Naruto - Hachette collection Vol.1 - Actualité manga
Naruto - Hachette collection Vol.1 - Manga

Naruto - Hachette collection Vol.1 : Critiques

Naruto

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 20 Août 2020

Présenter Naruto relèverait de l'affront. Depuis le début des années 2000, le ninja blondinet fait partie des grands shônen issus du Jump acclamés, au même titre qu'un One Piece. Mais peut-être que l’œuvre de Masashi Kishimoto est encore plus importante que ça dans nos contrées, puisqu'elle était le manga porteur de cette période, un titre qui reste acclamé même aujourd'hui. Naruto tire finalement sa révérence en 2014, et totalise 72 volumes. Et si les regards sont aujourd'hui tournés sur la suite directe du titre, Boruto, les éditions Kana n'oublient pas l’œuvre originelle.

Aussi, presque deux années jour pour jour après le début de la collection Dragon Ball aux éditions Hachette, l'éditeur s'associe à Kana pour réitérer la formule avec Naruto. C'est en cette mi-août 2020 qu'est donc lancée une collection dédiée au ninja orange, sur une formule simple : Toutes les deux semaine, un volume grand format qui compile deux tomes. Un format double, en somme, exception faite de la présence des pages couleurs de la prépublication japonaise. Le format, lui, n'est nul autre que celui du Jump, afin de garantir au lectorat francophone les mêmes sensations qu'à la prépublication (la qualité de papier en plus).

Les bases de Naruto, à savoir les deux premiers opus, sont donc contées dans ce premier volume de la version Hachette. Naruto est un adolescent qui vit au village de Konoha, et qui se destine à la profession de ninja. Le jeune garçon est pourtant bon dernier de sa promotion, puisqu'il prend plus de plaisir à faire le pitre pour épater la galerie qu'à acquérir les notions de base d'un ninja. Et pour cause : Orphelin et rejeté par tous les adultes, il n'a que son goût des farces pour s'attirer la sympathie d'autrui. Aussi, lorsque l'examen final pour devenir aspirant ninja a lieu, Naruto échoue... Mais par une succession d'événements fortuits, Naruto obtiendra la Graal : Sa licence et son bandeau de ninja. Il découvrira avec effroi à cet instant qu'il possède en lui l'esprit du démon renard à neuf queues qui ravagea Konoha autrefois, explication du mépris d'autrui pour lui. Mais qu'à cela ne tienne : Naruto est maintenant un ninja, et il compte bien devenir Hokage, le plus puissants des siens au sein du village, pour obtenir la reconnaissance de tous.

Avec cet équivalent des deux premiers tomes, Masashi Kishimoto livre un véritable exemple de lancement de shônen d'aventure et de combat. Les bases sont instaurées clairement, et cette première salve de 17 chapitres nous familiarise clairement avec l'univers prometteur de la série. Avec l'oeil d'aujourd'hui, il est d'ailleurs amusant de deviner ce qui était prévu par l'auteur, et ce qui ne l'était pas. L'amorce est donc efficace, et la découverte du monde proposé véritablement plaisante. Que ce soit par le lancement du premier arc sérieux ou les premiers chapitres de mise en place, le mangaka se montrait particulièrement habile, à l'époque, pour introduise les premières mécaniques de son œuvre. Difficile d'être perdu, tandis qu'on s'attache facilement aux premières figures présentées. Même avec le regard actuel, l'ensemble fait mouche, la quête de Naruto étant promise à de nombreuses possibilités, tandis que le protagoniste et des figures comme Kakashi n'ont pas pris une ride, malgré les archétypes que les personnages représentent dans la globalité. Même Sasuke, pourtant si moqué aujourd'hui, propose un capital sympathie certains dans ces premiers chapitres, ce qui ne sera pas forcément le cas par la suite, il sera donc plaisant de voir comment le titre a vieilli de ce côté-là.

Et si on insiste tant sur la réussite que constitue ce départ de série, c'est parce qu'on garde évidemment en tête l'échec retentissant de Samurai 8, manga annulé au bout de 5 tomes pour absence de succès. Après un Naruto si bien introduit où le récit y allait doucement pour mettre en place son univers, difficile d'imaginer que le même auteur ait échoué avec le début ultra laborieux et fouillis de Samurai 8.

Intéressons-nous alors à la plus-value de cette nouvelle édition : Son format. Là où la collection Dragon Ball souffrait d'un papier un peu trop fin, Hachette et Kana sont parvenus à un meilleur résultat, avec un papier plus épais et plus ergonomique. Avoir opté pour des volumes doubles demeurait le meilleur choix, afin de ne pas rendre des pavés parfois difficilement manipulables comme l'était la version collector, parue il y a quelques années. Les pages couleur, elles, sont proposés sur papier couché brillant, tandis que les visuels des jaquettes classiques ont été repris pour les nouvelles couvertures. La maquette proposée est d'ailleurs plus qu'agréable, propre et épurée, et rendra sans doute très bien sur une collection de 36 volumes. Notons au passage que le texte reste tel quel par rapport à l'édition simple, la traduction de Sylvain Chollet étant alors au rendez-vous. Ceci entraine un petit couac : L'indication d'un lexique pour expliquer certains termes... totalement absent de cette mouture.

Concernant le prix, un rapide calcul permet de confirmer l'avantage de cette réédition par rapport au format poche. La version standard reviendra à 493,20€ neuve, tandis que cette nouvelle collection coûtera 454,64€ à un lecteur qui se fournira en kiosque, et 441,65€ à un abonné (le troisième opus étant gratuit sous abonnement). Un joli avantage donc, surtout pour bénéficier d'une version grand format.

La collection Hachette Naruto ciblera donc deux types de lecteurs : Les novices qui voudraient se lancer dans l'aventure à un prix plus avantageux et un rythme de lecture soutenu, et les plus grands fans et collectionneurs qui souhaitent se replonger dans Naruto avec les sensations de lecture du format Jump. Ce premier opus confirme une collection qui s'annonce de qualité, tant elle est agréable au niveau de son format et permet d'apprécier les planches de Masashi Kishimoto comme il se doit. Une très bonne surprise donc, aussi il y a de quoi craquer pour cette version, à moins que d'autres préfèrent patienter en attendant une éventuelle Deluxe, qu'il serait étonnant de ne jamais voir paraître.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
15 20
Note de la rédaction