Critique du volume manga
Publiée le Mercredi, 06 Novembre 2024
Chronique 2 :
Propulsé dans le passé, de 2022 à 2000, dans une ville de Kumine bien différente de celle qu'il connaît, Gaku a trouvé refuge dans sa propre famille telle qu'elle était autrefois, évidemment sans qu'aucun de ses membres ne se doute de qui il est. Il y a notamment retrouvé son grand-père décédé en 2022, a découvert que sa tante Rin était autrefois une collégienne gyaru... et a surtout entraperçu le destin incroyable de son propre père Harumi, qu'il méprisait tant en 2022 et qui, pourtant, fut celui qui unifia la ville. Alors pourquoi Harumi est-il actuellement au service de Soichi Kanamori, le chef des première du lycée Aoba, qui ne semble pas si dangereux que ça pour avoir une telle place de leader ? Est-ce en visant le sommet ou par d'autres moyens que le père de Gaku, alors adolescent en 2000, a su unifier les cinq lycées qui s'affrontaient pour prendre le leadership de la ville ?
Si la fin de ce volume répondra à la question concernant le fait que Harumi semble à la botte de Kanamori, ces environ 180 nouvelles pages sont loin de se limiter à ça, tant Tetsuhiro Hirakawa tâche de déjà développer un petit paquet d'enjeux, en premier lieu au sujet des conflits que les gars du lycée Aoba devront mener contre les quatre autres lycées, l'auteur nous donnant là-dessus un avant-goût rapide mais assez efficace autour de Hirosato Hayashi, un seconde du lycée Hakkyo dont la réputation de bastonneur ne cesse de grimper, et auquel Gaku et Harumi vont bien vite devoir se frotter... avec quelques petites surprises à la clé !
Mais dans l'immédiat, ce sont surtout les conflits internes au lycée Aoba qui se profilent et commencent à s'intensifier, autour de certaines figures en particulier. Car dès lors que Roku Shiranui, le chef des terminale, revient au bahut qu'il était censé avoir quitté, les rapports de forces fébriles qui commençaient à s'installer risquent d'être bouleversés... Dans cette optique, Hirakawa se contente surtout, pour le moment, d'installer de futures querelles avec une redoutable efficacité, tant certains visages en imposent d'emblée. parmi ceux-ci, on retiendra sans aucun doute avant tout Wagatsuma, le second de Kanamori et véritable atour de celui-ci, un garçon si fort que même Gaku sent instinctivement qu'il n'aurait aucune chance contre lui. Et dans tout ça, forcément, une question prend le dessus: quel va être le rôle exact de Harumi et même de Gaku dans ces conflits internes commençant à s'envenimer ?
A grands renforts de plusieurs moments de bastons assez pêchus, de petites notes d'humour souvent bien glissées (le béguin secret de Masa pour Rin, la couardise et l'imbécillité du duo Haramaki/Nagamatsu...) et de clins d'oeil convaincants au début des 2000s pour plus d'immersion, Tetsuhiro Hirakawa entretient alors très facilement notre intérêt dans un rythme bien dosé. Le mangaka installe et fait avancer consciencieusement ses pions, pour mieux nous promettre encore plus d'intensité pour la suite !
Chronique 1 :
Transporté dans le passé, Gaku a rencontré la version plus jeune de son père, celui qui deviendra l'unificateur des différents lycées de la ville. Pourtant, Harumi Mashio n'aspire pas à de telles ambitions. Cela ne l'empêche pas d'être sous la coupe de Kanamori, l'une des deux figures fortes du lycée Aoba. Ce dernier demande à Harumi de s'occuper d'un certain Hirosato Hayashi, le plus fort des élèves de seconde du lycée Hakkyo...
Maintenant que les bases de l'ambitieuse série de Tetsuhiro Hirakawa sont plantées, l'auteur peut s'en donner à cœur joie pour développer ce furyo pas comme les autres, où une certaine mélancolie dramatique côtoie les bagarres entre voyous. Après une structure du cadre narrée par Kaido pour définir les différents établissements voués à être unifiés, les enjeux se recentrent sur le lycée Aoba, celui où évoluent Gaku et son père. Un cadre très commun à l'échelle du genre où deux fortes têtes se disputent le territoire. Mais dans le cadre planté par Hirakawa, on ne trouve pas de caïd foncièrement mauvais. Les personnages que nous présente l'auteur sont particulièrement authentiques, hautement imparfaits et appréciables pour ce qu'ils sont, donnant aux événements de ce deuxième volume une force de ton particulièrement appréciable.
C'est tout particulièrement Kanamori, l'un des deux potentiels chefs d'Aoba en devenir, qui nous est davantage montré. Couard, un peu ringard même, sa relation avec Harumi est une sorte de mystère résolu au sein de cet opus, tandis que le leader jette son dévolu sur Gaku. L'intrigue se resserre donc autour de ces personnages qui appartiennent au même établissement, tantôt pour les rapprocher, tantôt pour exploiter leurs rivalités. Les bastons ne manquent donc pas, des bagarres péchues qui parviennent toujours à exploiter les enjeux actuels et à les soulever, tout en développant ces premières figures de l'intrigue. Il y a presque un côté intimiste dans le déroulé de ce deuxième tome, malgré les coups de poing, ce qui sied parfaitement à la petite bourgade qui sert de cadre, et qui mettent en exergue les ambitions souvent personnelles des personnages.
Indéniablement, Tetsuhiro Hirakawa est un mangaka de furyo habile et sincère, qui a trouvé une formule permettant à son œuvre de rendre une unicité percutante. Ce deuxième tome prouve que Nine Peaks est un récit prometteur auquel on espère le succès, tant ces bases le méritent.