Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 31 Décembre 2024

Chronique 2 :


Victime d'un étonnant bond temporel de 22 ans dans le passé, Gaku a été recueilli par la famille de son père Harumi, alors adolescent au lycée Aoba, et à qui il ne peut évidemment pas dévoiler sa véritable identité. Voici donc notre héros bien décidé à épauler, dans sa quête pour conquérir les lycées de la ville afin de les pacifier, cette figure paternelle dont il ne connaissait finalement rien de sa jeunesse. Seulement, avant de songer à amener la paix en ville en conquérant les autres établissements scolaires, il faudrait déjà parvenir à s'imposer en leader du lycée Aoba, ce qui n'est pas gagné ! Tout d'abord, parce que Harumi reste étonnamment fidèle envers Kanamori, le chef des première, un gars plutôt fourbe et pas bien vaillant mais envers qui il estime avoir toujours une dette. Ensuite, parce qu'un redoutable challenger vient de faire son retour au lycée en la personne de Roku Shiranui, le chef des terminale, qui avait quitté le bahut.

Après deux premiers tomes qui posaient à la fois nombre d'enjeux autour du lien Gaku/Harumi et du début de quête de ce dernier pour pacifier la ville, notamment en faisant déjà apparaître certains visages issus d'autres établissements scolaires, c'est plus spécifiquement sur les enjeux internes au lycée Aoba que ce troisième volume se recentre, tant c'est par l'établissement de nos héros que, fort logiquement, la prise de pouvoir doit commencer. Dans cette optique, Gaku se retrouve courtisé à la fois par Kanamori et par Shiranui suite à sa victoire contre Hirosato Hayashi. Et quand bien même c'est une troisième voie qu'il compte suivre en restant uniquement dans le camp de son père, il faudra inévitablement se frotter aux deux leaders de première et de terminale pour que Harumi franchisse la première étape de son grand destin.

Harumi restant fidèle à Kanamori, le conflit s'oriente donc tout d'abord vers le redoutable Shiranui et ses sbires, et plus particulièrement un duo de choc en les dénommés Kei Nekoya et Zen Inutsuka. Et ainsi, même s'il y a plus d'une bagarre dans ce volume, on retiendra surtout cette baston d'ampleur qui occupe toute la dernière partie du tome. Et si, concrètement, le schéma adopté par Tetsuhiro Hirakawa reste on ne peut plus classique du genre, le résultat est là: le mangaka peut s'appuyer sur son trait intense pour offrir des moments de castagne très nerveux et immersifs, offre également une jolie place au fidèle Kamo/Masatora qui sort un peu plus de son simple statut humoristique, et met soigneusement en avant l'osmose qui naît peu à peu entre Gaku et Harumi dans ce combat les opposant à deux garçons qui ont justement pour eux un style de combat parfaitement synchronisé et basé sur leur connaissance l'un de l'autre.

Le mangaka, enfin, continue aussi de distiller des petites notes quotidiennes plus légères et comiques (surtout quand il est question de Rin et de son amoureux transi Mako), et d'entretenir, même brièvement, la possibilité que le futur change au gré des interventions de Gaku. Si bien qu'à l'arrivée, on obtient une lecture à nouveau efficace, qui nous laisse sur de bonnes attentes pour le quatrième opus.



Chronique 1 :


Plongé dans le passé, Gaku est prêt à épauler son père dans sa future conquête de la ville... ce qui n'est pourtant pas à l'ordre du jour. Au contraire même puisque, suite à un incident d'autrefois, Harumi est à la botte de Kanamori, l'élève qui est le plus proche du statut de chef du lycée Aoba. Mais ce dernier trouve une farouche concurrence avec le retour de Shiranui, un élève de Terminale qui fédère de plus en plus de recrues. Pour le mettre en déroute, Kanamori a besoin de Harumi. Aussi, Gaku et Masatora sont déterminés à lui prêter main forte.

Après une grande introduction où le côté intimiste de l'histoire de Tetsuhiro Hirakawa côtoyait une véritable guerre des gangs et des lycées, le récit s'est recentré sur Aoba, établissement où les enjeux sont grands et qui, pour les personnages principaux, pourrait être un premier terrain de conquête. C'est en tout cas cette piste qu'empreinte le mangaka, tout en n'oubliant pas les spécificités de Harumi qui, loin d'un désir de contrôle de la ville, aspire à des ambitions bien plus modestes tout en étant prit au piège par sa fidélité presque contrainte envers Kanamori.

C'est sur ces bases qu'évolue le troisième tome de la série qui met en place un trio singulier formé par Gaku et Harumi, le fils et le père, rejoints par Masatora qui trouve ici un véritable rôle autre que celui de comic-relief. Nous laissant languir sur une possible fondation qui mènera le groupe vers la conquête de la ville, l'auteur développe habilement ses premières rixes avec pour objectif le contrôle d'Aoba... ou plutôt la mise en échec de Shiranui dans sa volonté de devenir le patron de l'établissement. Une formule assez simple, mais globalement magnifiée par le talent de Tetsuhiro Hirakawa à développer très simplement ses personnages pour les rendre crédibles et attachants, ce qui va de pair avec des designs qui font toujours mouche. Le maître n'oublie pas pour autant les leitmotive de son intrigue, que ce soit la connexion entre Gaku et Harumi ou le possible impact des actions du héros sur ce monde passé, tant d'éléments qui trouvent leurs petites places aux moments les plus opportuns.

Tout en restant dans un furyô que l'on peut considérer comme classique, à base de frictions entre bandes et volonté de conquérir un territoire précis, Nine Peaks garde sa personnalité touchante et volontairement naïve et profite du trait fin de son auteur pour rester une lecture prenante de bout en bout. Après le combat charnière dépeint dans ce volet, il y a de quoi se demander vers quoi se dirigera le parcours des trois personnages vedettes, et de quelle manière le rejeton aiguillera le chemin de son père à qui il ne peut dévoiler sa vraie identité !


Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Koiwai

15.5 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
15 20
Note de la rédaction