Critique du volume manga
Publiée le Mercredi, 23 Octobre 2024
À peine rentré à Konoha après un entraînement de plusieurs années auprès de Jiraya, Naruto se voit confier une mission d'envergure : Secourir Gaara, le nouveau Kazekage du village de Suna, kidnappé par l'organisation Akatsuki. Bien que sans Sasuke, l'équipe 7 se reforme pour prêter main-forte à ses amis du pays du sable. Sur place, Naruto, Sakura et Kakashi s'associent à Chiyo, doyenne du village méfiante, mais qui sera forcée de reconnaître les alliés de Konoha à leur juste valeur. De plus, cette dernière semble avoir un compte à régler avec Sasori. Mais le temps presse, Akatsuki procédant à l'extraction du démon à l'intérieur de Gaara, une manœuvre qui pourrait coûter la vie à ce dernier...
Naruto étant entré dans son deuxième cycle, on sent que Masashi Kishimoto passe aux choses sérieuses et aborde sa grande intrigue plus frontalement. Élément de décor jusqu'à présent, l'organisation Akatsuki sort de l'ombre et constitue désormais l'enjeu majeur, ce qui ne quittera jamais vraiment la série jusqu'à sa toute fin.
L'arc actuel prend ainsi la forme d'une nouvelle mission de sauvetage. Mais à contrairement à la traque de Sasuke qui courait directement à sa perte, celle de Gaara a un enjeu concret, le seul véritable obstacle étant l'adversaire et sa puissance incommensurable. Une poignée de personnages, y compris l'équipe de Gai, plongent alors dans l'action pour se frotter à ce redoutable adversaire qui a laissé quelques pièges sur le chemin vers son repaire.
La seule faiblesse de cet épais volume vient sûrement d'une petite baisse de régime ressentie dans la phase de traque, que Masashi Kishimoto étire un peu inutilement jusqu'à séparer le groupe de personnages. Pour l'heure, on se questionne un chouïa sur l'utilité de l'implication de Lee et des siens, bien que le final de l'arc pourra donner plus de sens à la venue du petit groupe. Car pour l'heure, c'est bien le tandem formé par Naruto, Sakura, Kakashi et la vieille Chiyo qui fait sens et qui capte notre intérêt.
Le quatuor est donc au centre du combat central, et force est de constater que l'auteur parvient toujours à raconter des choses intéressantes à leur sujet. Le lien entre Naruto et Gaara, déjà bien développé, légitime la détermination du protagoniste, tandis que la mise en avant de Sakura et les chamboulements de Chiyo amènent d'autres perspectives toute aussi subtiles. En filigrane, Kishimoto aborde la désillusion des ainés et l'espoir représenté par la jeunesse, ce qui est cohérent avec tout ce que l'œuvre a abordé jusqu'à présent. Mais en termes de scénario, l'histoire dramatique de Chiyo et de Sasori, bien qu'incomplète à ce stade, constitue un pan de narration saisissant au sein d'un affrontement dantesque, très bien rythmé. On sent néanmoins que l'arc approche déjà de son final, aussi il semble impossible d'envisager une issue totalement optimiste étant donné la portée dramatique de cette histoire.
Alors, si les débuts de l'arc actuel semblent parfois mous, Masashi Kishimoto sait redresser la barre lorsqu'il s'agit de conter des histoires de personnages qui impliquent la richesse de l'univers. Des révélations sont même faites concernant les fameux démons, un élément de background capital et qui prendra toujours plus d'importance au fil du récit. Avec une seconde moitié saisissante, ce quinzième tome nous redonne de l'intérêt pour la suite et la fin de l'arc du sauvetage de Gaara.
Du côté des bonus propres à l'édition Hokage, on reste dans une certaine continuité vis-à-vis de l'opus précédent grâce à des pages de commentaires de Masashi Kishimoto sur les thèmes de son œuvre, et sur son propre emploi du temps ! Des témoignages toujours intéressants à découvrir dès lors qu'on s'intéresse à l'artiste derrière le manga.