Ni no Kuni - L'héritier de la lumière et le prince chat Vol.1 - Actualité manga

Ni no Kuni - L'héritier de la lumière et le prince chat Vol.1 : Critiques

Ni no Kuni - Hikari no Koukeisha to Neko no Ouji

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 02 Octobre 2020

Ni no Kuni est une licence qui attire l'intérêt depuis quelques années. Initialement née avec l'épisode Nintendo DS intitulé Ni no Kuni : La Vengeance de la Sorcière Céleste (depuis porté sur de multiples supports dont la génération actuelle de consoles, ce qui lui vaudra sa renommée internationale), l'opus a ensuite donné lieu à une suite en 2018, ainsi qu'à un long-métrage d'animation l'année dernière. Disponible sur Netflix et produit par le studio OLM, celui-ci consiste en une histoire inédite se déroulant dans le monde de Ni no Kuni.

Création du studio Level-5, la saga a suscité l'intérêt pour son esthétique volontairement ancrée sur l'imagerie du studio Ghibli. Ce dernier est d'ailleurs impliqué dans les volets vidéoludiques du projet, tandis que la bande originale est composée par Joe Hisaishi. Ni no Kuni est clairement une initiative pour parler à un public différent, et attirer la sympathie des adeptes de Ghibli.

Il est donc peu étonnant qu'une adaptation manga ait vu le jour. Intitulée au Japon Ni no Kuni : Hikari no Kôkeisha to Neko no Ôji, celui-ci est dessiné par Ran Kuze, mangaka qui a quelques titres au compteurs mais que nous n'avions jamais pu lire en France jusqu'à maintenant. La série fut publiée en 2019 dans le Shônen Magazine de l'éditeur Kôdansha, et s'est achevée avec son deuxième opus en début d'année. Chez nous, c'est Mana Books qui se charge de la parution, une non surprise étant donné que l'éditeur est spécialisé dans les œuvres liées aux univers vidéoludiques, en ce qui concerne le pan manga de son catalogue. Le premier opus paraît en cette rentrée 2020, tandis que le second tome semble prévu pour début 2021.

Le fait que Ni no Kuni soit une licence peut rebuter à se lancer dans cette adaptation. Qu'à cela ne tienne, le manga fait davantage office de produit voué à attirer le lectorat vers les œuvres vidéoludiques, aussi il narre une toute autre histoire et fait office de stand alone au sein de l'univers imaginé par Level-5. Une aubaine pour découvrir ce que propose cette saga, dans la forme du moins, y compris pour le rédacteur de cette chronique qui n'a, à ce jour, jamais touché à un jeu Ni no Kuni.

Plutôt taciturne, le jeune Tasuku Arisawa ne vit que pour une seule chose : Protéger son adorable petit frère qui constitue sa seule famille depuis le décès de ses parents, dans un accident. Pour ces raisons, il excelle notamment en kendo, au point que ses camarades de club redoutent de l'affronter. Mais le quotidien de Tasuku bascule lorsqu'un sinistre individu fait irruption chez lui, commençant à tout détruire. Ce dernier répond au nom de Rosso et l'entraîne dans le monde parallèle qu'est Ni no Kuni. Il apprend à Tasuku que dans ce monde, il détient un pouvoir aussi rare que puissant qui pourrait lui permettre de récupérer le trône qui lui a été volé. S'il veut retourner chez lui, le jeune humain n'aura d'autre choix que de se plier à la volonté du prince déchu...

L'univers de Ni no Kuni est bâti pour faire de l'isekai, est c'est précisément dans ce registre que s'ancre le présent manga. A vrai dire, ce premier opus joue totalement avec les codes du genre mais aussi celui du RPG, puisque le héros se voit invoqué dans un autre monde où il possède une extraordinaire faculté, mais devra la mettre en œuvre pour défaire un démoniaque despote. Rien de très dépaysant, mais le cocktail se révèle suffisamment simple et direct pour permettre une immersion efficace dans la série dessinée par Ran Kuze. Alors, le récit s'enchaine relativement bien, les principes de l'univers nécessaires à ce manga étant exposés comme il se doit, tandis que quelques interactions classiques viennent donner un peu de vie à l'ensemble. En terme de divertissement, le travail est honorable, de quoi cultiver l'intérêt du lecteur pour la licence vidéoludique qui reste le support principal.

Mais peut-être que l'ensemble sonnera beaucoup trop simpliste aux yeux de lecteurs qui ont déjà parcouru le genre en long et en large. Il faut être honnête, la grande majorité du tome ne surprend jamais, si ce n'est pas son rythme qui s'accélère énormément sur la deuxième partie du volume. Le scénario de Ran Kuze ne perd alors pas de temps pour aller à l'essentiel, ce qui évite des péripéties de remplissage certes, mais peut donner l'impression d'un gâchis... Jusqu'à ce que la toute fin du tome survienne. Et c'est précisément là que se joue l'intérêt de ce premier volume : L'histoire qu'on prenait pour acquise fait finalement preuve d'audace, aboutissant à une fin de premier tome qu'on ne voyait pas venir. Voilà qui relance efficacement le récit en vue d'un second et dernier opus qu'on attend avec une certaine curiosité.

Il faut donc être prévenu avant de s'attaquer au titre : Le manga Ni no Kuni n'est pas là pour narrer une histoire dense, malgré les petites surprises qu'il peut garder sous le coude, mais cherche à constituer une lecture divertissante en exploitant son univers, histoire d'attirer un autre public vers les jeux. Initiative déjà vue, mais qui n'est finalement qu'à moitié réussie. Car l'esthétique du manga ne permet pas vraiment de retrouver la patte Ghibli de la licence, et l'univers proposé n'est finalement qu'un énième monde de fantasy. En outre, c'est un isekai parmi d'autres, dans un univers maintes fois vu et revu, qu'on découvre au fil des pages. Cela n'empêche pas la lecture d'être agréable, mais mieux ne vaut pas placer trop d'attentes dans ce dérivé.

Notons toutefois le très bon travail des éditions Mana Books sur le plan éditorial. Le volume est très beau grâce à une jaquette profitant d'un papier épais et un poil granuleux, tandis que la dorure à chaud effectuée sur le titre procure un beau rendu à l'ouvrage. Côté papier, celui-ci est d'une belle épaisseur. La traduction, elle, est assurée par Djamel Rabahi, loin d'être un inconnu chez l'éditeur puisqu'il a aussi en charge le manga Persona3.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
13.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs