Nisekoi - Amours, mensonges et yakuzas! Vol.14 : Critiques Frangine

Yui, amie d’enfance de Raku, revient vivre avec lui après avoir pris la direction du clan mafieux Char Siu. Les années ont passé, et tous deux ont bien grandi, Yui est devenue une jeune femme aussi belle que surdouée puisqu’elle devient le nouveau professeur de la classe de Raku et Chitoge ! Mais plus important encore, elle aussi semble liée à la promesse d’antan, elle apporte même quelques révélations étonnantes…

Un énième personnage féminin fait son apparition dans la série et pas des moindres. Yui, amie d’enfance de Raku, tente d’apporter un vent de fraîcheur à la série qui commence vraiment à tourner en rond, mais est-ce que le pari est réussi ? Oui et non. D’un côté, son rôle est primordial puisque Yui est aussi lié à la promesse de Raku, elle possède d’ailleurs sa propre clef. Mais pour l’heure, la demoiselle est avare en grandes révélations et ne sert qu’à fluidifier le scénario qui devient de plus en plus complexe étant donné le nombre de prétendantes pour le héros. L’intrigue de la série est donc relancée, mais on aimerait qu’elle progresse plus vite et, surtout, qu’elle donne enfin l’impression que le mangaka sait où il s’oriente, car plus le temps passe, et plus la série n’est qu’un prétexte à enchaîner des histoires et gags faciles qui tournent trop souvent autour de Raku. A ce propos, il est décevant que Yui ne développe pas un simple amour fraternel pour le héros. Voilà alors un nouvel élément qui s’introduit dans le grand cercle amoureux de la série, et ça commence à faire beaucoup.

Chose intéressante, ce tome essaie d’aborder un thème totalement en phase avec la confrontation entre les amours d’enfants et ceux d’adultes : l’avenir. Les personnages se questionnent alors sur leur futur d’un point de vue certes sentimental, mais surtout professionnel. Chacun y va de sa propre réflexion, se projette dans un avenir qu’ils ne connaissent pas, mais apporte une certaine nostalgie à ce volume. On aimerait toutefois que Naoshi Komi aille encore plus loin concernant les grandes thématiques de sa série, car c’est ce genre de traitement qui apporterait de la profondeur à un récit qui n’a plus l’originalité de ses premiers opus.

Du côté sentimental, la série fait du surplace, mais propose quelques légères avancées du point de vue de Raku. Ce dernier est amoureux d’Onodera, mais ses sentiments pour Chitoge viennent à évoluer progressivement, ce qui pourrait aboutir à une véritable remise en question du personnage d’ici quelques volumes. Tsugumi gagne elle aussi une dimension plus approfondie puisqu’elle commence à ressentir pleinement l’amour qui naissait en elle. Le double-chapitre autour du personnage est d’ailleurs l’occasion de proposer beaucoup de fan-service tantôt coquin, mais parfois très réussi visuellement afin de donner une féminité élégante au personnage, le trait de Naoshi Komi étant opportun pour ce genre de pratiques.

Au final, voilà un tome quatorze qui introduit de nouveaux éléments sans chercher à aller trop loin, le renouveau étant traduit par l’arrivée de Yui dans la série. Le volume reste de très bonne facture, mais on aimerait que Nisekoi ne se contente pas de ces maigres avancées narratives.