petit chapitre bonus romancé, écrit par Yû Kamiya, qui développe bien plus les deux protagonistes que le reste du tome. En ce sens, on se dit que le light-novel d'origine pourrait se révéler bien plus intéressant.

Notons tout de même que Mashiro Hiiragi s'en sort bien dans son dessin. La mangaka n'en n'est qu'à sa première série, et elle montre une mise en scène assez vive, des personnages très expressif et un trait plutôt fin et détaillé... ce qui est évidemment un atout dans l'orientation ecchi du titre, quand bien même elle ne serait pas toujours du meilleur goût, notamment quand il s'agit de montrer la culotte de Shiro.

Côté édition, Ototo nous offre une belle copie, ce qui est monnaie courante chez l'éditeur. Le papier est de qualité, les quatre page couleur bienvenues, et la traduction de Benjamin Moro semble bien retranscrire les caractères des personnages.

Malgré ça, difficile d'être vraiment réjoui par ce premier tome. Le concept initial est particulièrement plaisant, mais les auteurs n'en font pas grand chose à part forcer sur la tonalité coquine du récit et multiplier les gags et sous-entendus grivois. Reste alors les quelques développements de l'univers qui promettent une suite plus intéressante. Pourvu que ce soit le cas, car No Game No Life n'est, pour l'heure, pas du meilleur goût.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
9 20
Note de la rédaction