New York New York Vol.2 - Actualité manga

New York New York Vol.2 : Critiques

New York New York

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 09 Juillet 2009

 C’est comme si on avait le monde entier contre nous. Est-ce qu’on fait vraiment quelque chose de si terrible ? »

Ce deuxième volume est un véritable petit bijou, une leçon de tolérance, un récit véridique des difficultés à surmonter lorsque l’on aime quelqu’un du même sexe. Mel et Kain se rendent chez les parents de ce dernier et, si le père de Kain prend plutôt bien la nouvelle, sa femme est totalement bouleversée. Elle tente de justifier une situation qu’elle trouve dégoutante, sale et impure. Ses préjugés sont tels qu’Aida ne reconnait plus son fils tant aimé. Cette situation la ronge de l’intérieur, et c’est une très belle manière de mettre en scène les anciennes croyances ou mythes sur les homosexuels. En parallèle, Kain revoit un ami d’enfance qui, lui aussi, le repousse lorsqu’il apprend la nouvelle. La tentative du jeune homme de se confier pour la première fois à quelqu’un de son entourage n’est pas franchement concluante, et cela ne fait que lui donner envie de fuir à nouveau, de se cacher. C’est dans ces moments là que leur amour les aide à surmonter les déceptions. Voir Kain fragilisé, touché par le regard des autres est assez inhabituel : lui d’ordinaire fort, colérique et implacable se retrouve sans défense sous les coups d’œil dégoutés ou apeurés de ses proches. Les graphismes, comme à l'ordinaire, renforcent les émotions des personnages, qui ont tous de visages très expressifs et des proportions tout à fait réalistes.

Heureusement pour les deux amoureux, d’autres protagonistes sont à pour faire ouvrir les yeux aux intolérants. Aidée par Mel et son histoire, ainsi que par une amie et son mari, Aida va finir par admettre la sexualité de son fils. Non sans mal, non sans pleurs, non sans drames. Le cheminement de cette mère protectrice et conservatrice est une véritable leçon à tous ceux qui conservent des à priori, surtout que ce manga ne peut pas choquer par ses scènes d’amour, plus que légères et parfaitement intégrées au récit. Cette lecture nous en apprend un peu plus sur Mel, mais surtout il arrive à toucher, à faire réfléchir sur les idées reçues que l’on a peu l’habitude de combattre. En fin de volume, on se retrouve confronté au douloureux problème du sida, de la mort, lente et cruelle. Mais pour redonner un peu d’espoir, et ce toujours dans la continuité de la vie homosexuelle dans son plus simple appareil, on assiste au mariage de Mel et Kain. Et la fin, brutale, incompréhensible, laisse le lecteur dans le plus grand désarroi. Un beau mariage plein d’avenir réduit en poussière, et une impatience qui reste : le tome 3, vite !


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM
18 20
Note de la rédaction