New Love, New Life Vol.3 - Actualité manga

New Love, New Life Vol.3 : Critiques

Gozen 3-ji no Muhôchitai

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 31 Mai 2023

Au fil du temps, Momoko s'est habituée à son boulot éreintant à l'agence de design spécialisée dans le pachinko, malgré des conditions de travail pas toujours évidentes. Mais alors que, pour tenir le coup, elle pouvait compter sur son idylle naissante avec Tagaya, elle apprend soudainement que ce dernier est marié. Meurtrie et se sentant trahie, elle choisit alors de s'éloigner de Tagaya, sans lui laisser le temps de lui expliquer sa situation exacte (ce mariage n'en avait que le nom, et il a déjà demandé le divorce). C'est également le moment que choisit Tamotsu, son ex qui l'a trompée, pour essayer de revenir auprès d'elle. Et celui que choisit Endô, la rivale amoureuse de notre héroïne, pour tenter de mettre la main sur Tagaya.

Après deux premiers volumes très sympathiques mais qui manquaient d'un petit peu plus de substance pour se hisser un cran au-dessus, l'heure est déjà venue pour New Love, New Life ! de tirer sa révérence avec ce troisième et dernier tome, pour un résultat souffrant essentiellement d'une limite: tout va très vite, et donc la plupart des événements restent précipités voire faciles, à commencer par les cas des rivaux Tamotsu et Endô qui sont expédiés (avec notamment un changement de comportement étonnamment soudain chez Endô) et la conclusion de certains soucis comme le futur divorce de Tagaya (alors que son épouse restait injoignable, hop, d'un seul coup ça va). On le sent, Yôko Nemu a dû rusher quelque peu les choses, et ça laisse forcément un petit goût de frustration.

Et pourtant, il est difficile de ne pas reconnaître différentes qualités à ce récit, à commencer par le dessin de l'autrice qui, tout en restant assez fin et doté d'un découpage soigné, peut compter sur le peps de son attachante héroïne ! Mais c'est également le bon équilibre entre côté sentimental et côté professionnel qui séduit.
Sur le plan amoureux, on appréciera une héroïne qui ne veut pas se laisser aller, même si sa situation lui fera faire quelques erreurs dans son travail. Notre chère Momoko ne veut pas qu'on la plaigne, envoie bouler Tamotsu comme il se doit, essaie de passer à autre chose le plus vite possible (au risque de vouloir faire son deuil amoureux trop vite, justement)... Mais surtout, on a des personnages assez nuancés, entre notre héroïne et Tagaya qui ont tous les deux leurs torts et vont de voir le comprendre et l'accepter (il aurait dû lui expliquer auparavant sa situation, et elle devrait lui laisser au moins une chance de s'expliquer), ou même Endô qui fait elle aussi son mea culpa (même si, comme déjà dit, c'est surprenamment très soudain).
Et au niveau du travail, tout en continuant de mettre en avant les conditions éreintantes, la mangaka parvient, là aussi, à croquer les nuances des employés (certains ont beau avoir leurs gros défauts, ils ont aussi leurs qualités et trouvent une sorte d'alchimie étonnante ensemble) , et sait surtout souligner les quelques interrogations intérieures de Momoko. Pourquoi reste-t-elle dans cette entreprise pour laquelle elle doit travailler beaucoup trop, où il y a toujours une certaine pression, où il faut dormir et limite vivre sur place, où le commercial Wajima beugle sur les nouvelles au point de les faire partir ? A la jeune femme de trouver sa réponse, bien sûr.

A l'arrivée, on a droit à un dernier tome plutôt honnête pour New Love new Life!, même si avec un peu plus de longueur l'oeuvre aurait pu être plus percutante. Bien que tout soit rapide dans cette dernière ligne droite, Yôko Nemu, sous son style visuel plaisant, parvient à aborder des choses intéressantes en combinant vie professionnelle et vie amoureuse, une chose qu'elle refera ensuite avec un peu plus de maîtrise dans First Job New Life!, série déjà disponible intégralement en France chez Kana elle aussi, et faisant partie du même triptyque que New Love New Life!. Il n'y a plus qu'à espérer que Kana proposera un jour la dernière pièce de ce triptyque, à savoir le one-shot Gozen 3-ji no Fukyouwaon. En attendant, on peut déjà se réjouir de retrouver l'autrice chez l'éditeur dès le 2 juin prochain avec une autre de ses séries, Trap Hole.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
14 20
Note de la rédaction