Not Equal ≠ Vol.1 - Actualité manga

Not Equal ≠ Vol.1 : Critiques

Not equal

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 15 Novembre 2012

Premier titre de Ike Reibun en France, la mangaka est pourtant bien connu dans le monde du scantrad, notamment pour « Bi no isu » qui sortira chez Taïfu à la fin du mois. Elle est connue aussi pour faire des mangas très approfondis dans les scènes de sexe, et Not Equal n’échappe pas à la règle. Mais ce n’est pas pour autant que la mangaka bâcle ses histoires, loin de là. Sérieusement, c’est rare de voir quelque chose d’aussi complet et d’équilibré. Mais commençons par l’histoire. Ryo est un jeune homme qui vit encore chez sa mère, divorcée depuis longtemps. Il connait donc très mal son père et, au vu de la différence d’âge entre ses parents, il s’en souvient avant tout comme d’un grand frère. Mais au bout de longues années de réflexion et de remise en cause, le jeune homme décide d’aller retrouver son père, de retourner aux sources. Il va au devant de lui, et trouve en face de lui un homme encore jeune, pas vraiment l’image qu’il se fait d’un père. Ryo se plonge alors dans ses souvenirs, essayant de retrouver la relation qu’il avait avec son père puisqu’à présent, il semble l’éviter et le laisse souvent seul, longtemps, chez lui. Un jour, Ryo va replonger dans le passé mais de façon littérale cette fois. Le temps fait des siennes et il se retrouve projeté des années auparavant, quand son père n’avait que 15 ans et qu’il venait de perdre sa grand-mère. Abusant d’une identité qui n’est pas la sienne, il en profite pour rester et se rapprocher de celui qu’il connait si mal, jouant cette fois-ci à son tour le rôle de grand frère.

Bon, autant le dire tout de suite ce n’est pas un yaoi tout public. Pour plusieurs raisons. D’abord, les scènes de sexe sont crues. Très crues, bien détaillées avec toute l’humidité, les gémissements possibles. Et puis le plus jeune n’a que 14 ans, presque 15. Autant dire que ça fait un peu shota même si Ryo n’est pas bien vieux. On se sent parfois déstabilisés par la vision de ce corps encore très jeune, « imberbe » comme le dit Ryo lui-même, assailli par les plaisirs de la chair. Il est clair qu’on n’a pas à avoir trop de morale pour voir ça. Surtout que quand on y pense il y a quand même inceste, même si dans ce retour dans le passé, Ryo n’est pas encore le fils de Konomi. Mais techniquement il le reste, et surtout on se demande comment gérer cette question quand Ryo reviendra dans le présent. Inceste, pas inceste ? Assumé, ou retournement de situation ? En tout cas, la mangaka n’hésite pas à soulever des questions morales compliquées, des questions de société qui nous font réfléchir. Certains pourront donc être choqués de cette relation pas vraiment anodine, même si merveilleusement amenée. En effet, on sent leurs hésitations, les difficultés de Ryo qui se retrouve tout à coup être le plus âgé et le plus responsable. Il faut qu’il assume beaucoup de chose, dont l’idée de prendre la virginité de son futur père. Un peu bizarre comme idée, mais on s’y prend facilement. Chacun devra se faire son avis sur cette lecture un peu déstabilisante mais oh combien plaisante quand on sait l’apprécier. D’autres détesteront.

Les graphismes sont très très élégants. Les traits sont fins, mais pourtant Ryo garde une certaine virilité. Les femmes comme les hommes sont très bien représentés, et les émotions sont absolument décuplées par une mangaka qui se lance dans les détails avec un talent sans conteste possible. Les graphismes, les scènes de sexe, jouissent de ces détails pour nous en mettre plein la vue et nous faire profiter admirablement bien de ces moments. Aucun souci de proportion n’est à noter, bien au contraire. L’édition de Taifu est à son habitude satisfaisante et remplit bien ce qu’on attend d’une édition, nous permettant de profiter pleinement de ce très bon premier volume. Choquant par certains aspects, si on a l’esprit large et qu’on prend le récit quand il vient, on se plonge sans problème là où l’auteur veut nous emmener. En résumé, un très bon moment que l’on prend plaisir à découvrir même si l’on se demande comment la mangaka va pouvoir gérer la relation père fils sans trop se perdre.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM
17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs