Nar Kiss - Actualité manga

Nar Kiss : Critiques

Nar Kiss

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 03 Juin 2015

Un nouveau one-shot dans le catalogue de Taïfu. Un titre plutôt prometteur d’ailleurs, de par son résumé intriguant et une situation de départ clairement originale. C’est un des points récurrents du yaoi, pouvoir partir de n’importe quoi pour en faire une histoire. Les mangakas sont alors bien plus libres dans leurs mouvements et dans leurs idées que dans d’autres genres, puisque l’humour et même le Plot what plot ? sont à l’honneur. S’il existe des boy’s love sérieux et même graves, les humoristiques ne sont pas en reste et peuvent séduire tout autant. Ici, on découvre Naru, qui incarne Narcisse. Cet être de légende se trouvait tellement beau et parfait qu’il ne cessait de s’admirer dès qu’il en avait l’occasion. Il était si imbu de lui-même qu’il repoussait nombre de prétendantes, dont une nymphe qui fit appel au ciel. Narcisse fut alors puni, un jour qu’il s’admirait dans un cours d’eau, il ne put plus jamais détacher son regard de son reflet. La morale de cette histoire est qu’il n’est pas bon de n’admirer que soi-même, et qu’il faut savoir s’ouvrir aux autres et à leur amour. Naru est semblable à Narcisse : dès qu’il se voit dans une glace, sa double personnalité prend le dessus pour mépriser tout le monde, et exposer son corps parfait, souvent dénudé, au reste du monde. Plus rien ni personne alors n’existe d’autre que lui, et il n’est amoureux que de lui-même. Pour éviter ce problème, Naru porte des lentilles floutées qui l’empêchent de se voir dans les glaces. Mais un jour, elles tombent par terre et se font écraser parle garçon le plus mignon et populaire du campus.


Prenant ses responsabilités, Mamoru va aider Naru et découvre vite que l’embrasser calme les ardeurs du Narcisse en lui, le faisant revenir à la normale. Le problème ? Allez déclarer votre amour à quelqu’un comme ça ! D’un côté, un Naru candide et naïf qui pense que c’est normal entre amis, de l’autre un Naru autocentré qui ne veut pas entendre parler de Mamoru. Pratique ! Il faut avouer que ce manga est amusant. Il est très drôle de voir les différentes réactions de Naru selon sa personnalité, même si son innocence est un peu exagérée quand il pense sincèrement que s’embrasser et même aller plus loin est normal entre amis. Clairement, cet aspect-là est exacerbé pour les besoins de l’histoire et c’est toujours dommage de voir une réalité potentielle déformée pour coller aux fantasmes de l’auteur et des lecteurs. Clairement, cela permet d’amener des scènes un peu « chaudes » et donc de satisfaire tout le monde, au détriment de la logique d’un garçon de cet âge. Pour autant, la particularité de Naru est rafraîchissante, sur un caractère naturellement enjoué et complètement déjanté, ce qui le pousse à toutes les extrémités pour comprendre ses sentiments, espionner Mamoru et se monter la tête pour un rien. Notons que les très rares personnages secondaires sont dans la même lignée : humoristiques, variés, et servant l’histoire à leur manière. Rien n’est superflu, tout se met au service du rire et des protagonistes.


Au niveau des graphismes, la mangaka s’en sort bien avec un trait facilement reconnaissable et surtout des expressions très appuyées. C’était nécessaire pour pouvoir différencier les deux personnalités de Naru, et elle parvient très bien à différencier l’innocence joyeuse du côté plus sombre du personnage. Elle le fait passer de l’un à l’autre en un instant, jonglant avec les étincelles dans les yeux et les postures, elles aussi bien nuancées. Sinon, l’ensemble du trait est fin, très bishonen. L’auteur alterne beaucoup de gros plans entre eux, pour cibler sur les émotions d’un sourire ou d’un regard. Tout se focalise énormément sur les deux héros, oubliant un peu le monde alentour. Si bien que les décors ne sont pas très fournis, et que les erreurs de proportion notamment au niveau des membres se voient plus facilement. C’est donc un coup de crayon encore largement perfectible que nous livre Mariko Nekono, avec surtout un sens de la mise en page un peu simple. Toutefois, l’ensemble est efficace et permettra à nombre de lecteurs de plonger dans l’histoire sans se focaliser sur ces détails. Taïfu livre un bon travail sur un one-shot divertissant, mais pas impérissable.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM
14 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs